De retour chez soi ...

paysans Nombre de messages : 93 Date d'inscription : 18/05/2008

Le voyage se passa encore mieux que ce que Risentsu osait espérer au départ. Lui et sa fille s’entendait à merveille et il sentait un réel lien se tisser entre eux deux. Bien sur, ils ne pourraient jamais combler toutes ces années passées chacun loin de l’autre mais le fossé entre eux commençait à se remplir.
Au bout du troisième jour, ils parvinrent enfin au cœur des plaines d’Ebielyn.
« -Les tribus dont je suis originaire, expliqua t’il, sont nomades. Il est donc très difficile de les trouver, à moins de savoir où elles sont. A cette époque de l’année, le temps est encore assez clément et en général, ma tribu s’installe plus au nord. Nous n’avons qu’à avancer encore pendant un jour ou deux, sinon nous irons à Ossoloth nous renseigner. Tu es d’accord ? »
La jeune fille acquiesça et ils continuèrent leur route. Risentsu lui raconta comment il avait été enlevé, lorsqu’il était encore un enfant et que cela faisait bientôt dix dans qu’il n’avait pas revu sa famille.
« - J’ai vraiment hâte de les retrouver … Comme elles doivent avoir changer, elles sont toutes plus âgées que moi. Irina avait tout juste un an de plus que moi mais les jumelles, Nathanael et Oboro, avaient déjà fêté leur vingtième anniversaire quand je les ai vu pour la dernière fois … »
Il essaya de lui expliquer ce dont il se souvenait de la culture et des coutumes de sa tribu. Chaque tribu était dirigée par une famille, qui était un peu considéré comme une famille ‘royale’, et le pouvoir se transmettait du père à l’aîné de ses fils depuis des générations.
« -Irina, Nathanael et Oboro ne sont que mes demi-sœurs. Mon vrai père était le chef de la tribu car ma mère était sa maîtresse. Son mari était mort l’année précédent ma naissance. Etant le premier enfant de cet homme, j’aurais tout le droit à prétendre prendre sa place… Pour tout te dire, je pense d’ailleurs que c’est son fils, mon demi-frère, qui a commandité mon enlèvement ; c’est pourquoi nous devons rester prudents et discrets. Il doit sûrement penser que je suis mort… »
Le jour suivant, ils arrivèrent au campement provisoire de la tribu de Risentsu.

paysans Nombre de messages : 8 Date d'inscription : 27/05/2008

Enfin ! la tribu de son père ... Elle allait enfin rencontrer la tribu de son père ! Sauf que ... personne ne devait savoir que Risentsu était encore en vie. Décidémment, elle se félicitait d'avoir enfin mis la main sur son père. Depuis ce jour pluvieux, elle n'avait pas eu le temps de s'ennuyer. Aaaah ! Même si elle était excitée à l'idée de rencontrer ses tantes, une part d'elle regrettait qu'Améyst et Lisyx ne les aient pas accompagnés. Elle ne les connaissait pas encore très bien mais elles lui manquaient déjà. Surtout Lisyx... Elle avait envie d'en apprendre plus sur elle. Elles avaient le même âge et la jeune fille était intriguée par son caractère à la fois protecteur et violent. Elle semblait avoir souffert, et pour elle, le sens de l'amitié était une qualité extrême.
"-Mmmh ?"
Son père lui avait parlé ; décidémment elle devait à tout prix rester connectée sur le présent et ne pas se plonger dans ses pensées toutes les cinq minutes. De plus, ce que son père lui avait dit était extrêmement intéressant : ils étaient arrivés à l'entrée de la petite ville qu'avait bati la tribu de Risentsu...
Courageusement, ils entrèrent dans le village. Personne ne sembla s'intéresser à leur présence. Tout le monde vaquait à ses occupations, qui passaient par le lavage du linge et de la vaiselle grâce à une source d'eau jusqu'à la confection de nouveaux hâbits à l'aide de peaux d'animaux en tout genre. Chacun semblait avoir sa place dans la communauté et Zaharia espèrait y trouver la sienne, elle-aussi. Ils s'arrêtèrent devant une petite hutte. Zaharia prit le temps d'examiner ce logement étranger à tout ce qu'elle avait pu voir avant. L'habitation semblait avoir été fabriquée à partir d'une ossature en bois. Puis, ses habitants y avaient étalé un mélange d'argile, de copeaux de bois et de boue. Ils avaient pris soin de laisser quelques ouvertures, çà et là, qui faisaient office de portes et fenêtres. L'hiver, ces ouvertures étaient cachées par du tissu épais pour protéger les habitants de la hutte du froid et des intempéries. Au sommet de l'édifice, les constructeurs avient laissé un trou pour que la fumée puisse s'échapper plus facilement.
*Ingénieux !*
Zaharia était émerveillée et stupéfiée par la hutte. Et aucune, dans tout le village, ne se ressemblait. Chacun y avait mis sa petite touche personelle : fleurs, peintures, ...Et voilà ! ça recommençait ...Captivée par la construction, la jeune fille ne s'tait pas aperçue que Risentsu était déjà entré. Se sentant rougir par la gêne de la situation, elle prit son courage à deux mains, repoussa le rideau qui recouvrait l'entrée et fit un pas à l'intérieur de la hutte.
Elle fut acceuillie par des rires et une conversation animée. Son père était assis dans un sofa, en compagnie de ce qui semblait être les soeurs du jeune homme.
*Mes tantes ...*
Son père lui fit signe d'approcher et la présenta à sa nouvelle famille. Il avait trois demi-soeurs : Irina, Nathanael et Oboro. Elles étaient magnifiques [hj : presque autant que Risentsu <3 ^^], leurs visages étaient empreints de cette même douceur que celle rencontrée chez son père. Ils ne pouvaient renier leur liens de parenté : tous les quatres avaient incontestablement un air de famille. Même couleur de cheveux, même traits fins, même physique élancé, ... Et la même joie de vivre transpirait de leurs gestes et de leurs sourires radieux.
Zaharia s'obligea à rester concentrée sur la conversation. Elle était soulagée. Elle sentait qu'elle était la bienvenue et le sourire chaleureux qu'affichaient les trois femmes montrait qu'elles étaient ravies de l'avoir pour nièce.
"-Oh Risentsu ! Tu nous avais caché cette charmante jeune fille ! Quel cachotier ! Qui aurait pu deviner que tu avais une fille !"
"-Oui, c'est vrai ! Alors non seulement, on te découvre une descendance mais tu nous reviens du royaume des morts !!!"
Mais derrière les reproches, on sentait bien que les trois soeurs étaient heureuses de le retrouver. On sentait uen véritable complicité entre les jeunes gens, une complicité qui ne datait pas d'aujourd'hui ... Zaharia était émue : après tout ce temps, toutes ces années, le lien qui les unissait ne s'était pas brisé, mais plutôt renforcé. Pour un peu, elle aurait pleurer de joie. Sa famille était tellement ... elle en perdait les mots Elle ne pouvait exprimée son allégresse, son soulagement ...

paysans Nombre de messages : 93 Date d'inscription : 18/05/2008

Risentsu et Zaharia restèrent plusieurs jours chez les sœurs du jeune homme. Comme Risentsu avait beaucoup changé depuis son adolescence et que sa fille n'était jamais venu dans les plaines d'Ebielyn, ils n'eurent aucun mal à se présenter comme les cousins des jeunes femmes, ce qui permettait à la fois d'expliquer leur présence et leurs ressemblances physiques. Cependant, leur explication n'était pas sans faille : la mère de Risentsu était fille unique et son beau-père orphelin. Mais, personne ne sembla le remarquer ou, tout du moins, personne n'en fit la remarque.
Risentsu et sa fille aidèrent Irina, Oboro et Nathanael à s'occuper des bêtes car le travail abondait en cette saison. Il passait de plus en plus de temps avec Zaharia et apprenait à mieux la connaître. Il lui racontait son enfance et elle lui parlait de sa vie avec sa mère et de ses amis qu'elle avait du laisser.
"-Ce qui compte ce que tu ais fait ce que tu pensais bien, lui dit-il un jour, les actes des gens sont toujours motivés par l'idée qu'ils se font de la justice ou par leurs désirs physiques. Un homme n'ayant pas mangé depuis des jours n'hésiteraient sûrement pas à tuer contre de la nourriture ; mais pour nous, qui sommes bien nourris, agir ainsi nous parait affreux"
Comme Zaharia lui lançait un regard interrogateur, il ajouta :
"-Ce que je veux dire, au fond, c'est que les gens veulent survivre et qu'ils utilisent les moyens à leur disposition. Bien sûr je ne défends pas ce que ta mère t'a fait, mais elle n'avait sûrement pas d'autre choix pour … gagner sa vie. Elle n'aime pas faire ce qu'elle fait, personne n'aimerait ça …"
Le matin du sixième jour, des gardes entrèrent dans la hutte où ils dormaient. Sans un mot, leur chef déroula un bout de parchemin jauni et le tendit à Risentsu.

"Moi, Cedd Ricyn, fils de Siran et héritier de la tribu de Suviel, ordonne l'arrestation de Risentsu Jirrotame, fils de Cerosa Jirrotame et de père inconnu, pour trahison envers son peuple"

En bas de la lettre, un sceau rouge portait la marque de son demi-frère. Comment savait-il ? Qui l'avait dénoncé ? Quel était le motif de son arrestation ? Les gardes semblaient bien informé et nier son identité n'aurait fait qu'aggravé la situation. Incrédule, Risentsu sentit la colère montait en lui :
"-Pourquoi ? De quel droit fait il cela ?"
"-C'est le chef, il a tout les droits !"
Sans rien ajouter, ils s'emparèrent de lui brutalement, lui attachèrent les mains dans le dos et le trainèrent jusqu'à le tente de Cedd. La corde lui serrait les poignets et sa peau s'irrita d'autant plus qu'il essayait vainement de sa détacher. Ses contorsions inutiles réveillèrent son anicenne blessure à l'épaule, dont il avait hérité lors de leur agression à Oalgam, et son sang ne tarda pas à saigner le long de ses bras.