A la recherche de Risentsu

La dragonne grogna et fit volte-face. Elle étendit les ailes, montrant toute sa colère, et combien elle lui en voulait pour son geste
"-...Stupide ! C'est stupide ! Pourquoi crains-tu la faiblesse à ce point, elle ne fera pas de toi une horreur, elle ne te rabaissa pas dans mon estime... Et les gens ne la voient pas ici..."
Elle fouetta l'air de sa queue et de ses ailes mise en colère. Elle se détourna, et se retransforma en humaine. La transformation fut douloureuse, comme d'habitude, et la laissa à genoux nue sur le sol. Elle passa une main dans ses cheveux blancs, et se releva. Elle marcha à pas rapides jusqu'à elle et la coucha sur le sol. Elle s'occupa de ses blessures ne se préoccupant pas de ses protestations
"-...Mais tiens-toi tranquille ! Si tu m'avais prévenue nous n’en serions pas là ! Maintenant laisse toi faire..."
Utilisant sa force de dragonne elle garda les mains de la jeune fille au sol pendant qu'elle lui faisait un bandage avec les lambeaux de sa robe. Elle s'occupa ensuite de ses cuisses sachant que c'était plus délicat pour elle. Après de longues minutes de silence elle se relevant et se détourna d'elle sachant que la jeune fille serait surement plus pudique qu'elle. Elle siffla, et attendit en regardant la profondeur de la forêt sachant très bien que la jument les avait suivi, et que celle-ci était chargée de leur affaires car le tenancier de l'auberge avait chargé leur affaires sur son dos et l'avait fait fuir pour pouvoir libérer des chambres pour des militaires. Il avait bien sur gardé toutes les pièces d'or et l'épée d'argent d'Améyst... Elle l'avait entendu au son du pas de la jument sur le sol : elle avait déduit du bruit son poids, et d'une simple estimation du poids totale de ce qui avait dans la chambre elle avait rapidement compris qu'on lui avait volé son arme la plus chère. Elle vit arriver quelques minutes plus tard la jument au petit galop et sourit. Elle prit des vêtements, les enfila rapidement, et fit de nouveaux bandages à Lisyx qui étaient cette fois, beaucoup plus propres. Soudainement, alors qu'elle s'était a peine redressée elle sentit une violente douleur dans les bras, ses poignets étaient en feu. La douleur se dissipa rapidement, mais une indescriptible sensation de colère et de tristesse. Elle serra les dents
"-Risentsu ! Pourquoi souffres-tu ?"
Elle regarda le ciel comme perdu, ses yeux absents laissaient voir qu'elle n'était plus consciente de ce qu'il y avait autour d'elle.
"-On fait du mal à Risentsu... ! Il faut que tu te lèves et que tu charges tout sur mon dos, quand je serais en dragonne !"
Une fois les préparatifs achevés elle s'envola rapidement, ayant pris le soin d'indiquer à Lisyx de s'assoir sur une épaisse couche de tissus. Après quelques heures de vol elle se posa dans une grande plaine baignée dans la brume. Elle laissa tomber ses ailes fatiguées et baissa le cou pour que la jeune fille puisse descendre. Elle se reposa quelques minutes avant de se transformer en humaine de remettre des habits et d'aller au secours de son amant. Elle entra dans la tente, terrible, pâle comme la neige et les yeux noirs. Ses mains refermées sur des lames que Lisyx lui avait prêtées tremblaient de colère. Elle le libéra, et grâce à l'aide de l'adolescente, mit en fuite les quelques gardes, non sans quelques égratignures. Elle tomba à genoux devant lui et le regarda dans les yeux...

Après son arrestation, les gardes l'avaient mené dans une petite hutte à l'écart du village et l'avaient attaché par les bras à des anneaux de fer qui pendaient du plafond. Ils l'avaient battu plusieurs reprises, l'accusant de trahison. Lorsqu'il avait demandé de quoi on l'accusait vraiment, personne ne lui avait répondu et les coups qui suivirent lui parrurent encore plus violent. Ils le traitèrent ainsi pendant plusieurs heures, le menaçant et le battant tour à tour dans l'attente de réponses qu'ils ne connaissaient même pas. Enfin, quand le soir fut venu, les gardes s'en allèrent. Risentsu avait soif et il sentait son sang chaud coulait le long de son dos et de ses jambes. L'un des soldats avait trouvé marrant de le fouetter avec le cuir de sa ceinture et avait laissé de large cinglure dans son dos. Il avait mal, aurait voulu s'allonger mais ses mains, toujours attachées au-dessus de sa tête l'en empêcher. Par dépit, il sombra dans le sommeil, presque dans l'inconscience.
Puis, il lui sembla que c'était une éternité plus tard, il sentit quelqu'un le secouait doucement. Il entrouvrit ses paupières lourdes et vit Améyst et Lisyx en train de s'afférer à couper ses liens. Il se demanda vaguement comment elles étaient arrivées là, comment elles avaient su et comment elles l'avaient trouvé. Cependant, encore trop assomé pour prononcer le moindre mot, il les laissa l'entrainer et ne le fournit qu'une piètre aide lors de leurs combats contre les gardes.
Il se trouvait maintenant assis dans l'herbe humide en face d'Améyst.
"-Merci..."
Il fit signe à la jeune femme de s'approchait de lui et elle vient se nicher dans ses bras. Il fit une grimace de douleur mais ne la repoussa pas. Au contraire, il la serra contre lui, utilisant les dernières forces qui lui restaient. Il se pencha vers elle et l'embrassa.

Elle passa ses mains autour de sa nuque, et les glissa délicatement le long de sa peau. Un sourire se glissa sur son visage, et elle se cambra légèrement. Quand leur lèvres se séparèrent elle ferma à demi les yeux, et essuya une tache de sang sur sa joue. Ses doigts parcourirent de nouveau sa peau, esquivant les différents blessures qui l'accablaient. Elle soupira doucement
"-Pourquoi ? Pourquoi nous nous retrouvons toujours dans le sang et l'horreur ? Je ne veux plus que tu partes... Pourquoi si c'est pour que l'on te blesse de nouveau ? Ensemble nous pourrions nous protéger... Et Lisyx et ta fille pourrait apprendre à se connaitre ! Je... Je pourrais même être... Comme sa mère si elle le voulait... Je peux le faire... Parce que tu es tellement... Pour moi... Alors ce que tu as fait compte aussi à mes yeux... Risentsu..."
Elle pencha la tête sur le côté, et ferma les yeux, ses pensées s'évadèrent. Elle se blottit dans ses bras
"-...Nous pourrions vivre heureux tous les quatres... Et nous pourrions tenter de faire bouger les choses autour de nous, de sauver des vies... d'abattre l'absolutisme et l'arbitraire ! Faire de cette terre quelque chose de meilleur, de plus beau... De plus agréable.."
Elle releva les yeux vers lui, et enleva une mèche de cheveux sur son visage crispé.
"-...Mais... Je vais te soigner d'abord ! Tu... Ils t'ont fait temps de mal... Risentsu..."
Elle bégaya quelques instants, prise d'une envie de pleurer dans ses bras, de tout oublier pour se sentir enfin soulager de sa vie. Elle prit une grande inspiration et à l'aide de Lisyx elle le souleva. Toutes deux l'emmenèrent assez loin du village et Améyst repartit pour aller chercher Zaharia qu'elle emmena près de son père, après quoi elle lui demanda de rester un peu à l'écart pour ne pas le voir blessé. Elle s'affaira à soigner ses blessures, puis posa une main sur son torse nu et ferma les yeux pour ne pas se mettre à réellement pleurer...

Risentsu grimaça de douleur, Améyst s'affaira tant bien que mal à soigner les blessures de son dos meurtri. Bien qu'elles soient récentes, plusieurs d'entre elles s'étaient déjà infectés. Luttant pour ne pas crier, il se redressa lentement et examina les entailles qui lui parcouraient le corps. La plupart étaient superficielles et sans gravité : elles se résorberaient rapidement. Au contraire, une coupure plus profonde sur son bas ventre l'inquiétait un peu. Plus profonde que les autres, la plaie suintait et le sang, qui ne semblait pas coagulé correctement, continuait à couler régulièrement.
Il embrassa le front d'Améyst et tourna sa tête de manière à ce qu'elle le regarde. Elle rouvrit les yeux et comprit à son regard ce qu'elle devait faire. Ils préparèrent un feu, bien que Risentsu ne soit pas d'une très grande utilité. Il sortit de ces chausses une longue dague, seule arme que les gardes ne lui avait pas enlevé. Il la nettoya soigneusement à l'eau claire et le posa sur une pierre, de façon à ce que la lame chauffe dans les flammes.
"-C'est mon tour maintenant..." dit il d'un air sombre.
En effet, quelques semaines plutôt, Risentsu avait aussi aidé Améyst à cicatriser une de ses blessures. En attendant que la lame soit à la bonne température, il reprit la jeune femme dans ses bras et l'embrassa à nouveau.
"-Tu m'as manqué..."
Ils gardèrent plusieurs instants le silence, dans une étreinte passionnée. Puis, Risentsu retira la dague du feu et Améyst s'appliqua à le faire cicatriser, en essayant de lui bruler le moins possible la peau autour de la coupure. Il ne put s'empêcher de laisser échapper un petit cri de douleur et il entendait un glapissement terrifié s'élevait un peu plus loin sur leur droite.
*Zaharia ...*
Cependant, les jeunes filles ne s'approchèrent pas et Améyst et lui restèrent seuls.

Elle planta la lame dans le sol et s'affaissa contre lui, les larmes coulant le long de ses joues raffraichissant sa peau brulante. C'en était trop. Elle ne supportait plus le poid de ce qu'elle voyait. Elle avait vêcu toutes ses premières années dans l'insouciance la plus paisible mais depuis qu'elle était en Elden-Narath elle s'était considérablement affaiblie. Tout d'abord sa séparation avec son monde, ses amis et son amour l'avait considérablement blessé, et maintenant toutes ces épreuves : la douleur, l'isolement, les blessures, la tristesse. La blessure de Risentsu était de trop. Elle n'avait pas supporté le choc de devoir le faire souffrir. Elle s'était levée vivement et la tête dans les paumes de ses mains s'étaient éloignée en titubant. De brefs sanglots la prirent agitant tout son corps. Elle se mit à trembler violement et pleura de plus belle
"-...Pardon, Risentsu... Pardon... Je... Je m'en voudrais toute ma vie... Je ne supporte même pas l'idée de t'avoir fait du mal... Et celle d'être si faible ! Je ne suis rien ! J'ai de la chance de vous avoir... Sans toi, je ne serais qu'une loque... Un infime grain de poussière qui se tort de douleur, mais qui n'aurait même pas son mot à dire dans ce monde... Je suis si faible que je ne peux faire de choix, décider moi même de ce que sera mon future de ce que sera ma vie... Je me laisse guider parn ce que l'on m'ordonne... Quitte ta terre... je la quitte..."
Elle revint sur ses pas et se rassit prêt de Risentsu. Elle était pitoyable : blanche pâle, couverte de sang, légèrement blessée. Ses joues étaient mouillées et ses yeux ternes. Elle avait perdu toute sa beauté. Elle posa une main par dessus la cicatrice sans la toucher, et ferma les yeux se calmant peu à peu. Ses sanglots s'étouffèrent d'eux même et les larmes cessèrent de se faire. Elle posa sa tête sur son torse et éffleura sa peau de ses lèvres
"-Pardon..."

Il fit un mouvement pour se relever et la suivre mais il se ravisa : rouvrir sa blessure n'arrangerait en rien la situation. Il se contenta donc de la regarder, d'un air supplient, souffrant de sa souffrance comme s'il n'était qu'un. Il fut content qu'elle se retourne et retourne vers lui. Il prit sa main dans les siennes.
"-Améyst, ma chérie... tu viens de me sauver la vie, comment pourrais-je t'en vouloir ?"
Il se lava les mains puis déchira un pan de sa chemise qu'il trempa dans l'eau et essora. Il essuya délicatement le visage couvert de sang de la jeune femme. Ensuite, il essaya de lui démeler délicatement les cheveux avec les doigts.
"-Tu es belle Améyst, la plus belle femme que j'ai jamais vu..."
Il se coucha et l'attira contre lui. Elle posa la tête sur son épaule, en faisant attention à ne pas lui faire mal. Il déposa un baiser sur son front.
"-Tu sais, pour ce que tu as dit tout à l'heure... sur le fait de former une famille et tout..."
Il se redressa pour voir son visage, il écarta les cheveux qui lui cachaient le visage et lui sourit :
"-Rien ne pourrait me rendre plus heureux... Toi et Zaharia vous êtes les deux personnes qui comptent le plus au monde pour moi. Et je suis sûre que je finirais par bien m'entendre avec Lisyx... On serait heureux tous ensemble, j'en suis sur..."
Il l'embrassa, puis, au lieu de relacher son étreinte, il la garda collé contre lui. Il posa une main sur sa hanche et l'embrassa dans le cou.

Elle fut évidement blessée d'être ramenée au même niveau que Zaharia mais n'en montra pas l'ombre d'un signe. Elle se laissa attendrir par ses baisers. Un frisson parcouru son échine. Elle resta longuement contre lui à caresser son torse puis se leva.
"-...Il faut y aller... Ils vont bien finir par revenir... Lisyx va chercher des chevaux avec Zaharia s'il-te-plait... je vais tenter de le lever pendant ce temps... Dépecher vous s'il-vous-plait ! Je ne tiendrais pas longtemps... Je suis fatiguée..."
Elle le releva et profita qu'elles ne soient plus là pour le caresser encore plus doucement. Elle posa ses lèvres sur sa peau à plusieurs reprises le faisant à chaque fois frissonner sans vraiment savoir s'il appréciait. Elle l'entoura de ses bras et l'embrassa longuement les yeux fermés. Les bruits des pas des jeunes filles qui revenaient avec 3 chevaux la firent se redresser. Elle le hissa sur un cheval et se mit en selle derrière lui, le tenant fermement pour qu'il ne tombe pas de cheval.
"-Alons tout droit... On trouvera bien un endroit où nous arrêter... Nous allons y aller au petit galop, on ne peut pas se permettre qu'ils nous prennent en chasse... Aller !"
Elle mit sa monture au galop et soutint Risentsu tout en suivant les mouvements qu'elle faisait. Doucement elle posa sa tête sur son épaule ne regardant même plus où allait le cheval, ne supportant plus la fatigue qui pesait sur ses épaules. Elle frissonna et sourit
"-...Mon Risentsu... Maintenant tu es avec moi... Près de moi... Mais pourquoi ? Pourquoi es-tu venu ici alors que tu savais que c'était dangereux ?"
Elle caressa doucement son bras et regarda de nouveau devant elle. Ils arrivèrent dans un petit village fait de tentes quelques deux heures plus tard. Elle demanda hospitalité à ces gens qui acceptèrent quand elle leur jura qu'ils ne resteraient que cette nuit. Elle se retrouva dans une tente avec Risentsu, et les deux filles qui se proposèrent d'en trouver une autre pour les laisser seuls...

Lisyx s'était écartée des deux amants, et se retrouvait à présent seule, se tenant volontairement à l'écart de Zaharia. D'une oreille, elle écoutait ce que racontait sa dragonne, et elle tiqua sur son discour au sujet de la faiblesse. *Dire que c'était elle qui me sermonait sur mes pensées au sujet de la faiblesse...* Elle ne put réprimer une grimace de dégout devant les calins les larmes et les embrassades. Du coin de l'oeil, elle observait la jeune fille. Améyst voulait fonder une famille. Rien que cette idée la répugnait, mais au fond, elle ne pouvvait pas refuser ce bonheur à Améyst. Lisyx était perdue. Aucun échapatoire. Entourée de trois personnes pacifiques, elle courait à sa perte. A la première leçon de moral, elle n'hésiterait pas à les remettre à leurs places. Malheureusement, elle ne pourrait pas les quitter, elle ne voulait pas laisser Améyst en plein dilème, et de toute façon, elle était liée à elle. Lisyx passa une main derrière sa nuque, basculant sa tête en arrière, souffrant encore de quelques élancements aux niveaux des cuisses. Pour passer le temps, détestant l'inactivité, elle se mit à basculer sur ses pieds, sautillant de temps en temps, en même temps qu'elle faisait tournoyer sa lame fraîchement nétoyée. Alors qu'Améyst lui demanda d'aller chercher des chevaux, elle avait déjà bondit sur ses pieds, toujours partante pour bouger. En quelques foulées, elle se retrouva près des montures des gardes qu'elle détacha avec l'aide de Zaharia, qu'elel accepta en silence, bien qu'elle n'en ai pas besoin. Elle emmena les chevaux et aida Améyst à hisser Risentsu sur l'un d'entre eux. Elle enfourcha un puissant cheval noir, dont le regard vif montrait qu'il était encore jeune et pas encore las de voir la guerre et le sang. Arrivé à un campement, elle laissa les amants entre eux et laissa une tente pour Zaharia, préferant dormir dehors. Elle s'allongea dans l'herbe fraîche, et laisa le vent caresser son visage. Son regard perçant blalaya le ciel à la recherche d'un quelquonque signe qui indiquerait un futur orage, mais rien de tel ne se laissait apercevoir. Un jeune homme vint la voir, lui proposant de partager sa tente, ce qu'elle refusa, en prenant garde de ne pas montrer le dégout dans sa voix. * Ce serait bête d'écourter notre séjour chez eux pour une histoire de dedain.* Sa main se referma sur le pommeau de son épée, et elle ferma les yeux, une fois que l'homme fut reparti, conscient de son dérengement. Il ne restait à sa tristesse que les étoiles, le crépitement du feu et les hurlments des loups comme témoin.

Risentsu avait recouvré un peu de son énergie et il arrivait maintenant à marcher sans l'aide de quelqu'un. Malgré les nombreuses protestations d'Améyst, il saisit un baton sur le sol et s'en servit comme d'une canne pour se rendre jusqu'au puit, au centre du groupement de tentes.
"-Mais ça va, ne t'inquiétes pas, tu as l'air très fatigué, je vais pas loin je reviens"
Avec un regard inquiet, elle y consentit et s'allongea dans un coin pour attendre son retour. Il sortit et eut d'abord, sur les premiers mètres, un peu de mal à avancer. Puis, il retrouva de l'assurance et avança plus lentement. Il croisa Lisyx et lui demanda poliment si elle avait besoin de quelque chose, elle lui répondit que non et Risentsu lui souhaita une bonne soirée. Bien que le puit ne fut pas loin, il mit près d'une demi-heure à faire l'aller-retour et quand il rejoignit enfin Améyst, elle était presque endormi. Bien qu'il sut qu'elle était fatiguée, il ne put s'empêcher de la réveiller, elle lui avait trop manqué et, pour lui, à ce moment là, rien ne valait les instants passés dans ses bras. Il s'allongea auprès d'elle :
"-Je t'ai manqué peut-être ?"
Il lui sourit et l'embrassa avant qu'elle n'eut put répondre. Il retira sa chemise couverte de sang et fouilla un moment la tente avant de se rendre compte qu'il avait perdu toutes ses possessions, qu'il ne lui restait rien.
"-J'espère que Zaharia les a rammené parce que sinon je suis..."
Il ne termina pas sa phrase car Améyst s'était approché par derrière et avait enroulé ses bras autour de sa taille.

"-Tu m'as laissée seule dans une tente, entourée de plein d'autre tentes, avec à l'intérieur beaucoup de gens que je ne connais pas, et je n'ai pas mes armes... Oui tu m'as manqué... Tout ce temps... Toute cette douleur... Pourquoi ? Pour rien... C'est dur la vie... Mais avec toi ca s'adoucit..."
Elle posa sa tête sur son épaule, et soupira doucement. Elle le laissa finalement se coucher pour venir se coller contre lui, profitant à la fois de sa chaleur et de sa douceur.
"-Sinon tu es ? Dépossédé ? Nu ? J'hésite... Tiens je vais te prêter mes vêtements... Tu es très faible, tandis que moi c'est juste de la fatigue... J'insiste, refuser te servira à rien..."
Elle retira la chemise bouffante qui lui servait de haut, et se remit contre lui après l'avoir obligé à l'enfiler. Elle ferma les yeux et sourit
"-...On rentre à Oalgam ? Ou tu veux absolument resté ici sur la terre de tes ancêtres ? Je resterais tout le temps avec toi... Je veux tout faire pour que tu sois heureux... Est-ce que tu veux que je... fasse quelque chose pour toi ce soir ?"
Son regard tendre se perdit dans le sien après qu'elle ai rouvert les yeux, et elle passa une main sur la sienne
"-...T'inquiète pas pour tes vêtements, il me reste dans les affaires que j'ai laissé à Oalgam des vêtements d'homme... Par contre j'ai perdu tout mon or à cause d'un tavernier à qui l'on ne peut faire confience qui m'a aussi volé mon sabre... Je ne suis guère interessée par l'or mais mon arme m'est précieuse... Enfin, cela n'a pas d'importance... Que puis-je faire pour toi ?"

"-Oui, exactement : nu, c'est le mot qui convient ..."
Il se pencha pour retirer ses bottes sales et pleines de boue. Puis, il retira la chemisa bouffante qu Améyst lui avait posé sur les épaules, prétextant avoir trop chaud. Pourtant, ce qu'il voulait vraiment, c'était sentir la chaleur de la peau de la jeune femme contre la sienne. Il serra son corps dénudé contre lui et remarqua que la blessure que lui avait infligé les brigands d'Oalgam était toujours bien visible sur son ventre. La marque resterait surement toute sa vie durant et un sentiment de colère monta en lui. Comment avait il pu mutilé ainsi le corps de son amie ? Il expira lentement et dit :
"-C'est une bonne idée, on rentrera à Oalgam, on aura qu'à réserver une ou deux chambres dans une petite auberge pas chère ou alors acheter une tente et camper à l'extérieur de la ville... Quoi que non, ce n'est pas très prudent. D'ailleurs, si on s'y met tous, on n'aura pas besoin de travaillé beaucoup pour gagner de l'argent..."
Il retira à leur tour les bottes d'Améyst qu'il aligna soigneusement avec les sienns dans un coin dans le tente. Ses façons méticuleuses la firent sourire et elle lui adressa un sourire moqueur. Risentsu, amusé, lui tira la langue comme l'aurait un enfant. Il continua à ranger toutes les maigres possessions, les regroupant en tas et essayait de se souvenir de tout ce qu'ils avaient.
"-Effectivement, nous sommes mal partis. Nous n'avons plus d'armes, il ne nous reste plus que la dague et nous n'avons aucune réserves de nourriture."
Ne voulant pas inquiéter Améyst, il ajouta :
"-Mais tout ça n'a pas d'importance, du moment que nous sommes ensemble... Je ferais en sorte que tu te souviennes de cette nuit toute ta vie... et que tu puisses la compter comme un bon souvenir..."

Elle se redressa pour le regarder faire, les yeux dans le vide, et passa une main dans ses cheveux soupirant. Elle se sentait sâle et mal à l'aise, ses cheveux étaient collants à cause du sang qui les empoissait. Sa peau était couverte de poussière et sèche. Elle baissa les yeux vers le sol n'arrivant pas à calmer ce sentiment de gêne. Elle frissonna puis le regarda dans les yeux
"-...Et je puis savoir de quoi tu parles ? Jamais oublier cette nuit ? C'est déjà fait... je n'oubvlierais jamais que j'ai du te brûler le ventre juste..."
Elle s'interrompit surprise, et le regarda amusée
"- On a la même blessure... C'est étrange tu ne trouves pas ? Au même endroit... Je viens de m'en rendre compte sur le moment... Pour le bon souvenir je t'ai retrouvé... C'est déjà magnifique... Mais j'attend de voir ce que tu me prépares..."
Elle sourit légèrement moqueuse puis se leva pour l'obliger à se coucher de nouveau. Elle le maintint au sol avec force et l'empécha de se débattre pour qu'il ne se fasse pas de mal.
"-... Arrête mon grand blessé, ce n'est pas bien... Tu est mal en point et tu ne fais que ranger... Tu préfère ranger que rester avec moi surement, mais ce n'est pas une raison, je vais rester là tout près toute la nuit, et s'il faut je te veillerais jusqu'à ce que tu t'endormes profondément et que tu ne sois pas capable de te réveillé..."
Elle se recoucha contre lui et ramena sur eux la couverture de tissus rèche qu'on leur avait prêté. Elle ferma les yeux lovée contre lui écoutant sa respiration en silence amusée.
"-...Tu me mens tu n'as pas chaud... Regard ta peau est toute hérissée... Viens là contre moi mon grand tout nu !"

ll appréciait le contact de son corps chaud, alors qu'effectivement, il avait très froid. Il se serra contre elle sous les couvertures.
"-Se coucher, dormir ? C'est quand même ça que tu envisages la soirée ?"
Il roula sur lui même de façon à ce que Améyst soit allongé sur son torse. Le poids de son corps sur ses blessures tirallait doucement sa peau. Pourtant, sa douleur était infime comparait à son bonheur d'être auprès d'elle. Il l'embrassa et leur étreinte amoureuse dura une bonne partie de la nuit. Quand ils se réveillèrent le lendemain matin, ils n'avait dormi que quelques heures. Risentsu fut le premier levé. Il s'habilla sans un bruit et déposa un baiser sur la main de son amante avant de quitter la tente. Il alla directement au puit, pour laver sa chemise inbidé de sang et eut la surprise de trouver Lisyx endormit à même le sol devant la tente de Zaharia. Il se demanda pourquoi elle n'était pas resté avec Zaharia : peut être ne s'entendait-elle pas bien. Pourtant, il faudrait bien qu'elles s'y fassent, Risentsu n'avait pas l'intention de laisser Améyst et Lisyx ne semblait pas avoir plus envie de quitter la jeune femme que Zaharia son père. Il passa la tête dans l'embrasure de la porte : Zaharia dormait encore mais pas bonheur, il remarqua que celle-ci avait pensé à emporter un sac avec leurs affaires avant de partir précipitamment de la maison de ses tantes. Sans faire de bruit, il s'emparra du sac et retourna dans leur tente où Améyst se réveillait à peine.
"-Bonjour ma chérie !"
Il s'assit sur le bord de la paillasse qui leur servait de matelas et entreprit de fouiller le sac. Il y trouva une chemise et un pantalon propre. Il se rasa rapidement à l'aide de son couteau et d'un bout de miroir brisé qu'il trouva au fond du sac. Il y trouva également deux poignards et il en donna un à Améyst, estimant qu'elle en ferait meilleur usage que sa fille.

Lisyx était réveillé depuis l'aube. Lorsqu'elle avait entendu les bruits de pas de Risentsu, elle s'était recouché, faisant semblant de dormir, pour éviter les questions. Une fois seule, elle s'était levée, et s'était dirigée vers le puit. Après s'être désaltérée, elle se changea et fouilla dans son sac. Parti dans les profondeurs de la besace, entre les plis et ourlets noirs, elle trouva enfin ce qu'elle cherchait. Elle enfila ses mitaines de cuir, et sourit devant leur air de "simple gants". Elle se releva, et s'assit contre la tente de Zaharia, un couteau à la main, taillant le premier morceau de bois qu'elle avait trouvé. Ses pensées vagabondaient. Depuis qu'Améyst lui avait dit que l'aubergiste lui avait volé son or et sa précieuse épée, elle n'avait pas cessé d'y reflechir. Elle voulait les récupérer. Doucement, un plan s'échaffaudait dans son esprit, tandis que la préocupation de trouver un travail s'installait dans un coin sombre de son esprit. Elle ne voulait pas être l'esclave d'un maître, servir un homme injuste. Son esprit ne le suporterait pas. Elle pensait plutôt trouver un petit travail chez un maître d'armes, ou encore, comme ça se faisait de temps en temps, chez un homme qui se battait pour retrouver l'honneur ou sauver des vies, et qui avait besoin d'un compagnon d'arme. Elle y rélféchirait plus tard. Pour le moment l'épée d'Améyst était sa plus grande préoccupation.

Elle se redressa et ferma les yeux. Tout son corps était embrasé par la douleur de courbatures. Même ses ailes qui n'étaient pourtant pas là la faisait souffrir. Elle se mit sur ses pieds et vacilla comme un jeune poulain à peine né. Elle soupira, et passa une main sur son visage. La fatigue se faisait sentir. Elle se rhabilla en prenant soin de bien serrer ses bottes pour que la douleur atténue en partie la fatigue. Elle mit une ceinture qu'elle prit dans son propre sac, et reprit sa chemise. Elle attacha de façon leste ses cheveux et sortit en boitant. Elle salua Lisyx qui s'était réveillé et regardait autour d'elle d'un air méfiant. Elle l'aida à se lever puis réveilla Zaharia. Ils se mirent tous à cheval dans l'heure qui suivait. Elle monta de nouveau avec Risentsu le tenant fermement sachant qu'il était faible bien qu'il ne l'admettait pas. Elle poussa les chevaux au trot pendant une bonne partie de la journée : son instinc l'agressait sans cesse pour la prévenir d'un danger omniprésent. Quand la fatigue et la faim se fit sentir dans le groupe, notament par l'irritation et le silence de certaines personnes elle s'arrêta. Elle chargea Lisyx de protéger le groupe pendant qu'elle partait chasser, chose pour laquelle sa nature était dédiée. Elle embrassa Risentsu avant de partir, les salua tous et partit en courant vers l'horizon, mettant ses dagues à son côtés. Pendant son absence Lisyx du défendre Zaharia et Risentsu contre un petit groupe armé qui venait de les surprendre. Elle put récupérer sur leur cadavre de quoi remplir leur bourse, de la nourriture et des armes. Améyst rentra elle avec un petit faon qu'elle avait surpris dans un fouré. Elle le portait sur ses épaules. Elle sourit en voyant Lisyx qui l'attendait en lui tendant un sabre. Elle posa la bête à terre et Zaharia s'affaira d'ellle même à faire le feu. Améyst empoigna le sabre le mit à sa ceinture et serra doucement l'épaule de sa soeur d'arme. Elle esquissa un mince sourire, et se retourna vers Risentsu. Elle avait amené de l'eau et en prit une partie pour essuyer son visage tiré et les queqlues blessures réouvertes.

Lisyx avait fait le trajet en silence, et avait simplement hochée la tête lorsqu'Améyst lui avait demandé de veiller sur elle. Elle avait sortit d'un geste net et rapide, quelques fines lames qu'elle avait ensuite glissée entre ses doigts, puis, s'appretant à les tendre à ses compagnons, elle se ravisa, un air desespéré sur le visage. Risentsu n'était pas en état de se battre, et Zaharia n'avait jamais tenu d'armes de sa vie. Ou presque jamais. Elle rangea les lames et leur demandant de rester derrière elle quoiqu'il se passe. Lorsque un ptetit groupe d'hommes armées, vint pour les dépouiller de leurs maigres bien, elle releva tout doucement la tête, jeta un regard en coin à l'homme qui avait l'air d'être le chef, et après un sublime sourire en coin qui révelait une canine pointue, l'homme n'eut pour dernière image, qu'une jeune adolescente lui sautant dessus d'un bond agile, une lame éfilée et brillante, se plongeant tendrement dans sa gorge rapeuse et mal rasé. Tandis qu'elle se relevait, un sourire aux lèvres, la stupeur des premiers moments étaient déjà passé pour les autres hommes, et elle vit fondre sur elle, trois hommes armés jusqu'au dents de couteaux et de hachettes. Premier coup évité, il a frolé son torse, deuxieme coup paré, elle sent que ses assaillants n'en sont pas à leurs premiers combats, et l'un d'entre eux a déjà une force extremement développée. Rapidement, elle se glisse entre eux, feinte, et se baisse, laissant deux des hommes s'embraucher mutuellement. Sa lame qu'elle fait tournoyer rencontre une première gorge avant de finir sa course en s'encastrant dans un crâne dans un bruit d'os brisés. Un autre, celui qu'elle redoute le plus, fait tournoyer une hache au dessus de son crâne, tandis que son dernier compagnon essaya de s'emparer de Zaharia. Elle roula sur le sol, réveillant une vielle blessure au niveau de son dos, pour éviter un coup de hache qui fit voler un nuage de poussière et de rocs, traçant dans le sol un large sillon. Lisyx sauta en l'air, et fit passer sous son bras le katana, qui vin ainsi trouver logement dans la nuque de son adversaire. Elle se retourna contre le dernier, qui essayait d'attrapper la jeune fille qui se débattait comme une tigresse. Lisyx passa silencieusement derrière lui, et posa le tranchant de sa lame contre la gorge de cet être abominable. Les veines saillaient le long de sa gorge et sur ces tempes. Son crâne chauve luisait au soleil, et son torse musclé et nu se soulevait à un rythme irrégulier, selon les accélérations de sa repsiration. Lentement il lacha Zaharia qui lança un regard haineux dans sa direction, rabatant sur elle son haut abimé. L'homme recula, s'imaginant que c'était bien la seule chose qu'elle pouvait attendre vu que Lisyx le gardait en vie. Il recula encore plus sous l'insistance de la lame et du regard de l'adolescente armée. Quand enfin, il fut entièrement dissimulé par la jeune fille, celle-ci fit vibrer la lame dans l'air et l'egorgea d'un coup sec. l'homme tomba sur le sol, le regard vide, terne, fixé sur Zaharia. Son travail achevé, elle prit soin de faire un joli tas de cadavre, qu'elle recouvrit par une couverture. Ensuite, sans un regard vers ses compagnons, elle se reposa sur son rocher, se mit à nettoyr son arme et continua à réfléchir sur la façon de récupérer l'arme d'Améyst. Lorsque celle-ci rentra de la chasse avec un faon, Lisyx se mit à côté, le regard dans le vide, lui parlant à voix-basse, comme elle avait l'habitude de le faire.

_Mangez vite, nous devrions repartir rapidement, on a encore beaucoup de route.

Et pour que personne ne l'entende elle se conecta par la pensée avec Améyst et lui dit:

*Cet endroit n'est pas sur, les environs grouillent d'ennemis et d'éclaireurs. Il faut se dépecher, je vais veiller, mais vu l'état de Risentsu, il ne peut pas se battre. Zaharia, c'est différent, elle ne sait pas se battre. Je te conseille de lui apprendre rapidement. Moi, je vais faire un tour en forêt, je crois que repérer les environs est essentiel.*

Elle rangea son katana dans son fourreau, souhaita un "bon appétit" dans le vide, sans se retourner, et se dirigea lentement dans les fourrés, pénetrant dans un bois abondant et feuillu. D'ici, la noirceur du ciel avait disparu, et le soleil filtrait à travers les feuilles. C'était calme, tout arait pu sembler si beau, et pourtant...

Risentsu fut impressionné par l'efficacité guerrière de Lisyx ; qu'une adolescente de son âge puisse se débarrasser d'un ou deux ennemis il voulait bien l'admettre, mais pas d'autant, et qui plus est sans se faire blesser. La jeune fille ne ressemblait à aucune autre et il aurait donné beaucoup pour connaitre son histoire. Lors du combat, il avait remarqué une pochette en cuir qui pendait à la ceinture du premier homme qui avait péri sous les coups de Lisyx. Lorsque cette dernière avait ramasser leurs possessions pour s'en emparer, elle n'avait pas remarquer cette bourse ou alors n'avait pas voulu de son contenu. Cependant, Risentsu qui avait été formé à la médecine des plantes quand il était plus jeune y reconnut une pochette de médecin. Il se leva, souleva la couverture en plissant le nez devant l'odeur du sang et des cadavres. Il trouva ce qu'il voulait puis fit bouillir de l'eau et la déversa dans un gobelet en fer qui avait appartenu aux brigands. Il y fit infuser deux longues feuilles d'un vert pâle.
"-J'espère retrouver des forces grâce à ça" dit-il en réponse au regard interrogateur de sa fille.
En effet, dès l'instant où le liquide bouillant coula dans sa gorge, il sentit une énergie nouvelle naître en lui. Il se redressa, cette fois-ci sans effort. Le breuvage lui avait non seulement rendu de sa vigueur mais avait égalé anesthésié la douleur dans ses muscles et son dos. Il rangea soigneusement la bourse à sa ceinture. Il mangea rapidement et puis s'éloigna du groupe, prétextant avoir envie d'être seul. Au lieu de profiter de cette sollitude que les deux jeunes femmes lui avaient accordés avec réticence, il rejoignit Lisyx et s'assit à ses côtés :
"-Merci de nous avoir sauvé aujourd'hui..."

Lisyx s'était acroupis près d'un rocher, à la rechere de traces de pas. Lorsqu'elle entendit Risentsu arriver, elle recouvrit d'un geste rapide les traces, pour ne pas l'inquiéter, et s'assit sur le rocher. Il vint près d'elle et la remercia. Elle haussa les épaules. De toute façon qu'aurait-elle pu faire, elle ne pouvait pas les laisser les tuer, d'une part parce qu'elle aurait était la suivante, d'autre part, parce que'Améyst lui avait fait confiance. La douleur au niveau du dos l'assayait de nouveau, et elle attendit pour parler. C'était la première fois qu'elle lui adressait la parole, du moins, de ce qu'elle se souvenait.

_C'est normal. De toute façon, j'en avais besoin. Le combat, l'adrénaline, tout ça, j'en ai besoin, ça fait parti de moi. Et puis, maintenant, je me serais fait pardonner pour mon mauvais comportement. Non?

Elle était consciente que ce qu'elle disait n'était pas vraiment ce qu'elle pensait. Elle lui en voulait toujours, mais au fur et à mesure que le temps passait, son animosité envers cet homme s'estompait. après tout, chaqu'un fait des erreurs. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle voulait fonder une famille. Elle aborda d'ailleurs le sujet.

_Où allez-vous habiter? Je veux dire, à Oalgam, avec Zaharia et Améyst? Ne le prends pas mal, mais je suis très ascociable. L'esprit de famille, je ne connais pas. Plus... J'ai du mal à m'attacher aux autres, mais pourtant avec améyst ça a bien marché. Mais je ne vous ferais aucun tort. De toue façon il faudra que je trouve un travaille, et il me prendra bien la journée, si ce n'est plus. Nous aurons besoin d'argent, et vu que je ne veux pas attirer le déshonneur sur votre famille, j'ai interêt à ne plus m'empêtrer dans des situations impossibles et totalement illégales. Bien que je ne pourrais jamais totalement m'en sortir, je ferais un effort.

Elle avait dit ses mots avec un sourire. En effet, trouver un travail qui lui convienne serait compliqué, mais ensuite, elle y passerait la plus grande partie de son temps. Stakhanoviste acharnée, elle ne vivait que par le devoir d'accomplir. Elle avait l'impression d'avoir trop parlé. Et les traces de pas lui revinrent en mémoire. Elle reprit d'un ton neutre, le visage penché sur le sol.

_Tu devrais rentrer, elles vont s'inquiéter.

Pendant un moment, Risentsu crut qu'elle n'allait pas répondre. Puis, quand elle se décida enfin à lui adresser la parole, il eut la désagréable impression qu'il la dérangeait. Elle parlait avec un sourire en coin et Risentsu devinait qu'elle ne lui disait pas tout ou alors qu'elle se moquait de lui. Cependant, il n'en fit pas la remarque, non désireux ne se disputer avec elle alors qu'elle était si attachée à Améyst.
"-Tu sais, je pense qu'on peut bien s'entendre tous les deux... Je suis consicent que tu m'en veux parce que tu penses que j'ai abandonné Améyst à Oalgam mais je te le répéte, je ne pouvais faire autrement.. Je n'ai eu de cesse de trouver un moyen de l'aider..."
Il soupira doucement et regarda autour de lui. La forêt était sombre et presque aucune lumireè ne filtrait des arbres touffus. Perdu dans ses réflexions, il se rendit soudain compte qu'il aurait du les entendre arriver mais comme pour les brigands d'Oalgam son ouie fine ne lui avait pas du tout servie. Il s'était laissé surprendre par cette attaqua. Etait-il trop fatiguée et avait-il manqué de concentration à ce moment précis ? Il en doutait. Bien que son ouie fut plus développée que celle de la plupart des gens, il n'avait aucun geste ou 'rituel' à faire avant de s'en sortir. Tout comme une personne normale ne peut empêcher ses oreilles d'entendre les bruits qui l'entoure, mais lorsqu'elle est assoupie, son manque de concentration n'avait rien à voir avec ce problème. Il décida de faire part de ses doutes à Lisyx.
"-Je ne comprends pas... D'habitude, j'entends tout ce qui se passe autour de moi... Et là : rien... Juste comme dans la forêt à Oalgam ... Les deux attaques se ressemblent étrangement tu ne trouves pas ? J'ai pensé, peut être est-ce stupide, qu'il pourrait y avoir un lien entre les deux, si ténu fut-il ..."

Lisyx hocha la tête. Alors lui aussi avait des doutes. La guerre était iminente mais elle ne comprenait pas pourquoi c'était sur eux qu'on s'acharnait. Lisyx releva la tête, son air grave s'évanouit et un sourire apparut. Elle posa une main sur l'épaule de Risentsu et marqua une légère pression.

_Tu as raison, je crois que l'on va bien s'entendre. Et je crois aussi qu'il y a un lien entre ses deux attaques. Peut-être qu'au fond, nous ne devrions rentrer que brièvement à Oalgam, partout où l'on va, le danger nous suit. Je ne sais qui l'attire, mais je reconnais parfaitement cette méthode d'attaque. Par petits groupes organisés, maniement de plusierus armes, tendance à vouloir faire des otages au péril de leurs vies... Ils ne cherchent pas à nous éliminer, ils ont du recevoir l'ordre de nous avoir vivant, ou qu'au moins l'un d'entre nous le soit. Tu sais manier l'épée? Je crois que tu en auras besoin, notre survie dépend de notre façon de nous battre.

Un sourire éclaira son visage sombre. Au fond, peut-être qu'elle n'aurait pas besoin de trouver du travail, que l'avenir se trouvait dans ses bois, dans un torrent de sang et d'adrénaline, une vie de guerre parsemée de mort, un chemin tracé à coup d'épée, dans la chaire de ses énemis. Oui, une nouvelle voie s'offrait à elle. L'air commençait à se faire irrespirable. Elle avait l'impresoin d'étouffer. Ses bois étaient comme ensorcellés. Seul les énemis pouvaient s'y aventurer sans risque. Elle le sentait, tout au fond d'elle, un mauvais prressentiment. Les arbres donnaient l'impression quil se déplaçaient, que le décor changeaient, que la terre de smouvait pour les désavantager. Le vent se leva, et elle repensa à ce que lui avait appris son maître. Rester calme, ne sentir que la parfait maitrise de ses capacités. Elle lutta interieurement pour reprendre le dessus sur les éléments. Son mentor lui avait toujours dit qu'elle était spéciale, que les éléments l'écoutaient. Mais aujourd'hui, elle perdait le contrôle, la situation lui échapait, et elle avait l'impression que son monde s'écroulait. Elle dérapait, pour la première fois dans sa vie, elle se rendit compte qu'une puissance supérieure pouvait les tuer. Elle avait souvent souffert, souvent elle avait sentit la morsure de la douleur l'étreindre, mais elle n'y voyait juste qu'une simple chose: elle était vivante. L'adrénaline lui avait prouvé aussi, mais pour une fois, elle se rendit compte qu'elle était aussi mortelle, et elle avait peur. Relevant la tête, un air grave qui ne laissait rien paraître au sujet de sa peur sur le visage, elle sonda la profondeur des bois. Encore une fois il lui sembla que le décor avait changé. Le rocher là... il n'était pas... et pourtant si, il était bien là, oui, à quelques pas de l'autre arbre à l'écorce sombre tachetée d'argent... Et pourtant... Si... tout avait changé... Les souvenirs s'embrouillaient dans son cerveau. Celui-ci avait accéléré son débit et elle sentait qu'elle allait finir par craquer. Que se passait-il? Une bourrasque glacial vint soulever le tapis de feuilles mortes, et ce tourbillon brun leur boucha la vue pendant un instant. Pourtant, Lisyx avait l'impression d'avoir remarqué quelque chose. Ou plutot quelqu'un, une silhouette encapuchonnée. Mais lorsqu'elle sortit l'épée et qu'elle roula sur le côté pour avoir un meilleur champs de vision, le forme avait disparu. Quelque choee de louche se tramait, et alors qu'elle se demandait quoi, la forêt était redevenu calme. Ce n'était qu'un avertissement. Ne pas continuer. C'est ce qu'on leur demandait, et pourtant, justement, les interdictions avaient toujours laissé un goùt d'amertume dans la bouche de l'adolescente, et cela lui donnait encore plus envie de les enfreindre. Alors qu'elle reprenait ses esprits et qu'elle se demandait si elle n'avait pas rêvé, sous le coup de la paranoïa, le noir total se fit devant elle, elle était seul, l'obscurité totale, le silence absolue, mais d'un coup deux yeux verts s'ouvirent devant elle. La douleur la saisit, une souffrance atroce, son crâne donnait l'impression qu'il allait se fendre, et son dos ne la soutenait plus. Un murmure léger se fit entendre, contrastant avec le sifflement aigue qui faisait exploser ses tympans. Une langue ancienne que son mentor lui avait apprise était utilisée. Le visage penché sur le côté, elle traduisait ce que disait la voix. Un danger, quelqu'un qui aurait besoin d'aide, ne pas abandonner. Tout s'embrouiller et lorsqu'elle fut de nouveau dans la forêt, tout était redevenu normal, sauf Risentsu qui regardait autour de lui. Il n'avait pas l'air terrifié, inquiet certes, mais les maxilaires contractées, il sondait la forêt comme elle le faisait précédemant, à la recherche d'un indice.

Risentsu soupira :
"-Pourquoi seraient-ils attirés par nous ? Nous n'avons rien de spécial ... Enfin, semble-t'il... Chacun à sa propre histoire, la notre nous conduit sur eux mais on ne peut pas les éviter. Peut-être pourrait-on ..."
Il se tut, sentant que Lisyx était absente. Elle ne répondait pas et ne bougeait pas non plus. Son regard fixé dans le vague lui donna l'impression qu'elle ne suivait plus la conversation. Risentsu mit cette réaction sur le compte de la fatigue et de l'appréhension. Ils restèrent assis en silence et le jeune homme se perdit à nouveau dans ses sombres pensées. Les dernières semaines avaient été très mouvementées : trois attaques, deux arrestations et des blessures si nombreuses qu'il n'osait les compter. Cependant, quelque part, cette période de rude terreur et de combats avait aussi été l'une des plus heureuses de sa vie : il avait retrouvé sa fille et les moments qu'ils passaient avec Améyst fallaient de loin tous les dangers qu'il courrait.
Risentsu crut voir quelque chose bouger, sur sa gauche. Il se leva précipitamment mais Lisyx ne fit pas un seu mouvement, ne tourna même pas la tête pour voir où il partait. En effet, lorsqu'il approcha, une silhouette sortit de derrière un rocher et se précipita vers lui. Lisyx, qui semblait enfin revenue à elle-même, le rejoignit en quelques enjambées. Risentsu sortit son épée de son fourreau et abattit sa lame sur l'épaule de son assaillant, entaillant le peau jusqu'à l'os dont le craquement sec qui en émanna indiqua à Risentsu que l'os s'était brisé sous le coup. L'homme tomba à genoux, chercha une dague dans une de ses bottes et se jeta sur lui : le jeune homme ne put qu'apprécier son courage. Il les attaquaient seuls et même après une blessure mortelle, s'acharnait à causer le plus de dégats possibles. Cela n'empêcha Risentsu de lui assener un coup de pied puissant dans le torse, qui le propulsa en arrière. Dans sa chute, il s'empala sur une des branches de l'arbre dérrière lequel il s'était dissimulé. Le bout de bois n'avait atteint aucune des parties vitales de son anatomie, et bien que souffrant milles morts, leur assaillant était toujours en vie.
Ces mouvements brusques avaient réveillés la douleur dans les membres de Risentsu et il dut s'assoir, laissant à Lisyx le soin d'interroger leur victime.

Lisyx était enfin soritt de sa torpeur. Elle sauta sur leur assaillant, le désarma, et, à la grande surprise de Risentsu, elle demanda à l'inconnu d'ouvrir les yeux. Celui-ci n'obéit pas, et elle arracha le capuchon qui masquait con visage. L'homme n'en était pas vraiment un... c'était un adolescent de 16 ou 17 ans. Les cheveux chatains clairs en bataille tombant en fine mèche devant ses yeux...verts. Le teint hâlé, le jeune garçon arborait une expression dûr, presque haineuse, devant ce que Risentsu lui avait fait subir. Mais Lisyx, son regard perdu dans celui du jeune garçon, se noyait dans un océan vert foncé aux reflets clairs. Elle reprit ses esprits, et demanda:

_Comment tu as fais?

Le jeune homme ne répondit pas. Elle appuya sur une des blessures, et les lèvres du garçon se ressérèrent encore plus. Lorsqu'elle poussa enfin le corps de ce dernier jusqu'à un point qu'il ne tint plus, la bouche du jeune homme s'entrouvrit, mais aucun son n'en sortit. * Un muet, voilà qui est de mieux en mieux.*

_Tu ne peux pas me répondre? Alors refais ce que tu as fais tout à l'heure. Rentre dans mon esprit et parle moi...

Voyant qu'il n'était pas vraiment d'accord pour coopérer, elle haussa les épaules et lacha un "très bien" avant d'arracher le pieu de bois qui avait perforait sa chaire. L'homme hurla dans l'esprit de Lisyx, qui ne se laissa pas surprendre. Avec l'aide Risentsu, elle souleva le jeune homme jusqu'au campement et le déposa sur des couvertures. Ainsi désarmé et entravé, il était à leur merci. Risentsu expliqua rapidement à Améyst la situation, tandis que Lisyx jetait un coup d'oeil inquiet à l'inconnu.

Améyst ne fit pas un mouvement regardant fixement le jeune homme. Elle n'écouta même pas ce que lui disait Lisyx. Elle se leva, et laissa sa conversation avec Zaharia en suspens. D'un regard elle fit comprendre à Risentsu qu'il devait le lacher. Elle le souleva le mit sur ses épaules et soupira. Elle adressa un dernier regard à ses compagnons et s'engagea sur un chemin invisible qui l'emmenerait loin, très loin sur un chemin de peur et de sang. Elle savait et lui aussi. C'était dur. Une lourde incompréhension se formait dans son esprit aux côtés de la douleur. Quand ils furent hors de vue elle posa le jeune homme à terre et ferma les yeux. Elle s'assit à ses côtés, et déchira sa chemise. Les larmes montèrent à ses yeux. Elle avait déjà eut du mal à supporter le choc de la veille et celui-ci se rajoutait à son malaise. Elle posa une main sur ses lèvres les yeux mi-clos pour s'empécher de vomir et commença à enlever les bouts de bois les uns après les autres, douloureusement. Elle les posa à terre, et se servit de sa chemise pour bander le torse de l'homme
*Je ne sers qu'à ca en ce moment... Je ne sers qu'à soigner les gens que j'aime... En les faisant souffrir au plus haut point... Je me dégoute...*
Elle se redressa et le regarda dans les yeux, un très léger sourire sur les lèvres, perturbé par la douleur et la tristesse. Elle ne put dire un mot tant sa surprise de le voir là était forte, et tant la peur de ce qui allait se passer la paralisait. Un long frisson se glissa le long de son dos, et elle détourna le regard. Elle n'osait commencer une conversation, de peur que cela signifirait la fin du bonheur dans lequel elle s'était cru vivante la veille au soir. Ca allait peut être être la fin de tout pour elle, de ses espoirs de ses amours, de sa vie. Elle s'en irait parce qu'elle le devait sans un mot, sans un regard, toujours aussi dominée. Elle se coucha à côté du juene homme et posa sa tête sur son épaule. Un long soupire força ses lèvres closes et elle le regarda du coin de l'oeil
"-...Alors... Tu es là pour moi j'imagine ? Mes excuses ne serviront à rien, je comprend... j'ai mis en péril tout ce qui fait notre vie... Je suis désolée... Tu vas me tuer ? Si c'est toi qui le fait je partirais heureuse... J'espère que tu ne t'en voudras pas... Je me demande comment tu me vois... Je dois être à tes yeux comme un grains de poussière dans un oeil, je suis gênante, je suis quelque chose qu'il faut chasser, dont il faut se débarrasser... Et pourtant je t'aime... Je t'aime Henlash... Je ne t'ai pas oublié je ne t'oublierais jamais, même morte... Et je viendrais te voir... Si tu me tue maintenant je pourrais rester ici à vie... invisible aux yeux de tous, en proie aux pires tourments, mes à vos côtés à tous..."
Elle souffla dans son cou, et se glissa dans ses bras. Sa chaleur la rassura un peu, et dissipa la peur de mourir. Il referma ses bras autour de son corps, comme il le faisait avant, quand elle était encore là-bas. Elle retrouva son odeur si subtil et sourit. Elle se laissa faire quand il serra sa main et glissa ses doigts entre les siens
"-...Alors tu vas me tuer c'est ça ? C'est pour ca que tu es si doux... Je me laisserais faire t'inquiète pas... Je... je ne veux pas te blesser car tu fais ton devoir... Oh... Je suis si heureuse que tu sois devenu ce que tu voulais être... Ce doit être magnifique de vivre chaque jour en se disant qu'on a réussi, se lever tous les matins en se disant qu'on va faire ce qu'on aime..."
Elle se redressa et quitta son étreinte gardant pourtant sa main au creux de la sienne
"-...Alors tu ne me parles plus... Je suis désolée pour Risentsu, désolée qu'il t'ai fait tant de mal... Je vais t'aider à te lever viens..."
Elle se leva lui tendit la main, et ils marchèrent quelque pas ensemble. Elle posa sa tête sur son épaule et sourit.
"-Je ne vais pas te tuer Améyst... je ne suis pas là pour ca... Je suis venu car je croyais que tu étais en danger... Avec tous ces humains autour de toi... j'ai senti tant de douleur, je t'ai vu au fond de mes brasiers... Tu souffrais... Et puis... Je suis aussi là pour te porter les félicitations du conseil... Pour avoir trouver un draconnier... Vous allez faire rennaitre ce mythe qui fait battre chaque jour nos coeurs en accord... Je suis fier de toi... Tu ne peux même pas te le figurer... Tu vas bientôt grandir ma belle... Les effets de ce qui s'est passé sont en train de se répercuter sur tous les dragons... Ils vont tous te passer de leur puissance... Ils veulent que tu survives... Tu es un espoir... Et ton draconnier aussi... Qui est-ce ?
-La jeune fille qui accompagné celui qui t'as fait tant de mal... Excuse-le au mon beau... Pardonne-le... C'est un humain dans un monde d'humain... Il ne connait que la peur la haine et la violence... Il n'a fait que protéger sa propre personne comme ils le font tous... Comprend... Je m'en voudrais si tu... Lui en voulais..."
Elle se mit en face de lui tenant ses deux mains, contente de ne pas mourir. Elle posa un doux baiser sur sa joue. Un léger sourire se diffusa sur ses lèvres, et elle baissa les yeux
"-Je ne lui en veut pas... Au contraire... Je suis heureux de savoir qu'elle est bien défendue... Par contre... Il faut que tu fasses attention, elle a trop de pouvoir sur les autres dragons... Enlève lui encore de tes pouvoirs... Elle n'en a pas besoin elle ne sait pas les utiliser correctement et risque de nous faire plus de mal que de bien... Et tu te mettrais le conseil à dos... Et là je devrais te tuer..."
Elle hocha la tête en silence, et lui proposa de retourner vers le reste du groupe. Ils marchèrent lentement dans leur direction. Se tenant la main doucement, profitant du fait qu'ils pouvaient parler de tout et de rien, qu'ils pouvaient se voir.
"-...Voila nous y sommes presque... je te lâche la main sinon j'ai peur de la réaction de Risentsu... Si tu vois ce que je veux dire..."
Elle le regarda dans les yeux, et il comprit tout de suite.
"-...Enfin, je suis tellement heureuse de t'avoir revu, tu m'avais tant manqué, j'ai tant pensé à toi ! Mon grand frère..."
Quand ils furent enfin arrivés elle s'empressa de dire qu'il n'était pas agressif. Elle ne leur dit rien à son sujet car elle n'en avait ni l'envie ni le droit.
"-Il est amical... Je le connasi très bien, c'est tout..."
Elle fit un pas vers Risentsu, et lui sourit
"-...Tu ne t'es pas fait mal au moin ?"
Elle prit ses mains, et les caressa délicatement. Un doux sourire qu'elle ne faisait qu'à lui étendit ses lèvres. Elle posa sa tête sur son épaule les yeux mi-clos...

Risentsu ne put s'empêcher de laisser échapper un cri de surprise quand Améyst reveint avec le jeune homme. Pendant son abscence, il avait imaginé avec Lisyx tous les moyens de torture dont Améyst pouvait usé sur lui pour obtenir des aveux. Au lieu de ça, ils revinrent en bon terme et la jeune femme le présenta comme une de ses connaissances. Ce revirement de situation laissa Risentsu pantois et il ne put s'empêcher de douter de la véracité des propos d'Améyst. Il n'en fit pas la remarque et préféra s'excuser :
"-Je suis désolé, on venait d'être attaquer, j'étais sur mes gardes"
L'homme dut se contenter de ses vagues excuses, pas tout à fait sincère. Risentsu se méfiait de lui et se promit de garder un oeuil sur lui, tout le temps que durerait son séjour avce eux.
"-Il faudrait mieux partir, les bois ne sont pas surs. Si Lisyx et moi avons vu juste, ils ne nous laisseront pas en paix, mieux vaut regagner la ville"
Zaharia l'aida à ramasser des bouts de bois et des brindilles puis ils allumèrent un feu. Ses amis s'assirent et finirent leur repas. Risentsu lui, s'affaira à rassembler leurs affaires. Ils voyagèrent pendant plusieurs jours en direction de Oalgam. Avec trois chevaux pour cinq personnes, le voyage fut long et pénible : Risentsu était obligé de monter avec Améyst et Zaharia avec Lisyx. Quand la nuit tombait, ils se débrouillaient pour trouver des abris pour la nuit. Risentsu, Améyst et Lysix devait se relayer pour assurer la protection de leurs compagnons pendant leur sommeil, sa fille ne savait pas se battre et Henlash souffrait encore beaucoup de ses blessures.
Au bout d'une semaine, ils arrivèrent à Oalgam.

Améyst qui avait gardé l'argent durant tout le voyage le confia à Risentsu pour qu'il trouve une auberge et loue plusieurs chambres afin que tout le groupe puisse se reposer. Pendant ce temps elle s'éclipsa avec Henlash. Ils restèrent plusieurs heures à parler tout en essayant de trouver de la nourriture pour tous. Ils se rendirent bien vite compte que mener une vie à Oalgam serait dur. Ils ne trouveraient jamais assez pour que tous subsistent. Henlash décida alors de partir, et salua Risentsu Lisyx et Zaharia en coup de vent, sous le regard douloureux d'Améyst qui perdait de nouveau son frère. Celle-ci dut pourtant cesser de penser à lui et rationner la nourriture qu'ils avaient pu trouver. Elle posa tout sur la table de sa chambre, et resta à l'écart pour le reste de la soirée, blessée que Risentsu se soit considérablement éloigné à cause de sa méfiance. Au petit matin alors que tous dormait encore elle sortit et alla récupérer Canelle dans la forêt. Elle en profita, au retour, pour se doucher et se changer. Quand Risentsu fut réveillé elle lui fit part de ses inquiétude pour leur avenir proche, et partit chercher du travail. Elle ne revint que tard dans la nuit les yeux cernés. Elle était couverte de poussière et de suie. Elle avait travaillé sur un chantier pour la construction du palais du nouveau chef de la ville. Elle passa la soirée à regarder les étoiles pensant à son frère puis soupira. Elle ne mangea pas, pour ne pas donner à son corps trop de force et pour laisser la nourriture aux autres. Elle s'assit dans le lit qu'elle partageait avec Risentsu, et regarda le plancher les yeux vide et le visage inexpressif.
"-...Il faudrait repartir..."
Elle les regarda tous, comme si elle leur posait un ultimatum.
"-...Nous ne pourrons pas vivre longtemps ainsi..."