Vers le Pic de l'éternité

Il avait passé la chaine que lui avait offerte Améyst autour de son cou :
"-Oui beaucoup, merci..."
Il tombait de sommeil mais l'absence de sa compagne l'avait perturbée et il n'avait réussi à dormir. Maintenant qu'elle était revenu, il ferma les yeux et s'endormit. Ils re réveillèrent tôt le lendemain matin et reprirent la route en direction de Yeem. La suite du voyage fut moins agréable qu'au début : une sorte de silence génée s'était installé et les conversations étaient très limitées. Risentsu avait tenu à monter avec Améyst plutôt qu'avec Zaharia, car il tenait à lui montrer que son refus de lui livrer son secret ne l'avait pas mis en colère contre elle. Ils accélèrent le rythme car le froid qui devenait de plus en plus omniprésent rendait le voyage encore moins agrébale. Ils arrivèrent à destination six jours après avoir quitté l'auberge. Yeem était situé au pied de la plus haute montagne de la région. Même dans la ville, les neiges y étaient quasiment éternelles. Ils s'arrètèrent dans une boutique pour acheter des vêtements plus chaudset lors de sa conversation avec le commerçant, Risentsu apprit que le chef de la ville cherchait de nouveau domestique pour travailler dans son chateau : la ville avait été ravagé par la maladie et la moitié des serviteurs avaient succombés. Risentsu le remercia et quitta le magasin pour rejoindre ses amis. Il leur fit part de son idée de se proposer pour le travail.
"-ça serait l'idéal pour nous, ils nous logeraient et nous pourrions nous restaurer gratuitement. De plus, le travail de domestique n'est pas des plus fatiguants ..."

Cela faisait déjà plusieurs jours qu'Améyst ne parlait presque plus ni ne bougeait à cause du froid. Sa nature d'animal à sang froid prenait le dessus, et elle n'arrivait pas à se débarrasser de cet état de somnolence continu. Voyant qu'elle ne répondait toujours pas, Risentsu baissa les yeux et les emmena vers le château. Il semblait triste, croyant qu'elle ne parlait plus parce qu'elle lui en voulait. Quand il la poussa à l'intérieur du château la chaleur la réveilla peu à peu, et elle cligna des yeux. Au bout de cinq minutes elle avait repris un total contrôle de son corps, et s'approcha de Risentsu.
"-C'est une bonne idée tu as raison... Bien que la vie ne sera jamais plus comme avant... J'espère que nous pourrons être ensemble le soir... La nuit aussi... Parce qu'il fait froid... Et que quand j'ai froid j'ai besoin de toi... Désolée pour ma... Non-réaction, je ne suis pas habituée au froid et il me paralyze totalement... C'est assez étrange comme impression.."
Elle prit sa main et la serra. Ils allèrent tous les quatres au devant du seigneur des lieux et proposèrent humblement leur service. Ils furent chaleureusement acceptés, et on les conduisit à leur appartements. Il y avait là une dizaine de chambre, et on leur laissa le libre choix pour leur installation. S'en suivit une visite du château et une assignation à différents postes. Améyst fut rapidement choisie pour être la serveuse personnelle du seigneur : car elle n'était pas trop jeune, et qu'elle était une femme. Il l'interrogea sur leur passé, et en apprennant d'où ils venaient il fut interessé. Améyst lui apprit tout ce qu'elle put sur Oalgam, avant de s'éclipser pour lui ramener une boisson. Le soir elle arriva dans la chambre, mangea rapidement un peu de pain, et s'assit près du feu pour ne pas se rendormire...

Le seigneur interrogea longuement sur aptitudes et son savoir. Il décida enfin de lui laisser la charge des écuries.
"-Je suis sur que vous ferez ça très bien... Notre maître d'écurie est mort le mois dernier et depuis, son domaine est dans un état chaotique ..."
En plus de la resposbilité de remettre en ordre les écuries, il devint maitre du chenil et le précepteur chargé d'apprendre à monter aux enfants des nobles de la cour. Risentsu passa sa première journée à dresser une liste des chevaux et du matériel. Puis, il ordonna aux lads et aux palefreniers de nettoyer au fond box et harnachement, car ils commençaient à prendre la poussière. Ce travail dura une bonne partie de la journée et il fut content de pouvoir enfin regagner sa chambre. Il avait choisi celle qui donnait juste à côté de la chambre d'Améyst, pour faciliter leurs rencontres nocturnes. Ses appartements sentaient le moisi et Risentsu s'empressa d'ouvrir les fenêtres. Il retourna le matelas de plumes pour en augmenter le confort et entreprit de ranger ses maigres possessions dans le placard mis à sa disposition. Il se sentait bien ici et se félicitait d'avoir été engagé. Lorsque la nuit tomba, il se lava, se rasa et enfila une tenue propre. Il alla dans la salle à manger des domestiques pour y prendre de quoi manger puis se rendit dans la chambre de sa compagne. Il la trouva assise, somnolante au coin du feu. Il alla s'assoir auprès d'elle et ils mangèrent en ce racontant leur journée respective.

"-J'ai peur qu'il fasse de moi une tueuse mon amour..."
Elle appuya sur le dernier mot, le suppliant du regard pour qu'il l'embrasse. Elle frotta doucement sa joue contre la sienne et attrapa son haut entre ses doigts
"-...Il me voit comme une espionne, un piont qu'il va pouvoir déplacer à sa guise pour faire de moi ce qu'il veut... Je crois qu'il pense que je suis prête à dénoncer des gens pour qu'il les mettent en prison, et qu'il les exécute... Ca ce peut il me voit même comme un bourreau, prête à se mettre les mains dans le sang, à tuer des innocent pour le plaisir d'avoir un peu de pouvoir ! Ca me dégoute de moi même ! Je n'ose même plus me regarder dans la glace, ca m'a totalement coupé l'appétit je ne sais plus quoi faire, ni comment régair, j'ai peur si peur !"
Elle posa sa tête sur son épaule, frissonnant, vraiment terrifiée à l'idée qu'elle pouvait devenir un être aussi abject. Elle serra sa main avec force comme pour se passer cette idée, et une autre encore plus horrible lui vint à l'esprit
"-... Et si il faisait de moi sa courtisane ? S'il m'obligeait à... avec lui... Je ! C'est horrible ! Je ne peux même pas imaginer le fait qu'il me touche.. je n'aime que toi ! Je ne veux pas devenir son jouet... ca serait horrible qu'il puisse faire de moi ce qu'il veut, m'ordonner tout ce qu'il veut sans que je ne puisse réagir ! je ne supporte même pas l'idée !"
Elle blottit sa tête contre son cou, respirant son odeur. C'était le seul moyen de se calmer qu'elle avait trouvé.
"-Aide moi..."

Il passa un bras autour de ses épaules et elle appuya sa tête contre lui.
"-Tu crois vraiment qu'il pourrait faire ça de toi ? La région a pourtant l'air calme et stable politiquement... Enfin, cela n'empêche rien."
Il passa une main sous ses jambes pour la soulever délicatement et la transportait jusque sur le lit.
"-Si un jour, tu as peur ou que tu ne veux pas faire ce qu'il te demande, tu viens me voir, n'hésite pas, et on s'en va. Ils n'ont aucun droit sur toi."
Il l'embrassa dans le cou et lui sourit :
"-Moi aussi, je n'aime que toi. Je ne laisserais jamais un autre homme t'approcher de trop près."
Il s'allongea auprès d'elle et rabattit la couverture sur eux. Bien que le feu brûle dans la cheminée, maintenant qu'ils s'en étaient éloigné, il faisait encore plutôt froid. Risentsu ne pourrait pas, cette nuit-là, prétexter la chaleur pour arriver à ses fins. Améyst dut comprendre à quoi il pensait car elle éclata de rire et vint se nicher dans ses bras. Il l'embrassa sur le front et ils s'endormirent. Risentsu se réveilla tôt le lendemain matin, ralluma le feu dans la cheminée qui s'était éteint. Puis, il quitta la chambre, peu désireux que les serviteurs qui devraient surement venir sous peu apporter leur repas apprennent si promptement leur liaison.
*Si le seigneur a effectivement envie de faire d'elle un assassin, il n'aura de cesse d'essayer de nous séparer ...*
Avant de partir, il fit la promesse à la jeune femme, encore endormie, qu'il reviendrait le soir même.

Elle se réveilla quand il ferma la porte et soupira. La nuit avait été si courte, elle avait tant dormi qu'elle n'avait pu profiter de lui, et s'en voulait affreusement. La chaleur qui peu à peu diminuait dans le lit lui laissa un gout amer dans la bouche, et une sensation de profonde tristesse. Elle referma les yeux, s'apprétant moralement à sa journée de travail.
Pendant plusieurs jours elle prit sur elle tout les avances de son maitre, les évitants comme elle pouvait et surtout en ne disant rien. Elle tentait en me^me temps de protéger les filles des autres serviteurs, les menaçant quand elle le pouvait, allant même jusqu'à les frapper pour se faire entendre et respecter. A chaque fois qu'il la touché elle pensait à Risentsu, et la douleur était intolérable. Un autre homme la touchait, et s'était à ses yeux horrible. Elle devait se mordre les lèvres pour pas gémir de douleur et de dégout. Et chaques jours elle désiurait de plus en plus Risentsu qui commençait à lui manquait. Et chaque jours elle se taisait , elle oubliait tout ce qui faisait sa personne, ses rêves ses envie et ses passions pour survivre sans trop de mal. Elle ne supportait pas de voir des servantes courir après Risentsu, et pourtant elle ne disait rien, elle retenait sa rage pour que personne ne sache qu'ils s'aimaient. Tout allait plutôt bien, elle réussissait à garder son calme, et à rester plutôt naturelle jusqu'au jour où elle du donner son bain au seigneur, et ce fut pour elle comme un coup fatal qui la laissa vide. Elle s'éffondra moralement, tout autour d'elle devint noir et douleur à tel point qu'on l'emmena au lit pour qu'elle si repose tant elle semblait mal en point...

Plusieurs jours plus tard, la rumeur parvint aux écuries que le seigneur alllait essayer de le marier. Abéré par cette révélation, il se précipita au chateau pour demander une audience. Il fut reçu en grande pompe par le seigneur et sa femme, accompagnés de quelques nobles du chateau. Estimant qu'il était un parti acceptable, il avait décidé de le fiancer avec la fille d'un des bourgeois de la région, pour assurer son allégance à Yeem. Le seigneur ne prêta guère attention au refus catégorique du jeune homme et entreprit de planifier la cérémonie.
"-On ne se marie pas par amour aujourd'hui. Tu n'entendras celà que dans les contes ou les histoires pour enfants.... Regarde moi..."
Il eut un sourire ironique en montrant sa femme d'un signe de la tête : cette dernière prit un air outré et quitta la pièce. Malgré la gravité de la situation, il étouffa un petit rire puis prit congés pour retrouver Améyst. Elle la trouva dans sa chambre, affalé sur un fauteuil : deux servantes s'affairaient autour d'elle. Il les renvoya d'un geste, ne s'inquiétant plus que leur relation puisse être découverte.
"-Améyst ? Qu'as tu ? Tu n'as pas l'air d'aller bien ..."
Il s'assit auprès d'elle et passa une main dans ses cheveux.
"-Quelque part je suis bien content que tu ne te plaises pas ici, on s'en va ..."
Il lui résuma en quelques mots la situation :
"-Je suis désolée ... "

"-Pars... Vas... Moi je vais rester ici pour te protéger, ne t'inquiéte pas je m'en sortirais... J'ai une idée..."
Quelque jours plus tard, après l'élaboration d'un de fuite elle resta au château avec Lisyx, pendant que Risentsu et Zaharia le quitttèrent pendant une sombre nuit. Pour empécher le seigneur de penser à la fuite de son serviteur, et d'une de ses servantes Améyst ne trouva pas d'autre solution que de cesser de repousser les avances qu'il lui faisait. Elle le laissait la toucher en silence, les yeux mi clos, elle tentait même de lui sourire pour lui faire croire qu'il lui plaisait. Et chaque jour était pire que celui qui précédait car le seigneur en demandait de plus en plus à Améyst qui ne dormait plus la nuit tant elle se dégoutait. Pendant ce temps, Lisyx qu'on avait chargé d'aider à retrouver les deux autres, donnait à chaque fois des fausses pistes, passnt ses nuits dehors pour créer des fausses empreintes de pas, des faux indices. Une semaine plus tard quand la fatigue était à un point extréme et que le seigneur commençait à demander à Améyst de coucher de le même lit que lui elle décida qu'il était temps de fuire à leur tour et de rejoindre les autres. Elle partirent en volant un cheval, et mirent environ un jour pour rejoindre Risentsu et Zaharia. Quand elles arrivèrent, Améyst était figée par la douleur, le froid et le dégout d'elle même, sur ses joues coulaient des larmes de glace. Elle priait pour que Risentsu ne posa pas de question sur ce qui s'était passé...

Risentsu et Zaharia s'était installé dans une tente, plus loin dans la forêt qui jouxtait Yeem. Il y avait trouvé une prairie dégagée, parcourut par un court d'eau claire. Ils durent attendre près d'une semaine avant d'être rejoint par les deux amis. Lorsqu'il vit Améyst arriver, elle était dans un petit état et il accourut vers elle pour l'aider à descendre de cheval. La leçon du mois dernier lui avait amplement suifit, il ne posa aucune question sur ce qui s'était passé à la jeune femme. Si elle en avait envie, elle le ferait par elle-même. Il leur souhaita la bienvenue et aida Améyst à s'assoir sur un rocher. Puis, il accompagna Lisyx pour attacher et s'occuper des chevaux. La jeune fille ne lui parla guère et Risentsu devina aisèment que ces derniiers jours passaient au chateau n'avaient pas du être très agréable. Il retourna à la tente où Zaharia s'affaira déjà à faire le repas. Il s'assit à côté de Améyst et passa son bras autour de ses épaules tremblantes. Respectant leur silence, le repas fut très calme et peu tourné sur la conversation. D'un commun accord, ils décidèrent de quitter la prairie le lendemain matin, pour pouvoir à la fois se reposer et éviter les attaques des soldats du seigneur, qui devait surement être en rogne après avoir perdu sa favorite. Risentsu leur fit remarquer que quoi qu'ils fassent et où qu'ils aillent leur voyage se terminait toujours en catastrophe.
"-Peut être devrions nous éviter les grandes ville désormais"
Elles acquièscèrent et chacun partit dormir : Lisyx à la belle étoile, comme d'habitude, Zaharia dans la première tente : Risentsu et Améyst dans l'autre. Quand il fut seul avec elle, il ne put s'empêcher de s'en vouloir pour ce qui s'était passé.
"-C'est moi qui ait voulu au chateau ... Tout ça c'est de ma faute... Pardonne moi"

Son regard se fixa dans le sien et elle esquissa un sourire
"-...Je t'aime Risentsu... Juste toi, personne d'autre... je ne veux pas qu'on te prenne... Je ne veux pas qu'on t'enlève à moi, alors pour te garder je serais à jamais prête à tout, même à ce qui m'horrifie le plus..."
Elle se redressa difficilement, et posa ses lèvres sur les siennes tout en douceur les yeux mi-clos. Elle souffla et reposa sa tête sur lui. C'était si bon de ressentir ce qu'elle aimait vraiment, de sentir son odeur, sa douceur, la caresse de sa peau, et pas les mains du comte sur son corps. Un frisson de dégout la pris, et Risentsu cru qu'elle avait froid. Il l'attira un peu plus à lui et la mit dans son haut tout contre son torse. Elle se réveilla un peu, et frotta sa joue contre lui
"-...Il m'a touché... C'était atroce... Oh Risentsu, je me sens sale... Je me sens horrible... Qu'est ce que je dois être à tes yeux..."
Elle ferma les yeux, et détourna la tête mal à l'aise. Il la rassura, et elle s'endormit dans ses bras. Pendant la nuit elle se leva ayant entendu Lisyx souffler à travers la tente qu'ils allaient être attaqués. Elle ne réveilla pas Risentsu, et partit au devant, elle se déshabilla, confia ses habits à sa draconnière et se transforma. Elle arrêta à elle seule la troupe du seigneur, mais s'endormit lamentablement à cause du froid. Lisyx du trouver une excuse pour justifier l'absence de sa soeur d'arme, et mit une bonne heure à réchauffer la dragonne pour qu'elle se réchauffe et se retransforme. Elle la ramena au campement sur son dos, et expliqua à Risentsu que pour la bonne santé de sa compagnne ils devaient trouver une terre moins froide...