Rivière de l'Utopie Un chant sacré se prépare. Dans la noire décadence du monde hommes et bêtes se préparent à la regénération de la terre bafouée |
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| Quartiers pauvres.. | |
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+3Eellien Haïren Lisyx Fraïs Ameyst DreamHollow 7 participants | |
Auteur | Message |
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Ameyst DreamHollow Aventurier
Nombre de messages : 143 Age : 32 Date d'inscription : 19/03/2008
| Sujet: Quartiers pauvres.. Ven 9 Mai - 16:48 | |
| Elle se tenait debout dans la pénombre du jour noir, une main sur la barrière de l'enclos des bêtes de somme. Son visage à moitié caché ne laissait voir que sa bouche dont les coins étaient plissés par une sorte d'excitation coléreuse qui semblait nettement venir de son attention particulière pour une dispute qui se déroulait sous ses yeux. Un léger mouvement de tête dévoila un regard ironique et amusé qu’elle dissimula en se retournant vers les animaux qui regardaient eux aussi d'où venaient les cris. Ces quelques minutes d'écoute la gratifièrent d'enfin savoir qui était le vendeur de cet établissement minable. Elle s'éloigna à pas lourd vers les écuries. Les bâtiments était faits d'un bois qui commençait à pourrir tant l'air était moite. La porte, qu'elle poussa, laissa échapper un long grincement, et un peu de bois pourris au creux de sa paume. La jeune femme serra la poing broyant le bois mou. Elle resta quelques minutes immobile jusqu'à ce qu'elle aperçoive dans un coin un homme occupé à ferrer un cheval. Elle s'approcha, et entama la conversation avec calme. Celle-ci se termina sur un prix raisonnable pour une chambre qu'elle paya de suite. Elle y posa une longue épée, qu'elle cacha sous les draps rêches et sales et redescendit parcourir les rues tout de suite après. Elle faisait chemin dans des rues encrassées bordées de maisons qui, à la manière de l'auberge semblaient sur le point de s'écrouler. C'était un point intéressant pour son rapport : les humains vivaient dans une inégalité stricte où chacun devait se battre pour vivre, et même survivre dans certains cas. Les plus pauvres n'avaient aucune notion de confort. Les ordures trainaient à même le sol, parfois dans une flaque profonde de boue visqueuse et grasse. De temps à autre se déversaient quelques nouveaux tas d'immondices par les fenêtres manquant de près un passant. Mais l'environnement n'était pas dans cet endroit ce qu'il y avait de pire. On pouvait même dire qu'il était salubre par rapport aux corps malades qui jonchaient à même le sol. Dans les coins les plus sombre des rues trainaient des chaires qui semblaient en décomposition tant leur état était lamentable. C'était tout autant des vieilles personnes que des mères désespérées se vendant pour nourrir leurs enfants, ou ces mêmes enfants mendiant couchés par terre dépossédé de toute force. Et c’est contre un mur dont la pierre s’effritait qu’Améyst s’adossa afin de reprendre sa respiration, étouffée par l’odeur intenable. | |
| | | Lisyx Fraïs paysans
Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Sam 10 Mai - 14:41 | |
| Lisyx s'était approché lentement de la façade ouest du bâtiment. Elle avait le choix entre passer par la petite ruelle sombre où s’entassait lamentablement les ordures, ou par la grande place, qui, à son goût, l’exposait trop facilement aux regards des autres. Optant donc pour la ruelle, elle se mit à courir sans bruit, sautant quelques fois, pour éviter les détritus qui jonchaient l’étroit passage. Des femmes recroquevillées sur eux-mêmes, la regardaient passer en murmurant quelques mots incompréhensibles. Elle s’arrêta un instant, humant l’odeur fétide des relents d’égouts et toisa un homme, allongé dans le fossé, la tête reposant près d’un caniveau, somnolant, bercé par l’amer parfum d’absinthe et de sangria. Elle reprit sa cours en trottinant d’un pas léger. Arrivé près d’un cul-de-sac, elle recula pour prendre son élan, pris appui sur le mur de gauche et sauta avec agilité le muret de pierre noir qui bloquait sa route. Retombant souplement sur ses pieds, elle se dirigea avec assurance vers un bâtiment riche, où l’attendait son nouveau client. Elle ne prêta aucunement attention à la beauté de la petite place blanche sur laquelle jouaient les éclats de lumière, simple rayon de soleil miroités à la surface de l’eau claire de la petite fontaine. Elle esquiva deux enfants qui piaillaient et se battaient avec des branches mortes pour déboucher sur un petit marché. Les stands étaient bondés et trop serrés pour qu’elles puissent passer sans bousculer quelqu'un. Elle soupira et se faufila entre quelques passants, se retrouvant bloquées par un homme ventripotent, dont le visage blafard était mangé par une barbe brune. Son crâne chauve luisait sous le soleil, et il se retourna avec une vivacité qu’elle n’aurait pas imaginée pour un homme de sa carrure, lorsqu’elle le bouscula, jouant des épaules, pour passer entre deux stands. L’homme la toisa et poussa un grondement auquel elle ne prêta aucune attention. L’homme attendant des excuses, l’attrapa par le bras. Elle se dégagea d’un ferme mouvement de poignet et continua sans s’arrêter. Elle n’avait pas de temps à perdre. Son regard glacial s’arrêta sur une jeune femme adossée au mur, qui n’avait pas l’air d’être habituée à l’odeur qui régnait. Elle paraissait différente, mais elle n’avait pas vraiment le temps de s’attarder sur les différences que comportait ce monde. En ce moment, de nombreux étrangers migraient ici, pour avoir ce faux sentiment de sécurité. Elle fut vite tirée de ses pensées par une lourde main qui s’abattit sur son épaule. D’un mouvement agile, elle se retourna et planta son regard dans celui de son adversaire. Elle demanda, d’un air dur : « Si vous avez un problème monsieur, autant le dire tout de suite, pas la peine de vous agripper à moi. » L’homme la toisa et arbora un air rassurant: « Tu as l’air bien sur de toi, vagabonde. Mais j’attends seulement des excuses. » Lisyx leva un sourcil interrogateur et eu un sourire carnassier que elle seul savait faire : « Voilà comment ça marche mon gros, tu me laisses partir, et je te laisse intact… Ca marche ? » L’homme explosa d’un rire rauque et l’attrapa part le col : « Je vais exploser ta face de vermine. » Toute la foule autour s’était arrêtée pour regarder un futur combat. Certain avait déjà essayer de lancer des paris, mais tout le monde votaient pour l’homme. Une petite bande d’enfants les regardaient comme s’ils étaient sortis d’ailleurs. Lisyx leur adressa un sourire rassurant et lança : « Ne vous inquiétez pas les enfants, ce n’est pas parce que papa et maman se disputent qu’ils ne vous aime plus. » A présent, les enfants la regardaient comme si elle était folle. Elle reprit avec un air naturel : « C’était un moyen plus polis de vous congédier. » Elle préférait en effet qu’ils ne assistent pas à la scène qui allait suivre si l’homme ne la lâchait pas avant dix secondes. « Je compte jusqu’à dix. 10…9…8…7…6…5…4…3….2….1 » Elle se dégagea d’un geste brusque et enfonça son majeur replié dans le plexus de l’homme qui eut instantanément le souffle coupé. Le flot d’insultes que l’homme essayait en vain de dire, et les menaces de la foule qui vociférait des choses parfois incompréhensibles finirent de faire exploser sa rage, et elle sentit les pulsions meurtrières crépiter dans ses tempes et sa jugulaire. Une lueur terrifiante luisit un instant dans son regard : elle était prête à continuer. | |
| | | Ameyst DreamHollow Aventurier
Nombre de messages : 143 Age : 32 Date d'inscription : 19/03/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Sam 10 Mai - 18:38 | |
| La dragonne avait la tête baissée et les yeux mi-clos réfléchissant aux propos qu'elle tiendrait dans son prochain rapport quand les cris éclatèrent. Elle resta très calme, releva légèrement la tête de manière à ce que ses yeux perçants soient toujours cachés derrière le tissus noir de sa cape. Sa main se porta par habitude et réflexe à sa taille et n'attrapa que le vide. Elle baissa les yeux presque affolée, mais se rappela alors qu'elle avait laissé son arme à l'auberge de peur de se la faire voler. Elle frissonna soudainement, se sentant comme dénudée sans sa lame d'argent qu'elle ne posait jamais en temps normal. Elle fit un pas. la jeune fille venait de se libérer, et son regard inquiétait Améyst. Elle allait le tuer si personne n'intervenait, cela se sentait dans sa posture combattive et dans le ton qu'elle employait. La jeune femme s'immisça alors dans la foule qui s'était regroupée autour des deux protagonistes. Elle joua des coudes et des épaules pour parvenir jusqu'au centre de ce rassemblement. La confrontation débuta alors : le katana dégainé, le fer rencontra et s'unit avec la chaire qu'il trancha, se baignant dans le sang de la blessure. Améyst plissa les lèvres, ses pupilles se rétrécirent et ses poings se fermèrent. Un nouveau frisson parcouru son échine. Retirant la lame du bras qu'elle avait tailladé la jeune fille se remit en garde et leva son arme au dessus de son épaule, prenant appuis sur ses jambes pour donner le coup fatal, et transpercer ce corps. C'est à ce moment qu'Améyst décida d'intervenir pour éviter un meurtre stupide et inutile. Elle rabaissa sa capuche, et dégaina une dague qu'elle gardait toujours cachée dans son corset. Elle stoppa le coup de Lisyx en attrapant son bras. Elle le plia vers l'arrière et le ramena contre son omoplate. Elle posa ses mains rugueuses sur sa main et la força à lâcher son arme en forçant sur ses doigts. Malgré sa force Améyst ne put retenir longtemps l'enfant. Sa force était décuplée par la colère qu'elle ressentait. La femme recula d'un pas, sa dague ramenée près de son corps, gardant une protection, tout en montrant qu'elle arrêtait le combat. Elle se redressa, et remit sa cape en place, recouvrant de nouveau tout son corps "-Dispersez-vous humains ! C'est une place de marché pas une foire..." Son regard calculateur s'arrêta de nouveau sur la jeune guerrière. Elle baissa la tête "-...Ne prend pas mon geste comme un affront, mais ta stupidité a failli couter ta vie ou ta liberté... Je doute en aucun cas de tes prouesses martiales, mais ce ne sont pas elles qui arrêteront les soldats d'Oalgam... La folie de la jeunesse entraine toujours des mauvaises conséquences... Réfléchis plus à l'avenir..." Son regard s'adoucit, et elle la salua respectueusement avant de se détourner et de retourner s'adosser contre le mur, s'immergeant de nouveau dans les flots de ses pensées... | |
| | | Lisyx Fraïs paysans
Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Sam 10 Mai - 19:05 | |
| Lisyx vit son coup paré, et elle se retourna rapidement, pleine de hargne. Son regard rencontra celui de la jeune femme qu’elle avait remarquée précédemment, adossée à un mur. Elle tourna de nouveaux les yeux vers le corps de l’homme qui se tordait de douleur en tenant son bras, tout en écoutant ce que disait la jeune femme. Elle eut un sourire carnassier lorsque celle-ci parla de stupidité et de prouesse martiale. Son regard glacial rencontra de nouveau celui de l’étrangère qui venait de la stopper. Attrapant un chiffon taché de sang qu’elle avait accroché à sa ceinture, elle se mit à essuyer la lame de son katana, admirant ce liquide pourpre qui glissait le long de la lame étincelante. Elle noua son foulard noir autour de son cou, le remontant assez pour qu’il cache une partie de sa mâchoire. D’un coup sec de la main, elle renfonça sur son crâne le tricorne noir, et regarda la jeune femme partir, sans rien dire. Elle hésita, se tourna vers l’homme qui la fusillait d’un regard brouillé d’une nuée de larmes amers, et le salua à sa façon : juste un léger signe de son majeur et de son index, partant de sa tempe, pour décrire un bref arc de cercle. Elle rengaina son arme et, d’un geste de la main, écarta les dernières personnes qui l’observaient. Elle se retourna vers la ruelle sombre dans laquelle s’était enfoncée la jeune femme, et, se mit à courir dans cette direction. A peine rentrée, l’odeur lui saisit la gorge comme une montée de bile. En quelques foulées, elle avait rattrapée cette mystérieuse personne. Elle se plaça juste devant elle, lui laissant la place de passer si elle ne voulait pas s’attarder ici pour s’expliquer avec elle. « Je ne l’aurais pas tué. Pas devant autant de témoins. » Elle ravala un « Je connais mon métier, tout de même ». Et s’avança vers elle, avec un léger sourire, qui, pour, une fois, ne révélait aucune haine. Juste de l'interet, et sûrement de l’admiration pour cette femme qui avait été la seule à oser s’interposer. Les pupilles de l’adolescente de rétractèrent sensiblement, alors qu’elle essayait de sonder la personne qui se tenait en face d’elle. Ses sourcils se froncèrent, accentuant la cicatrice qui lui barrait l’œil gauche. Lorsque son regard pu enfin accrocher celui de la jeune femme, un frisson lui parcourut la colonne vertébrale. Quelque chose de mystérieux émanait de cette femme, une aura étrange, comme un halo sombre qui l’enveloppait. Cette force, ni obscure ni bonne, la fit sourire. Enfin quelqu'un d’intéressant. | |
| | | Ameyst DreamHollow Aventurier
Nombre de messages : 143 Age : 32 Date d'inscription : 19/03/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Sam 10 Mai - 19:36 | |
| Améyst haussa un sourcil et leva la tête lentement. Elle inspira une bouffée d'air pour se donner le courage de ne pas refermer les yeux tant soudainement la fatigue l'accablait. Elle regarda cette adolescente, très jeune, trop jeune à son goût. Son regard s'assombrit légèrement. Pourquoi se plonger dans le sang à un âge encore si peu avancé ? Pourquoi compromettre un avenir à cause de la colère, dévastatrice et assassine ? La dragonne fit une moue amusée, et secoua la tête "-... Le fait même de l'avoir attaqué était stupide. Le meurtre est l'affront à la vie qui déstabilise l'âme et fait tomber la conscience... Mais... On connait son devoir à ce que je vois..." Son regard se plongea dans le sien, acceptant ce contact subtil et profond. Elle savait combien s'était dangereux pourtant : dans son regard se lisait sa vie. Elle ne pouvait la cacher, elle était animale et non humaine. La vie ne l'avait pas pourvu de cette capacité qu'on les humains à tout cacher, à garder jalousement pour eux le moindre souvenir, et à faire disparaitre les secrets. Elle était née simple et naturelle, et maintenant elle ne pouvait plus repousser ce qu'elle était. Améyst s'attarda un instant dans la profondeur de la pupille de Lisyx avant de se redresser, la dominant d'une tête. Elle se tourna vers la rue, et soupira regardant les corps à terre. "-Les humains ne peuvent-ils donc pas vivre dans la paix ?... Qu'est-ce qui vous pousse... tous... A vous attaquer à autrui pour en retirer du pouvoir, de la gloire ou de l'argent ?" Elle fit de nouveau face à la jeune fille, et observa son visage avec attention. Elle était encore très jeune, sa peau fine était sans plis, sans cernes, et sans rides. Ses yeux étaient déjà froids, mais laissaient toutefois paraitre une légère nuance, comme si l'insouciance de l'enfance la troublait encore. Son physique de femme était encore à peine esquissé. Elle laissait à Améyst un sentiment étrange de force et en même temps de perte. Après quelques minutes à détailler sa jeune interlocutrice la dragonne abandonna son regard à la rue. "-Il est temps de partir... Viens... Si tu voulais me parler tu pourras le faire à ta guise dans un endroit plus convenable..." Elle mena d'un pas déterminé la fille dans les locaux de l'auberge et lui paya une pinte de bière "-Je me nomme Améyst DreamHollow... Je suis... Comme qui dirait une personne dont le temps s'est arrêté et qui ne se préoccupe que de poser un regard sur le monde... Et toi, comment à ton âge on peut en arriver à ce que tu es ?" | |
| | | Lisyx Fraïs paysans
Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Sam 10 Mai - 20:13 | |
| Lisyx voyait bien que quelque chose n’était pas humain chez cette femme. Un instinct animal, prédateur, qui se réveillait dans les moments où la colère l’emporte sur la raison, où la haine t’aveugle et que le monde devient rouge. Rouge de sang, baigné d’un rire sadique et de hurlements féroces qui sont plus destinés à éviter d’avoir peur et de penser, que d’effrayer ses adversaires. Elle savait maintenant ce qui était différent chez elle. Elle n’était pas humaine. D’un hochement de tête elle revint à la réalité et accepta de suivre la mystérieuse femme à l’auberge. Assise en face d’elle, tournant la peinte de bière entre ses mains, elle s’adonnait à la contemplation de cette mer blonde dont l’écume dégoulinait le long des parois du récipient. Que pouvait-elle dire? Comment pouvait elle lui raconter son histoire et lui expliquer comment elle en était arrivée là, alors qu’elle-même ne le savait pas vraiment? Elle avait été précipitée trop vite dans des situations qu’elle avait prit plaisir à envenimer et qu’elle ne maîtrisait plus du tout. Voilà où la perte de contrôle l’avait menée. Elle tuait sous contrat pour vivre et s’occuper. Elle s’était promise que c’était juste le temps de trouver un voilier, mais maintenant que la guerre se faisait imminente, elle ne voulait pas la fuir. Elle s’était entraînée dur pour survivre et être traitée avec autant de respect que si elle était adulte, et maintenant qu’elle était en face de l’avenir, le dernier test pour vérifier si l’élève qu’elle est, a bien appris, elle ne voulait pas faire marche arrière. De toute façon, Lisyx refusait catégoriquement, de devenir une de ses femmes qu’elle avait l’habitude de nommer « faible », des femmes au foyer qui ne servait qu’à faire la cuisine et à offrir une progéniture qui ne porterait même pas son nom, et qui, à son tour, serait l’esclave de cette société. Elle noya une dernière fois son regard dans l’écume blanchâtre et porta la chope à ses lèvres, pour avaler une petite gorgée de ce liquide amer qui la réchauffa de l’intérieur. Elle prit enfin la parole : « Enchanté, Améyst, je suis Lisyx. Je vois de quoi tu veux parler. Du moins, je crois voir. En ce qui me concerne, malgré mon jeune âge, j’ai eu un parcours assez atypique. Je n’ai jamais connu mes parents, j’ai passé mon enfance dans un temple. Le genre de lieu où la religion est primordial et la discipline au plus haut niveau. Dès le début je me suis renfermé sur moi-même. Je ne cherchais pas à m’approcher des autres, et personne ne voulait de moi. J’ai eu le droit d’essuyer de nombreuses injures au sujet de mon sang-mêlé. Dès le début j’ai sortis les crocs. C’était un reflex. Rien de plus. Comme si tout était naturel dans le combat. Je ne voulais pas me laisser marcher sur les pieds. Je m’étais longtemps entraîné à faire des acrobaties, à combattre. Les clés et les points faibles du corps humain n’avaient aucun secret pour moi. Mais le fait de me défendre n’a fait qu’empirer les choses. On me repoussait et me voyait comme un monstre. Comme si, pour être accepté, il fallait être soumis. Contrairement à ce que beaucoup peuvent croire, ça ne me faisait rien. J’aimais la solitude, et la mer m’appelait. J’avais vu des peintures de ceux qui avaient vu la mer, j’avais lu des anciens témoignages de navigateur. Et c’était cette vie que je voulais. J’ai fait le fait le mur. Quoi de plus naturel pour quelqu'un qui étouffait dans un lieu pareil. Personne n’a prêté attention à mon départ. J’ai vécu de chasse, et de combats. Pour moi, qui n’ai ni famille, ni attribut, ma personne ne sert à rien. Juste un morceau de chair à canon pour la guerre. Je suis donc venu ici, à Oalgam, pour trouver un emploi. » Elle ne lui avait pas dit qu’elle tué sur contrat. Elle ne lui avait pas dévoilé où elle avait appris à manier les armes. Mais de toute façon elle avait fait le serment de ne jamais le dire. Pas plus que ses véritables motivations. Celle qui se voyait en temps que cliché de la débauche humaine avait bien des idées en tête, des défis et des promesses à tenir. Et elle mourrait pour être digne de son maître, accomplir son dernier rêve. | |
| | | Ameyst DreamHollow Aventurier
Nombre de messages : 143 Age : 32 Date d'inscription : 19/03/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Sam 10 Mai - 20:37 | |
| Améyst se leva et retira sa longue cape révélant un corps svelte serré et étouffé dans un corset à peine dissimulé sous une robe de coton noir dont les bords étaient brodés d'un liseré rouge pourpre. Elle se remit bien en face de Lisyx, laissant ses cheveux blancs tomber sur son visage pour dissimuler ses yeux. Elle porta à ses lèvres le gobelet de lait brûlant qu'elle avait demandé réfléchissant aux dires de la jeune fille. Son regard se perdit dans les défauts du bois de la table qu'elle explorait aussi du bout des doigts. Elle secoua doucement la tête pour quitter ses pensées et se redressa, adoptant une posture droite et valorisante pour son physique. Elle passa une main dans ses cheveux "-Je comprends un peu mieux ton comportement, mais je continue de penser que... Ce n'est pas une raison pour devenir ce que tu es... Pour moi la solitude entraine la réflexion, la pensée... Le sang mêlé ca me connait aussi, il ne faut pas prendre en compte ce que pensent ou disent les gens parce qu'après tout, on ne peut pas juger une personne sur le fait que ces parents lui ont donné la vie... C'est une stupidité remarquable... N'as-tu jamais eu envie de te valoriser ? De trouver quelque talent pour te démarquer des autres et t'élever dans la vie ? Je ne parle bien sur pas de rang social ou de richesses... Je parle de bonheur, et de satisfaction... N'as-tu jamais eu l'envie de te dire j'ai envie de réussir ma vie, de faire quelque chose... D'accomplir des rêves ? On a tous des mauvaises passes plus ou moins graves, plus ou moins accablantes..." Sa voix se moins forte, elle ferma à demi les yeux et soupira longuement. Les plages, le soleil... Son départ avait été pour elle la fin mais finalement elle avait remonté la pente. de l'eau avait coulé, des hivers étaient passé depuis ce jour fatidique, et maintenant elle ne voyait plus que du noir. Les couleurs commençaient à rayonner autour d'elle. Lorsqu'elle se reprit de nouveau elle détourna le regard un instant pour observer l'intérieur de l'établissement avant de se re-concentrer sur la conversation. "-Je n'aime pas cet endroit... Si tu le veux bien, montons pour poursuivre, et finir cette discussion dans ma chambre... Cela sera plus agréable..." Elle se leva, prit sa cape et la regarda en attendant sa réponse. | |
| | | Lisyx Fraïs paysans
Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Sam 10 Mai - 21:32 | |
| Lisyx avait finit sa bière durant son récit. Elle accepta la proposition d'Améyst, se leva et attrapa son tricorne qu'elle avait posé sur un coin de la table. Evidement qu’elle avait des rêves, des promesses à tenir. Celui qui lui avait appris l’art du maniement des armes avait lui aussi des rêves. Et lorsqu’il était mort, il lui avait fait promettre d’accomplir les siens. Elle devait être heureuse pour lui. Il ne lui avait pas demander de prendre la relève et de faire ce qu’il aurait voulu accomplir, mais simplement de donner tout ce qu’elle avait pour pouvoir faire ce qu’elle voulait de sa vie. Et ce qu’elle souhaitait, c’était naviguer. La liberté à l’état brute. Monter en haut des mats, sauter de cordages en cordages, courir sur les ponts, tirer sur les drisses pour régler les voiles, diriger ce bâtiment, ne faire qu’un avec lui. L’union de l’air et de l’eau. Elle voulait survoler cette étendue puissante qui dévoilait des routes obscures, découvrir de nouveaux continents, visiter les mers, et se laisser bercer par le doux clapotis des vagues sur le bois de la coque. Mais d’abord, elle devait rendre un dernier hommage à son maître. Bien que celui-ci ne lui ait jamais demandé, elle voulait gagner cette guerre pour lui. Il avait toujours rêvé d’être soldat. Et il n’était devenu qu’un vulgaire mercenaire dont personne ne se souciait. Personne sauf elle. Lisyx se souvenait encore de ses entraînements, lorsque la douleur était terrible mais qu’elle ne devait pas s’en soucier. Lorsque seul comptait la lame et l’intention de l’adversaire. Anticiper était son mot-clé. Savoir ce qu’allait faire l’autre. Son regard balaya la salle bondée de monde, et s’attarda sur un homme soul. Devant lui, une petite dizaine de peinte de bière était disposée en vrac. Certaines, renversées, laissaient leurs mousses dégouliner sur la chemise de l’homme. Elle secoua la tête. Comment pouvait-on boire jusqu’à ce point ? Elle suivit la jeune femme dans ses quartiers et après avoir pris place sur une chaise qu'Améyst lui indiquait, elle répondit enfin : « Si, j’ai des rêves. La voile, la mer. La liberté. Mais avant de savourer ces instants hors du temps et de la sombre réalité, j’ai d’autres chemins qui m’attendent. En ce moment, le temps est orageux. Le ciel couvert nous indique bien ce qu’il se passe, et surtout ce qu’il va se passer. Nous n’échapperons pas à cette guerre. Et je veux y participer. J’en ai marre d’être mise à l’écart parce que je ne suis pas assez âgée pour aller au combat. Je sais manier l’épée, le sabre, et l’arc. Je sais me battre. Et je veux me battre. Contrairement à ce qu’on dit, il n’y a pas d’age pour mourir. Il y a juste le besoin de savoir pourquoi. Je ne suis pas trop jeune. J’ai mes raisons, comme chacun, de vouloir participer à cette guerre. Ca devrait suffire normalement. Même si je n’ai pas de position précise, un clan pour qui me battre, je me rallierais à ceux qui ont les mêmes conceptions des choses, les mêmes opinions et qui se battent pour elles. De plus, je sais m’infiltrer, et je peux être utile. » Un bref silence s’installa entre elles, puis Lisyx le rompit : « Et toi, tu as des rêves aussi, n’est-ce pas ? » Au fond, c’était plus un affirmation qu’une question. | |
| | | Ameyst DreamHollow Aventurier
Nombre de messages : 143 Age : 32 Date d'inscription : 19/03/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Sam 10 Mai - 21:58 | |
| "-On a tous des rêves, il y a toujours un motif que l'on suit pour une raison ou une autre... Ce n'est pas forcément le désir ou l'envie qui nous pousse parfois c'est juste des sentiments, et par moment c'est aussi la haine... Mais au fond quelle importance de savoir ce qui nous pousse à être et à continuer ? Mes rêves ne sont pas ce que l'ont peu nommer de commun.. Ce que je veux... C'est plus... retrouver le passé, ma terre natale, tout ce que j'ai laissé derrière moi et que je ne peux plus retrouver..." Elle regarda le ciel toujours aussi noir. Ce qu'elle voulait réellement c'était être elle même plus souvent, voler sous ces cieux de tempêtes. "-...Mais il y a cette chose... Ce désir, si profond, que moi même je ne l’entends, et je ne le ressens que rarement... J'aimerais tant... Savoir si les dragons existent vraiment.. Et si oui, j'aimerais tant que les humains et ces animaux magnifiques sachent nouer des liens ensemble, apprendre à cohabiter. A plusieurs, dans la diversité il serait plus facile de lutter contre l'adversité. Peut être tous ensemble nous pourrions remédier à ce ciel si sombre..." Elle posa une main sur le mur à côté de la fenêtre et se pencha. Sa respiration rapide soulevait de manière irrégulière sa poitrine. Son visage semblait troublait par un mélange d'émotions contradictoires. On y lisait la tristesse, l'envie, le désir, mais aussi la douleur, et même un certain attrait de la mort lors de cours moment. Elle posa son front contre le mur, et tout son corps sembla s'affaisser. Ses épaules étaient baissées comme en signe de désespoir. Tout son poids était basculé sur son côté gauche donnant une impression de fatigue douloureuse. Quand au bout de quelques minutes elle se retourna enfin, le cœur gros, la rage au ventre de ne pouvoir accomplir ce qu'elle voulait, elle semblait totalement dépourvue de sentiment. Elle cachait toutes ses émotions afin de diminuer la douleur qu'elles lui procuraient. "-... Je suis, et je resterais contre la guerre. Il n'y a aucune bonne raison à mon avis pour laisser des enfants mourir de faim, des vies s'échapper comme si elles ne comptaient pas. Même le plus pitoyable et le plus vendu des hommes compte à mes yeux. Nous avons tous eu la chance d'avoir une vie, il n'y a pas une raison sauf la notre qui vaille qu'on la perde... Non vraiment... Il n'y a pas d'excuses qui puisse me faire pardonner quelqu'un d'avoir déclaré une guerre... Il y a une solution pacifique à tout problème..." Elle se détourna de nouveau en regardant par la fenêtre, caressant du bout de ses doigts la vitre fine qui laissait s'échapper un courant d'air frais. De sa bouche sortait un souffle lourd légèrement rauque. Tout son corps entier semblait en proie à l'excitation : des tremblements la prenait de temps en temps, et ses poings s'étaient serrés. Elle désirait tant voler de nouveau... | |
| | | Lisyx Fraïs paysans
Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Dim 11 Mai - 9:23 | |
| Lisyx acquiesça d’un signe de tête. La guerre était un moyen ridicule de réduire l’homme à un état de soumission. Tout ce qu’elle avait fui, toutes les railleries des gamins, et le besoin que l’adversaire soit à la merci de leurs êtres, tous ceux qu’elle avait cherché à faire disparaître de son chemin, revenait inlassablement devant elle, comme pour lui rappeler que les deux piliers de ce monde n’étaient que la loi du plus fort, et l’obligation de tuer pour ne pas être tué. Elle regarda autour d’elle. Souvent, elle s’était surprise à s’effrayer de voir que les jeunes enfants, ceux qui savent à peine tenir debout, devaient déjà affronter cette société rongée par la violence dans un monde privé de repères où s’est installé depuis longtemps, la banalisation de l’avilissement. Le mal avait pris le contrôle de ce monde. D’abord sous la forme de l’argent. Le monde ne tournait qu’autour de ça, les hommes riches savent achetés des services. Les plus répugnant, pour ne pas avoir à se salir les mains. Le sale boulot ? Il y a bien des personnes que l’on peut payer pour ça. Que l’on peut acheter. Les pauvres. Qui eux feraient n’importe quoi, pour l’argent. Pour survire. Maintenant le mal n’avait pas qu’un visage. Il était partout, sous la forme de la maladie, de la corruption, de la trahison, et de bien d’autres encore. Au début, l’abnégation dont le peuple avait fait preuve, ne reflétait que leur espoir que tout allait s’arranger. Mais lorsque le monde a continué à se dégrader, ce sacrifice de son propre intérêt fut vite remplacé par l’abjection, l’indignité des hommes qui ne savent plus comment relever la tête. Le mal était omniprésent, et l’odeur fétide qu’il avait laissé, rappelé bien la position de celui-ci. A l’abri de tout, dans des maisons riches, à se lover dans des draps en soie, et n’usant même pas de son pouvoir pour essayer de réparer le monde qui l’entoure mais qui ne le touche pas. Mais Lisyx savait déjà une chose : si elle devait choisir entre pourrir dehors ou être la risée d’un monde qui finira pas se retourner contre toi, la seconde position n’était jamais la bonne. Même simplement pour une question de conscience. « C’est vrai, la guerre n’est pas une solution. Mais pour faire entendre ses idées, le plus pacifique qu’elles puissent être, l’homme n’a trouvé que le moyen de prendre les armes. Celui qui écrase l’autre à gagner, et seul son avis compte. Les royaumes disent qu’ils se battent pour la liberté, mais ils ne pensent pas à celle des vaincus. « En ce qui concerne les dragons, je suis sûr qu’ils existent. Et j’aimerais moi aussi, pouvoir connaître une cohabitation parfaite entre ses êtres magnifiques et nous. Chacun a le droit de vivre librement. Personne ne peut compromettre ce droit, et puis, si quelqu'un, un jour, décide de l’inverse, il y aura toujours une personne aussi désolante que moi pour faire respecter ces droits universels. Chacun est maître de son destin. De le façonner à sa façon. Si on décide de mourir pour une cause, personne n’a le droit de vous en empêcher. Moi, j’ai des idées, des projets. Je me fiche de mourir en les accomplissant, tant que je réussis d’abord les obligations que je me suis fixée. Après, seulement, je pourrais penser aux rêves qui me bercent depuis tout ce temps. Les obligations comptent avant tout pour moi. » *Surtout lorsqu’il s’agît d’être digne de quelqu’un qui a tout sacrifié pour vous.* Pensa-t-elle. Lisyx regardait depuis le début les mouvements de la jeune femme, écoutant les battements de son cœur, le moindre geste qui pourrait trahir le lourd secret qu’elle avait l’air de porter. | |
| | | Ameyst DreamHollow Aventurier
Nombre de messages : 143 Age : 32 Date d'inscription : 19/03/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Dim 11 Mai - 9:50 | |
| Améyst passa une main dans ses cheveux et les attacha rapidement. Les idées humaines étaient encore vraiment archaïques. Il y avait diverses formes de société beaucoup plus égalitaires mais qui semblaient hors portés de ces êtres. Ce qui leur manquait était la politique, un homme honnête ou pas capable d'embrigader les âmes par la simple parole, capable de soulever l'espoir le bonheur et les foules par un discours. Celui-là, il aurait le peuple avec lui, et c'est ce qui ferait sa puissance. Il pourrait abattre les privilèges sans craindre le retour des nobles maintenant engraissés par le argent incapables de se défendre eux même. Leur seul moyen de rester au pouvoir était de faire croire au peuple qu'ils étaient tout puissant, et que la misère était la condition de vie humaine de base celle avec laquelle on naissait tous. Dans les contrées d'Elden-Narath les gens n'avaient pas le génie de l'agriculture, et c'est peut être ce qui manquait au peuple. Si de lui même il partait aux champs cultiver de quoi se suffire à lui même, les riches n'aurait plus le même contrôle de la population, car celle-ci le ventre plein retrouverait l'espoir d'un avenir meilleur. Ce n'était pas grand chose de tout faire changer pour son point de vue, mais pour les humains de telles nouveautés n'apporteraient que la crise et l'anarchie la plus totale. Car maintenant que les pauvres avaient été opprimés ils ne cherchaient plus qu'une vengeance, qui était encore une marque de leurs différences avec les animaux et particulièrement les dragons. Chez ces dernier régnait la justice, encore à ses plus petits bourgeonnement, mais ce printemps de renouveau apportait une nouvelle vision du bien et du mal beaucoup moins manichéenne : le mal n'était plus à présent irrévocable, il suffisait d'une sanction pour que l'ensemble des dragons acceptent docilement l'oublie, et c'est cette chance que l'on donnait à tous fautifs qui faisaient changer les choses. Car au lieu de les tuer on leur donnait une chance de réfléchir à ce qu'il avait fait. Bien sur le problème chez les humains c'est que leurs fautes et leurs crimes étaient beaucoup plus graves. Comment demandé à un homme miséreux, qui venait de tuer celui qui lui volait son argent, de se dire que c'était mauvais, que le geste était stupide ? "-... Pour sortir de ce qu'est ce monde le seul moyen c'est de donner plus d'égalité au peuple. On peut tout d'abord lui donner le moyen de se nourrir à sa faim... Après, il suffit d'un homme plus visionnaire que les autres pour faire avancer le monde et réduire les horreurs... Je connais quelque système politique utilisé dans d'autres régions qui sont plus justes..." Elle regarda le ciel de nouveau. Oui, il faisait bon vivre chez les dragons à cet époque, pourtant aucun humain ne s'en doutait une seule seconde. La dragonne soupira et recula. Elle s'assit sur le lit en silence tête baissée regardant les formes de ses cuisses apparaitre dans les plis de sa robe. Des obligations portaient cette jeune enfant. C'était certainement un acte à accomplir pour une personne qui l'avait aidé, à son âge c'est souvent le seul genre d'obligation que l'on ressent, surtout quand on dit que l'on se sent prêt à mourir "-... Il existe d'autres obligations... que celles que l'on se fixe... Qui son plus naturelle... N'as-tu jamais pensé que la mort t'empêcherait de les accomplir comme il se doit ? Comment pourrais-tu aider le monde à progresser dans un sens plus droit et meilleur que celui de la guerre si tu y meurs ? Quand tu croises ces gens couchés à même le sol, tu ne ressens donc pas l'envie de faire quelque chose ? Ton passé ne te donne que la guerre et les armes comme avenir ?" La jeune femme releva la tête brusquement. Ses boucles d'oreilles teintèrent. Elle regarda cette enfant avec intérêt… | |
| | | Lisyx Fraïs paysans
Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Dim 11 Mai - 11:15 | |
| Lisyx eu un léger sourire ironique. Changer le monde, elle ? Non, cette gamine de quatorze ans était née pour tuer, accomplir un destin funèbre. Sacrifier sa vie pour pouvoir hurler son opinion et avoir la chance d’être écoutée. Elle était prête à mourir pour faire réfléchir le peuple, et leur donner une chance d’agrandir leurs champs de vision, de leur donner une vie meilleure. Après tout, l’avenir est dans le tombeau, alors mieux vaut mourir pour une cause que vivre pour rien. Lisyx savait que ce n’était pas aussi simple. Améyst devait vraiment venir de loin, pour ne pas avoir remarqué que l’humain ne fonctionnait pas ainsi. Elle avait raison au fond. Donner plus d’égalité au peuple était une bonne idée, mais ça signifierait retiré les avantages aux nobles, ce qui ne leurs conviendraient pas. Un homme plus visionnaire ? Le seul problème c’est que c’est justement les hommes visionnaires qui causent notre perte. Ces hommes qui au début peuvent être pur, et dont les intentions sont nobles, vont goûter au plaisir du pouvoir, et en voudront plus, comme tous ces hommes qui sont passé avant. Le besoin de gouverner, le confort de cette position, la soif de maîtriser… Cet homme serait corrompu, et la chanson se répèterait. Encore une fois. L’avenir n’était qu’un long passé, où quelques soient les chemins tracés, le destin restait le même. Mourir sous l’oppression d’une force corrompue. Elle jeta un regard circulaire, jouant avec la lame d’un coutelas. Ses yeux se posèrent sur l’horizon. Le ciel ombrageux sur le point d’éclater lui envoyait le reflet de la situation terrestre. L’orage se mit à gronder et la foudre s’abattit non loin de la ville. L’éclaire se refléta dans ses pupilles, lui donnant un air plus mystérieux encore. Elle fit tourner la large bague en argent qu’elle portée au majeur gauche, regardant le reflet de la lune sur les fines gravures ciselées à sa surface. Elle avait l’horrible impression qu’à chaque fois que quelqu'un avait une idée pour changer ce monde, même la moindre petite réforme, tout était réduit à néant par la conduite des hommes. Par leurs natures. Elle répondit alors : « Oui, peut-être qu’il existe d’autres obligations, mais pour ma part, je crois qu’elles passeront après celles que je me suis fixée. Je n’ai pas d’amis, personne à aider, et même si j’aie envie de faire quelque chose contre la misère qui accable ce monde, je n’y parviendrais pas facilement. Le monde a ses règles et le seul moyen d’être entendu et de jouer aux jeux en respectant ces règles. Pour cela, je crois qu’il faut participer d’une manière ou d’une autre à cette guerre. Pas forcément prendre les armes, mais les paroles que l’on peut crier sont bien souvent recouvertes par le fracas des armes… » C’était vrai. Le peuple préférait prendre exemples sur les générations d’avant, et on aurait beau dire quoique ce soit, il se laisseraient plus facilement guider par la lame et les flèches que par les paroles des plus sages. Lisyx ne savait pas vraiment ce qu’elle voulait, peut-être profiter de la guerre et de la faiblesse de la société pour faire un coup d’état, renverser le gouvernement et se débrouiller pour trouver quelqu'un qui pourrait régner avec justice et impartialité sur ces terres. Mais c’était trop compliqué. Peut-être dévoiler au peuple la vérité sur le monde qui l’entoure. Mais qui écouterait sa voix ? Personne. « Si, j’ai bien envie de faire quelque chose. Mais j’ai une dette à payer. Je dois rendre un dernier hommage à un ami décédé. Un mentor. Celui qui m’a tout appris, et qui reste gravé dans ma mémoire. Pour cela je dois apporter quelque chose dans cette guerre. Je ne sais pas encore comment. Peut-être n’aurais-je pas besoin des armes. Peut-être la ruse suffira… Mais pour le moment, prendre les armes est nécessaire. Jusqu’au moment propice, où je devrais agir avec plus d’intelligence que ces rois fous et belliqueux. » Elle marqua un temps d’arrêt, admirant l’horizon qui se fendait sous la force de la foudre. Elle sentit l’électricité crépiter dans l’air, et une bouffée de plaisir monta en elle. Elle aimait ce temps, la nuit recouverte d’un long manteau de brume où seules les plus lumineuses des étoiles arrivaient à faire percer leurs étincelles argentées, tandis que la foudre frappait où bon lui semblait comme pour montrer la colère d’un peuple soumis. « C’est vrai j’aime le combat, j’ai ce besoin d’action, et de sang. J’ai la nécessité d’assouvir ma soif, et je le sais. J’ai beau essayer d’arrêter, la violence est encrée en moi, et c’est plus du fiel que du sang qui coule dans mes veines. Je suis mauvaise de nature, et je ne peux m’en empêcher. J’aimerais changer, être insensible à cette détresse autour de moi, du moins, pas au point de devenir hargneuse et de libérer ma haine… Mais je suis née ainsi. Et mon passé m’a effectivement voué à la guerre et les armes. C’est horrible à avouer, mais c’est seulement lorsque les éléments se déchaînent et lorsque je fais couler le sang que je me sens vraiment moi-même, que je me sens bien. Et pourtant, j’aurais essayer de changer, crois-moi, ils auront tous essayer. » Un nuage de doute passa un instant pour recouvrir l’éclat argenté de ses yeux. C’était la première fois qu’elle disait ça, et qu’elle faisait confiance aussi facilement à quelqu’un. Le fait qu’elle ai baissé sa garde aussi rapidement, l’étonna, et la vexa. Comment pouvait-elle être autant imprudente? | |
| | | Ameyst DreamHollow Aventurier
Nombre de messages : 143 Age : 32 Date d'inscription : 19/03/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Dim 11 Mai - 13:30 | |
| Améyst écouta avec attention les paroles de l’adolescente. Elle ne fit aucune remarque et ne laissa paraitre aucune pensée dans ses gestes. Pourtant ce qu’elle entendait l’enrageait, elle trouvait cette position égocentrique et puérile. Ses yeux se baissèrent vers le sol puis se fermèrent. Quoique cette enfant puisse penser on pouvait toujours changer et sa vie le prouvait. Elle avait du tout quitter tout abandonner, et elle n’était plus la même à présent, ce qui montrait la force de son esprit : capable de se remettre en question et d’agir contre ce qui n’allait pas. Le changement faisait parti de toutes les vies, que ce soit changement physique ou moral, personne ne restait jamais entièrement le même. Les sentiments, les émotions et les opinions changeaient eux aussi : la raison venait avec l’âge, la passion et la fougue lui laissait place. La dragonne soupira perdu dans ses pensées. Elle survolait son passé d’un œil distrait s’arrêtant par moment sur tel ou tel souvenir. Elle se revoyait se reposer au soleil d’été sur le fin sable des plages d’Ede Elu, se chamailler avec d’autres dragonnes sur des sujet futiles. Elle se rappela aussi des ses grandes courses avec Ebien, un grand dragon noir qu’elle n’aurait jamais quitté si sa vie n’avait pas fait cet écart stupide. Sous se yeux se déroula le jour fatidique où on lui annonça sa nouvelle mission, sa nouvelle raison de vivre. Les adieux avec toutes ses amies, le long regard qu’Ebien lui avait lancé. Son cœur se serra et elle porta à sa poitrine une main qu’elle plaqua contre son sein. C’est parce que sa vie n’avait été que douleur qu’elle était devenue ce qu’elle était maintenant : une femme recluse la plupart du temps au fond de ses pensées, difficilement atteinte par la joie, l’amitié ou l’amour. Elle avait longuement lutté contre elle-même afin que sa vision du monde change, se persuadant chaque jour de nouvelles idées. Elle avait ainsi apprit à respecter les humains, à comprendre qu’ils étaient différents d’elle, que leur perception et leur vision du monde était très lointaine de celle des drakes. Améyst se laissa longuement porter par le flot de ses pensées puis rouvrit les yeux silencieusement, calmée par la nostalgie. Elle leva la tête vers l’enfant l’air absent et triste. Quand leurs regards se croisèrent elle se redressa et secoua la tête. « -…Si c’est ainsi ta façon de penser je ne peux pas m’y opposer... Je pense juste qu’il n’est pas normal de se délecter de la mort des autres pour vivre… » Son regard doux et attentif se dirigea vers la fenêtre. Elle se leva, et alla dans un coin de la pièce où était posé un sac. Elle récupéra à l’intérieur une ceinture sur laquelle était accroché un fourreau. Elle enleva sa robe, et fouilla encore le sac jusqu’à ce qu’elle trouve toutes les pièces de sa tenue de cuir léger. Elle enfila par-dessus son corset blanc taché de rouge la cuirasse de cuir teinté. Elle enfila des cuissardes, des botes hautes et des épaulières. Elle détacha ses cheveux et les coiffa comme à son habitude : deux épaisses mèches de cheveux qui formaient une sorte de demi-lune de chaque côté de son visage se rejoignaient derrière son crâne pour finalement venir se déposer sur ses épaules retenus par petits bracelets de métal. Après quoi elle retourna s’assoir sur le lit. Elle s’était habillé ainsi maintenant convaincu que les humains étaient prêts à tout pour n’importe quelle raison et qu’elle n’était pas en sécurité dans cette auberge, même pas dans ville pourtant bien gardée. « -Ainsi donc le monde est voué à la guerre jusqu’à ce que la race humaine disparaisse ? C’est ce que tu penses non ? C’est étrange de se combattre alors qu’on va au devant d’un problème bien plus grave dont personne ne connait l’origine ni la manière de s’en débarrasser. Si on ne se ligue pas contre l’adversité c’est elle qui vaincra, et ce manteau de nuit qui voile le jour sera à tout jamais la marque de notre fin … » Pour elle c’était la marque de la supériorité animale. Elle avait pressentit l’arrivé de cette nuit plus d’une lune avant qu’elle ne se déclare, et tout les animaux l’attendait, certains dont la perception était inimaginable la connaissait depuis un ou deux hivers. L’esprit de la nature tout entier s’était mis en éveil pour protéger ses enfants leur dictant un nouveau mode de vie et d’action. Les bêtes s’étaient toutes apaisées et même les destriers les plus fougueux semblaient avoir perdu toute leur rage au profit d’un calme patient sachant intuitivement que le nerf de la mort serait la rage la colère, et les combats. Seul le peuple humain avait gardé son morde de vie normal jusqu’à ce que l’obscurité les plonge dans la peur et le désarroi le plus total. Ils étaient tous sur le pied de guerre se soupçonnant mutuellement d’être la cause de ce désastre pourtant naturel « -Imagine un instant que ce qui arrive et le fait d’un être supérieur, un dieu agacé par la nature humaine. On risque de ne jamais s’en sortir… Cependant je n’ai pas peur, je ne me considère pas touchée par ce qui se passe… C’est comme si il y avait un orage à plusieurs lieux d’ici… je ne sens pas la pluie qui se déverse et inonde la terre. Si quelque chose doit me tuer c’est parce que je n’agis pas… Si quelqu’un doit me tuer c’est sûrement pour des raisons qui n’en valent pas la peine… Toi si quelque chose te tue ce sera cette nuit, et si quelqu’un le fait c’est parce que tu auras choisi le mauvais moyen d’expression, ou alors parce que tu n’es pas assez forte…Je pense que le deuxième point est plus difficilement réalisable… Tu accordes tellement de confiance à feu ton mentor qu’il t’a forcément transmis beaucoup de choses. Il a aussi façonné ton esprit encore influençable avec ses idées, ses concepts. Ne crois pas que c’est une critique à son égard je ne fais que constater… » La dragonne jeta un rapide coup d’œil à l’enfant qui s’était rassise sur la chaise. Elle se releva, et arpenta la pièce en réfléchissant l’air calme et doux. L’orage faisait toujours rage à l’extérieur, et les grondements de tonnerre se faisaient entendre à des intervalles de plus en plus courts. La pluie battait avec ardeur sur la fenêtre qui semblait sur le point de se casser. La jeune femme ne semblait guère lui porter attention, elle s’était mise à détailler Lisyx en silence. « -…Et toi, comment vois-tu ma fin ? Pour quelle raison vais-je mourir d’après toi ? » Elle se plongea quelques secondes dans son regard avant de se rassoir. | |
| | | Eellien Haïren paysans
Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 24/03/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Dim 11 Mai - 16:03 | |
| "Père, puis-je me balader un peu dans la ville?" "Oui, bien sûre Eellien, vas-y...mais soit rentré avant que le soleil se couche, je te fais confiance!" "Très bien, à tout à l’heure!" Eellia fit signe au cerf de s'approcher d'elle, il vint et la suivit. La jeune femme marcha dans la ville tranquillement. Une foule immense se tenait autour de la fontaine de la place centrale: un homme chantait avec un instrument très bizarre qu'Eellien n'avait encore jamais vu. Un sac était positionné devant lui, certaines personnes y déposaient deux ou trois sous. Elle se faufila dans la foule. L'homme la regarda, continuant sa chanson, et lui sourit. Elle baissa ses yeux, et s'en alla de l'autre côté de la place. Elle regarda autour d'elle, où pouvait-elle aller? Elle s'ennuyait… Elle s’engouffra dans une ruelle et continua son chemin. Elle regarda les bâtiments autour d’elle : elle se trouvait sans aucun doute dans les quartiers pauvres. Soudain, elle vit un faucon sur l’une des maisons en bois. Ses yeux et ceux du rapace se croisèrent durant quelques minutes : cet animal avait des yeux couleur émeraude et des ailes bleues azur. Il déploya ses ailes immenses et s’envola vers l’horizon. Elle contempla son vol et rêva de l’avenir. Mais, tout d’un coup, elle sentit des mains se posaient sur ses hanches, elle se retourna et vit une silhouette noire se dessiner devant elle. Elle recula d’un ou deux pas, elle ne pouvait voir son visage et attendit, terrifiée… « Bonsoir mademoiselle, que faites-vous ici, seule, dans ses rues malfamées ? » Cette voix d’homme, des frissons parcourue tout son corps. « Vous semblez avoir froid…Prenez mon manteau si vous voulez… » « Euh… non, je vous remercie. Laissez-moi tranquille. » Elle fit demi-tour et continua sa route. Elle sentit les mêmes mains s’agripper à sa taille, ses pieds ne touchèrent plus terre. Elle se retourna pour regarder ce qu’il faisait : il volait sa sacoche en cuir ! « Silver Doe ! » Son cerf se cabra, et projeta l’un de ses sabots sur la tête de l’homme. Le voleur tomba à terre et s’évanouit, Eellien monta rapidement sur son Silver Doe et s’engouffrèrent tous deux dans la rue… | |
| | | Ieros Prometheus paysans
Nombre de messages : 14 Age : 32 Date d'inscription : 20/04/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Dim 11 Mai - 17:59 | |
| Le jour ne s'était plus levé depuis qu'Ieros avait pris la route en direction d'Oalgam. La traversée s'était vue rapide. Ieros arriva aux portes de la Capitale sans savoir s'il était le jour, ou la nuit, l'aube, ou le crépuscule. L'agitation dans la ville le surprit. Il avait fini par predre l'habitude de la solitude au milieu de la nature paisible. Ce soudain changement ne le fit cependant pas changer d'avis, seuls la vérité et un sentiment le persuadaient de venir ici. Ce jour-ci, rares étaient les marchands, tous préféraient rester chez eux pour tenter de comprendre ce qui se passait depuis quelques jours. Ieros connaissait la plupart des fondations de chaques ruines de ce monde, mais cette ville, jamais il ne l'eût visiter. Il ne savait pas où aller, ni qui suivre, ou quoi faire. Il avança donc d'un pas incertain vers les ruelles les moins populaires. Son cheval trottait à faible allure à travers les sombres ruelles, il tomba alors sur un homme assez corpulent affaissé, il passa sans comprendre d'avantage. Une plume noire tomba alors du ciel, Ieros, qui reconnaissait enfin une chose de familier. Il saisit la plume dans sa main droite, après l'avoir touchée, observée, il conclut qu'l s'agissait d'un smple faucon. Il rangea alors ce souvenir d'un "chez lui" lointain. Plus loin, il rencontra un veillard assis sur le sol. Espérant en apprendre un peu plus sur le lieu et ses coutumes, comme tout bon archéologue ou chercheur aime à savoir.
- "Noble et sage vieillard, pouvez-vous me dire où suis-je ?" - "J'gagnerai rien moi." - "Pardon, je ne vous dérangerai plus si c'est ce que vous voulez. Aurevoir Monsieur."
Ieros repartit surprit. Il ne comprenait la colère de cette personne. Il préféra cependant le laisser vaquer à ses occupations. Il entndit juste une faible voix a loin lui demander quelques argents. | |
| | | Lisyx Fraïs paysans
Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Dim 11 Mai - 22:15 | |
| Le silence régnait dans la pièce. Lisyx en profita pour détailler les murs décrépis sur lesquels une lueur sombre vacillait, simple ombre de la bougie, qui, comme un démon, dansait pour se moquer de la position dans laquelle la jeune fille se trouvait. Non, elle ne se délectait pas de la mort des autres. Elle avait besoin de se battre, ça la démangeait jusqu’à la rendre folle, mais elle n’attaquait pas pour rien. Elle ne se battait qu’avec ceux qui la cherchaient vraiment. La preuve, tout à l’heure, sur la petite place. Elle avait évité au maximum le combat, mais l’homme avait persévéré et elle ne pouvait pas fuir. Que croyait-elle, cette femme ? Qu’elle n’avait pas essayer de changer ? Que son mentor n’avait pas essayer de lui apprendre à maîtriser sa force, sa haine ? Elle était trop faible pour ça. Elle avait trop essuyé d’injures et de coups pour continuer à se laisser faire. Lisyx leva vers elle un regard où brillait la colère. Encore une fois, les paroles de la jeune femme avait rouvertes des plaies mal refermées. « Non, le monde n’est pas voué à la guerre. Su moins je l’espère. Mais je n’ai pas trouvé de moyen pour ouvrir les yeux du peuple. Je n’ai pas choisi de prendre les armes. J’y ai été forcée, et on m’a tellement dit que j’aurais besoin de savoir me battre, que les femmes n’arrivent pas à s’imposer, qu’il fallait que je montre de quoi elles étaient capables. Je n’ai pas choisi ce destin. Je n’étais qu’une gamine qui aimait se moquer des lois, tester les limites de son corps et celles des autres. Au début ce n’était qu’un jeu. Je ne savais pas que ça irait si loin. Dire que je regrette mes gestes, serait de l’hypocrisie, mais le fait que je regrette jusqu’où c’est allé, cette perte de contrôle, c’est la vérité. Combien de personnes ont fait comme moi ? Ont bravés les lois ? Mais moi j’ai fait déborder le vase. Et je regrette. Mais c’est trop tard. J’ai pris goût au sang et à l’adrénaline, et crois-moi, si je pouvais me sortir du collimateur j’en serais heureuse. Mais en ce qui concerne la guerre, je suis catégoriquement contre. J’aime combattre, mais pas forcément tuer. Je ne veux pas être la cause de certaines morts, ni même que des gens innocents en pâtissent. Ce que je voulais dire, c’était que le rétablissement d’un monde meilleur peut passer par la mort de certains hommes, d’obstacles. Vous ne pouvez pas forcer un tyran à obéir. Sinon il n’y aurait pas toutes ces guerres. Moi je veux bien me liguer contre l’adversité. Mais qui écoutera une gamine de 14 ans ? Si tu lances un mouvement je te suis, et je ferais n’importe quoi. Lorsque quelqu'un veut gagner une guerre ce n’est pas forcément par la force des armes. Si on trouve une autre solution, je veux bien les rendre. » Elle s’arrêta un instant, rongée par les paroles d’Améyst. Tant de fois, elle avait posée les armes, se disant qu’elle ne devait pas les reprendre, tant de fois on l’avait poussé à s’en saisir de nouveau. Elle ne voulait pas mourir avant d’accomplir sa tache. Son mentor avait dit « gagner cette guerre » et c’est ce qu’elle avait décidé de faire. Mais pas forcément par la force des armes. La jeune femme ne face d’elle lui avait redonné espoir. Une simple flamme qui embrasa son sombre cœur. Son regard se posa sur le miroir, accroché au mur d’en face. Elle observa un instant la glace tachée et sale, lui renvoyant le terne reflet de son âme. Elle reprit, ignorant volontairement le fait qu’elle ai parlé d’un « mentor » : « Ta fin… » Elle réfléchi longuement avant de répondre : « Ta fin, je la vois… J’imagine que tu mourras en paix. Si tu es assez forte pour faire éclater la vérité, ce dont je doute un peu, non pas que je pense que tu n’es pas forte, mais vu comment la situation est tendue dans tous ces états, je pense que tu auras beaucoup de mal, quoiqu’il en soit, je serais là si tu as besoin d’aide. Sinon, ce sera écrasé par cette lourde guerre, à moins que tu n’y participes pas. Mon principe est celui-ci, si on réussi à faire poser les armes, et permettre au peuple de réfléchir, aux soldats de refuser de combattre, alors je ne me battrais pas non plus, mais si c’est impossible, je me battrais, pas pour un état, mais contre tous ces maîtres et tyrans bien au chaud dans leurs palais tandis que le peuple saigne. Je veux me battre pour mes idées, pour certaines raisons, pour la liberté d’un peuple, et je sais que j’aurais du mal. Je sais que je n’y arriverais sûrement jamais, mais qui ne tente rien n’a rien. ET je veux juste essayer de faire bouger les choses. Je ne suis qu’une gamine, nous sommes d’accord, je suis une fille, alors je serais moins écouté par le peuple, nous sommes aussi d’accord, mais j’ai besoin d’essayer de bouger toutes ces choses, après tout ce que j’ai fait, je sais que même des millions de vies sauvées ne remplaceront pas une seule de ce que j’ai enlevé, et ma conscience ne sera pas inerte, mais c’est plus pour stopper cette désolation qui entoure ces peuples, permettre à quiconque d’accomplir ses rêves, car chacun doit en avoir l’occasion. » Son regard qui s’était encré dans celui de son reflet se reposa sur la jeune femme qui eut tout le loisir de voire sa mine défaite. Trop de sang avait coulé, elle le savait, et si pour arrêtée cette tuerie elle devait mourir, elle le ferait. Si elle parlait de mourir en guerre, jeune, ce n’était pas seulement pour ça, mais elle savait de quoi elle était capable, elle seule savait ce qu’elle avait vécu, ce qu’elle avait fait. Les hommes qu’elle avait tués, pour de l’argent, pour le sang. Si elle pouvait changer… Mais elle en avait besoin. Comme un vampire, elle avait besoin de ce sang. C’était pour ça qu’elle voulait mourir, pour arrêter la tuerie qu’elle ne pouvait stopper. Trop faible. Elle le savait. Et elle voulait mourir de la lame de l’épée, par un ennemi coriace, pour savoir ce que les personnes qu’elle avait tué avaient ressenti. Sentir la morsure de la peur, ce déluge de terreur, elle voulait souffrir comme elle avait fait souffrir. A chaque fois qu’elle fermait les yeux, elle les voyait tous, eux, les hommes qu’elle avait tués, leurs visages figés d’horreur. Elle s’en voulait, mais avant de prendre sa retraite, elle avait un dernier contrat à accomplir. Non. En y réfléchissant bien, non. Elle ne le ferait pas. Elle annulerait. Plus de sang, plus de larmes, plus de rose noire qu’elle envoyait à la famille après chaque meurtre. Plus ça. Si elle devait tuer, ce battre, faire de nouveau couler le sang, ce ne serait qu’en dernier recours. Du moins elle l’espérait. Fräyen Dhoom n’avait pas tort lorsqu’il avait parlé de maîtrise de soit, du contrôle de sa haine, mais elle était différente et il s’y était accoutumé. Dès le début, comme une vipère, elle sentait les afflux sanguins, se laissaient guidés par eux, elle entendait les pulsations des cœurs, du sang dans les artères, chaque muscle se contractant, les os qui craquaient sous sa force… Elle ressentait la peur des autres qui montaient en eux. Et elle les voyait différemment. Chaque personne, a un halo de couleur qui l’enveloppe. Des couleurs qui les définissent. Voilà pourquoi elle avait été le voir, pourquoi elle l’avait sauvé. Parce que son halo l’intriguait. Elle ne se doutait pas qu’une question de couleur allait être le début de la fin, le début du destin. Elle l’avait vu, entouré d’un halo bleu glace, presque blanc, mais bordé de noir. Elle savait ce que ça signifiait. Seulement une impression. Un être froid et distant, faisant tout pour avoir l’air mauvais dur, mais avec un bon fond. Pourtant sa curiosité avait été piquée à vif, et elle avait été le chercher, au fond de ce ravin. Fräyen Dhoom, son mentor, son maître qui lui avait tout appris. Celui qui était mort, alité, bien trop malade pour bouger, rêvant encore de pouvoir porter son épée. Epée dont elle avait d’ailleurs hérité, à sa mort. Mais, la gardant dans son dos, sous sa cape, elle n’avait jamais eu la force de l’empoigner, de la sortir de son fourreau, ayant trop peur de faire honte à son prédécesseur. Elle ne s’était servie que de son katana, cherchant de nouveaux repères, alors qu’elle était perdue, larguée dans la nature sans prise pour s’accrocher. Vulnérable, elle taillait dans le vif, comme pour éloigner les personnes qui pourraient lui en vouloir. Il lui avait tout appris, tout enseigné, sauf une chose, comment pouvait-elle survivre sans le seul homme qui s’est vraiment occupe d’elle, qui a tout fait pour qu’elle puisse avoir une vie, sans l’homme qu’elle prenait pour son père. Elle avait du se débrouiller. Elle avait du survivre avec un trou à la place du cœur, un trou qu’elle avait vite comblée par cette hargne dévastatrice. Et voilà où ça l’avait mené. Pourquoi l’avait-il abandonné ? C’était ça le dernier test ? Vous lâcher au milieu d’un monde de haine et de douleur, sans guide. Elle s’était renfermée sur elle-même cherchant à se protéger de tous ces gens, qui contrairement à toutes logiques, avaient l’air d’être habituer et de s’accommoder facilement à cette vie de haine de mépris et d’assouvissement. Si elle avait fait couler le sang, c’était pour ne pas sombrer dans ce monde. Et c’était sans comprendre que c’est ce qu’elle faisait qui l’enlisait de fiel et des mêmes techniques barbares que les hommes utilisées, qu’elle tuaient. Maintenant qu’elle savait, sa tête était mise à prix, et il était trop tard. Elle était prise au piège. Prise au piège dans son propre jeu, attendant que la mort l’accepte, avant qu’elle la sème. Son regard se reposa sur les ruelles obscures enveloppées d’une brume immaculée. Elle avait l’impression que c’était seulement dans la nuit qu’on pouvait admirer la vie, qu’elle étincelait vraiment, que tout le monde pouvait s’émerveiller pour une fois, admirant la splendeur d’un monde en voie d’extinction se cachant derrière le sombre manteau de la nuit. Elle aimait la nuit. Ca lui permettait d’oublier tout. Du moins, lorsqu’elle n’avait pas de contrat. Elle repensa un instant à ce qu'avait dit Améyst. Pas d'armes, pas de guerre. Du haut de ses quatorze ans, elle avait eu le temps d'observer et d'apprendre que l'humain ne réagissait pas comme ça. Enfin, tout espoir était permis. | |
| | | Ameyst DreamHollow Aventurier
Nombre de messages : 143 Age : 32 Date d'inscription : 19/03/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Lun 12 Mai - 10:41 | |
| « -Foutaise… Arrête de rabaisser les femmes ! C’est en gardant cette attitude défaitiste et en croyant à notre faiblesse que tu la rends encore plus réelle… Je connais des femmes qui se sont démarquée parce qu’elle croyait en l’égalité, et elles se sont fait immédiatement respecter… Parce que les hommes le savent, ils ne peuvent pas vivre sans nous, ils veulent tous une descendance ! Il veut tous des jeux d’une nuit ! Nous pouvons les contrôler simplement en limitant leurs envies, et en sachant nous défendre…Si tu construis ta vie en la limitant de barrière dès ton enfance c’est sûr tu n’arriveras à rien, et le jour ou tu mourras tu te considéreras comme un échec… Mais ouvre ton esprit, et détruit les barrières sociales et culturelles comme tu as brisé les lois, et tu trouveras d’autant plus de solutions à tes problèmes… A nos problèmes… Ton esprit sera plus aptes à réfléchir, tu tenteras d’imaginer l’impossible tu auras des projets fous, et tu ne porteras plus de déception constamment au fond de ton cœur… Les hommes possèdent peut être, pour certains d’entre eux, une force physique supérieur à la notre, mais nous avons dans nos bouches les venins les plus mortelles… N’as-tu jamais entendu parler de personne qui ont était ruinées, dépossédées de tout même de leur famille par les simples commérages des femmes ? Le discours le plus enragé pourrait soulever le peuple et l’entrainer à tuer les dirigeants, le plus doux lui donnerait l’illusion d’une vie meilleure… Le tout est de t’imposer et de faire comprendre la juste valeur de tes envies, de tes idées… Personnellement je sais jusqu’où je peux amener une foule subjuguée, et comment la mettre en état d’écoute parfaite… C’était un simple jeu dans mon pays… Des sortes de concours pour savoir qui aurait le plus d’éloquence, qui saurait le mieux convaincre les autres, sur des idées de faible importances… Mais qu’importe, là chose est là dans mon esprit, je sais manipuler… » Améyst s’approcha de la fille, la contourna et regarda la vitre elle aussi. Elle ferma les yeux et se pencha, les lèvres proches de ses oreilles. Elle pensa un instant à ce qu’elle s’apprêtait et qui risquait de mettre Lisyx dans une rage folle ou de la faire sombre dans la dépression. Elle rouvrit les yeux, ses pupilles bleus électrique s’agitaient pour suivre les mouvements de l’eau qui tombait sur la vitre et couler tout le long de la fenêtre. Elle prit une légère inspiration et débuta « -… A mes yeux… Tu es comme cette vitre, battue par les vents, par les pluies qui s’abattent sur ton être et sur ton âme. Tu es prête à céder… En quelques coups durs tu ne serras plus qu’un tas d’éclats de vert sur un sol détrempé… Un peu de grêle sur ton cœur, et tu ne seras plus qu’une loque dépossédée de tous moyens, incapables de réaliser ses rêves… Mais contrairement à cette même vitre, tu as encore de l’espoir… Tu as aussi une volonté et le pouvoir de changer ta situation, de subir les aléas du temps avec beaucoup plus de facilité… Seulement, tu enfermes ton espoir dans la sphère noire de tes idées reçus, de ta détresse, de tes peurs -tu en as forcément même si tu ne les montre pas…- et de ta tristesse… Mais… Tu sais… Sa mort n’était pas si grave. Il est mort en temps normal, et il ne subira rien d’horrible… Tandis que tous les gens tous les animaux et toutes les plantes qui meurent en ce moment… Subissent sûrement une sorte d’enfer…Imagine-toi : ils sont la posés au sol, incapables d’ouvrir leurs ailes et de prendre leur envol. Ce noir est comme une barrière intangible ils sont condamné à errer et regarder avec désespoir le monde tomber vers sa fin… Et je suis sûre qu’ils aimeraient plus que tout nous aider… Car ils doivent avoir acquis la sagesse, et surtout, je pense un savoir immense… Pour en revenir à la personne qui compte le plus à tes yeux… Je suis sûre qu’il t’observe là quelque part… Peut être est-il fier de toi, peut être attend-il encore des efforts… » Sa voix s’’adoucit, et elle posa une main sur son épaule. Elle regarda de nouveau par la fenêtre. Elle ne pouvait presque plus rien distinguer, seule la lumière des éclaires l’aidait à observer la rue. Elle vie plusieurs silhouette noires passer de long en large. Elle vit passer un soldat à cheval, et son visage se tendit. Un air rageur gagna ses traits. Ils étaient donc stupides… Continuer leurs rondes de nuit était la pire des idées qu’ils n’avaient jamais eu. Ils étaient en train de terroriser la population tout en attisant la violence. Comment le peuple résistera-t-il à l’envie d’outrepasser les lois si elles deviennent de plus en plus strictes ? Pourquoi la nuit ? Cela ne rassure pas les honnêtes, ça apeure les enfants et énerve les voleurs. Elle serra l’épaule de Lisyx avec colère et souffla. « -…Je peux t’aider si tu le désires… Tes paroles m’ont plus… Je suis heureuse de savoir que tu retiendrais tes pulsions pour une voie plus pacifique… C’est un grand pas par rapport à tes dernières paroles… » Elle la lâcha et s’éloigna pour se rassoir sur le lit. Elle se plongea dans son regard. Celui-ci révélait une sorte de tendresse, comme si l’instinct maternel de la dragonne reprenait soudain le dessus ému par son jeune âge et sa situation si critique. Elle soupira longuement et douloureusement, repensant inexorablement à Ebien. Ses yeux se baissèrent juste avant qu’ils ne révèlent son secret top lourd. Elle n’avait jamais eu d’enfant pourtant, son âge était très avancé pour les humains. Elle n’en voulait pas forcément un, elle avait juste un fort besoin de s’attacher à quelqu’un après avoir passé plus d’un an seule, séparée des autres par ce qu’elle était. Elle avait perdu toute vie sociale depuis le jour où elle s’était envolée de nuit pour Elden-Narath. Les humains la repoussaient instinctivement à cause de son regard étrange et de son caractère réfléchi. Elle se mordit les lèvres pour sortir de ses souvenirs et regarda de nouveau Lisyx avec ce même air doux. Elle respira profondément. « -…Est-ce qu’il a déjà tué quelqu’un sous tes yeux ? Est-ce que tu savais s’il tuait ? Parce qu’il y a des gens de grandes valeurs qui utilisent des lames non coupantes et qui ont pour habitude de ne pas infliger de blessures mortelles à leurs ennemis… Tu pourrais devenir ainsi… Ainsi tu pourrais dépenser ton énergie, tu pourrais mener ta guerre sans pour autant être une meurtrière…» Son regard s’assombrit, et elle se leva. Elle vint juste en face de l’enfant, et passa ses doigts sur son visage. Elle fut surprise par la douceur de la peau de la jeune fille par rapport à la sienne qui était légèrement écailleuse, rappelant ses origines draconiennes. Son regard était presque douloureux, ses gestes quand à eux étaient doux mais hésitant « -…Tu sais… Si je te parle comme ça, si je contredis sans cesse ton point de vue, si je te parais méchante ou abrupte c’est juste que… J’ai comme peur pour toi… ta situation me rend triste… Tu es si jeune… Tu n’as encore rien connu de ce que pouvais être la vie et ses joies… Et tu es déjà coincée dans ton destin… j’aimerais t’aider… Et s’il le faut je prendrais les armes à tes côtés pour t’empêcher de mourir… Tu n’as pas le droit de ne pas réaliser tes rêves juste parce que les autres t’ont rejeté… C’est comme ces enfants qui meurent dans la rue, ils ne devraient pas être là comme ça… Tu es comme eux à ta façon… Sauf qu’à mes yeux ce n’est pas ta chaire qui se pourrit, mais ton esprit sous le poids des responsabilités que tu as prises… Tu as perdu toute ton enfance… Je me dégoute… j’ai vécu dans l’insouciance bien loin d’ici parce que les dirigeants le permettaient, parce qu’ils étaient justes droits, et impartiales. Chez moi ceux qui était au dessus des autres c’était les plus âgés, les plus sages… Pour eux nous aurions fait tout ce qu’ils voulaient, nous aurions donné notre vie sans nous poser de question, pourtant ils ne nous ont jamais demandé… Ils étaient juste là pour nous aider, nous guider et étaient les gardiens de la paix qui régnait. Tandis que toi tu as vécu dans ce monde infâme de corrompus et d’âmes noires… Maintenant que tu sais comment c’était chez moi tu comprends pourquoi je pense surtout par le discours et la parole. Nous n’utilisions pas les armes, nous n’en avons jamais eu besoin » Ses yeux se brouillèrent, on pouvait ressentir sa peine et sa nostalgie rien que dans son attitude. Sa tête était baissée, la jeune femme n’osait même plus regarder Lisyx. « -J’aimerais bien être capable de te créer un avenir… Il y a bien un moyen de trouver quelqu’un de sage et qui le resterait… Mais cette personne est dans mon lointain pays. Et si tu foule sa terre d’un seul pied cela risquerait d’être comme une trahison de ma part… Pourtant il faut aussi que tu m’accompagne car ce sont tes idées que je veux respecter, ce serait à toi de choisir la personne qui sauverait tous les enfants qui meurent dans les rues… Tu dois te demander pourquoi je suis comme ça soudainement, à énoncer dans grands projets délirants, des idées magnifiques qui sont utopique ? Moi-même je ne sais même pas… » Elle la regarda dans les yeux encore une fois. Avant de s’éloigner pour éviter de la gêner. Améyst était en train de réaliser qu’elle s’attachait à l’adolescente comme si elle était sa fille, d’où cet instinct protecteur et cette envie d’aller de l’avant, toujours plus loin pour combler ses plaisirs et la rendre heureuse. Elle était totalement dépassée par ce nouveau comportement maternel qu’elle ne comprenait pas vraiment, n’ayant jamais eu d’enfant. C’était étrange de vouloir plus que tout le bonheur et la réussite de quelqu’un même si il fallait se priver, s’oublier. Et elle se sentait prête à le faire, sans pourtant y avoir longuement réfléchi comme elle le faisait toujours. Mais le plus inquiétant à ses yeux était encore cette envie de la prendre dans ses bras pour la consoler de malheurs qu’elle ne connaissait pas. Il y avait aussi ce désir brûlant de la faire sourire, et de la venger de tous ceux qui lui avait fait du mal. Puis peu à peu un autre sentiment s’installa, une sorte de jalousie à l’égard de son mentor qui lui avait profité de son amitié, et avait partagé sa vie. Elle s’assit sur le lit, absente, perdue dans ce flot de sentiments trop forts et trop compliqué pour être résolu rapidement. Elle savait bien qu’elle ne pourrait rien cacher pendant longtemps et que Lisyx avait sûrement déjà repérer son étrange comportement. Elle allait vraisemblablement partir d’une minute à l’autre ne supportant pas être prise comme une enfant, ou comme une fille par une inconnue. Elle qui était si indépendante ne supporterait pas l’aide qu’Améyst voulait lui apporter, l’amitié ou même peut être l’amour qu’elle avait à donner... | |
| | | Eellien Haïren paysans
Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 24/03/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Lun 12 Mai - 12:13 | |
| Sur son cerf, Eellien avançait rapidement. Elle était complètement perdue… Elle ne pouvait demander son chemin à personne. Elle arrêta sa monture pour regarder les alentours : la pénombre et des ombres se déplaçant autour d’elle… Elle décida de continuer à pied : elle retrouverait forcément sa route un jour ! Elle se déplaçait donc et arriva sur une grande place : elle était différente de celle où elle était une heure auparavant. Beaucoup de personnes se bousculaient, se déplaçaient, criaient, des enfants jouaient, pleuraient, riaient, des hommes et des femmes dansaient au rythme de musiques bohémiennes, des femmes s’occupaient de leur bébé… C’était le capharnaüm. Soudain, un homme qui semblait le « chef » de cette cour s’approcha d’elle : « Que faites-vous ici mademoiselle ? » Elle le regarda terrifiée… « Je me suis perdue… Pourriez-vous m’aider à trouver ma route ? » « Quand on rentre dans ce secteur, on n’en ressort pas mademoiselle…. » Elle entendit des ricanements et des hommes commencèrent à former un cercle autour d’elle… Elle semblait perdue… L’un des hommes ligota son cerf, il ne pouvait donc plus bouger. Elle n'arriva pas à parler, ni criait, elle était paralisée devant ces misérables. | |
| | | Lisyx Fraïs paysans
Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Lun 12 Mai - 12:59 | |
| Lisyx secoua la tête, l’esprit embrouillé. Améyst avait un comportement étrange, elle passait de la colère à la gentillesse comme si l’avis de l’adolescente ne lui convenait pas et qu’il devait absolument changer. D’abord surprise par ses accès de colère, elle ne laissa rien paraître mais fût rapidement décontenancée en la voyant se calmer aussi facilement. Elle resta immobile, le regard dans le vague, et ouvrit la bouche pour parler, la referma puis dit enfin : « Je ne rabaisse pas les femmes. Selon moi elles sont aussi fortes que les hommes. Mais ce que je voulais dire, c’est qu’elles sont moins écoutées, que ça soit par les hommes ou par les femmes. Il est difficile de leur ouvrir les yeux en tant que fille, certaines d’entre elles sont même persuadées de la supériorité des hommes. C’est pour ça que j’ai voulu leur ouvrir les yeux, non en tant que fille, mais en tant que guerrière. Mais je me suis rendu compte assez vite que j’étais d’abord une fille qu’une guerrière. Et si, j’ai entendu parler de personnes qui ont étaient ruinées, par le simple commérage des femmes. Mais en temps de guerre je crois qu’il nous faudra plus que des commérages. Si tu sais le faire, pourquoi ne le fait tu pas ? Si tu sais mettre le peuple à l’écoute, pourquoi ne le fais tu pas ? Est-ce parce que tu ne te sens pas concernée par notre situation ? Comme tu l’as dis précédemment ? » Lisyx secoua la tête. Elle ne comprenait plus rien. Avec souplesse, elle sauta sur le rebord de la fenêtre, et s’assis, les jambes dans le vide. Ses doigts caressaient la vitre à laquelle Améyst l’avait comparée. La grêle, des éclats de verre. Oui c’était exact, elle était qu’un morceau de verre coupant et fissuré, mais un morceau de verre qui irait jusqu’à exploser s’il le faut pour pouvoir mettre un terme au chaos qui régnait autour de lui. « Sa mort, n’était peut-être pas si grave, mais elle m’a affectée, il m’a tout appris et m’a aidé à surmonter tout ce que je vivais. Avant de le rencontrer j’étais un animal assoiffé de sang, il m’a donné le l’humanité que j’ai aujourd’hui, du moins, ce qu’il m’en reste. Il est mort avant de m’avoir appris à gérer ma colère. Il m’as appris à serre les dents, à faire de moi une combattante, mais il n’a pas eu le temps de me faire basculer du bon côté, il m’a laissé seul, sans repère, une machine à tueur qui n’avait pas encore appris la sagesse. Il est mort avant. Il n’a pas terminé mon apprentissage, et je suis devenu une machine à tuer qui n’a pas eu le temps de savoir ce qu’étaient la retenue et la sagesse. Il avait essayait de m’apprendre, mais la route de ce côté-là était bien plus longue que prévue. Il serait encore en vie, je ne serais pas devenu ce que je suis. Je ne lui en veux pas, non, je ne pourrais pas, de toute façon ce n’était pas de sa faute, il me manque c’est tout, et à chaque fois que je veux faire quelque chose pour être digne de lui, je me rend compte que j’en suis incapable. » Le silence pesa de nouveau entre elles. Lisyx se réinstalla près de la fenêtre, sa tête posée sur la vitre le dos appuyé contre le rebord du mur, un jambe se balançant dans le vide, l’autre repliée contre sa poitrine. Ses mains, portant des mitaines en cuir, caressaient inlassablement la poignée de son épée. Elle reprit : « Il n’a tué qu’une seule fois devant moi, et c’était pour me sauver la vie. Il avait toujours essayé de fuir le combat, avant. Je savais qu’il avait déjà tué, il avait été soldat avant, puis il a démissionné parce qu’il avait refusé de tuer des innocents, et pour cela, il s’était battu contre son supérieur. Il avait gagné, et il aurait pu l’achever, mais il a simplement demandé qu’on ne touche pas aux innocents, et il est parti pour ne plus revenir. Il ne me l’a jamais dit, c’était ses anciens élèves qui me l’ont dit. Ils étaient tous comme lui, sachant se battre mais fuyant le combat pour ne pas faire couler le sang. Et moi, je n’ai pas pu finir mon apprentissage. Je n’ai pas pu finir comme eux. J’ai peut-être besoin d’aide, je le sais, mais je refuse que ce soit au détriment de tes rêves. Si je dois passer avant quelqu’un je n’accepte pas. Je préfère rester de mon côté et ne pas briser les rêves des autres. Mais en ce qui concerne ta proposition, je ne veux pas faire passer ton aide pour de la trahison aux yeux des autres. Je n’ai jamais brisé les règles au détriment d’autrui, enfin, sans compter ceux qui les ont créé. Ce que je veux dire, c’est que si tu dois, toi aussi, être repoussé après, par ma faute, je ne le veux pas. « Lisyx regarda la jeune femme s’asseoir sur le lit. Ses paroles raisonnaient encore dans son crâne. *Non, je n’ai pas besoin d’une mère, mais d’une sœur d’armes, de quelqu’un que j’accompagnerais n’importe où, au-delà de la mort, s’il le fallait, et vice-versa.* Quelqu'un, qui, comme son maître, l’épaulerait, et la protègerait sans pour autant la couver, lui laisserait la liberté, mais ne pas l’abandonner non plus. Oui, une sœur, une amie, mais pas une mère protectrice. Elle n’en avait pas besoin, et elle ne le voulait pas. Elle en aurait eu besoin lorsqu’elle était plus petite, maintenant elle voyait ça comme une entrave à la liberté. Comment pourrait-on agir en toute liberté si une personne au point de vue non objectif était à côté pour plus vous surveiller que pour vous aider ? | |
| | | Ameyst DreamHollow Aventurier
Nombre de messages : 143 Age : 32 Date d'inscription : 19/03/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Lun 12 Mai - 19:17 | |
| « -Je ne suis effectivement pas affectée par le problème que vous tombe dessus, je ne me sens pas non plus touchée par vos problèmes de société. Je pourrais m’en extraire sans difficultés. Cependant, il est dans mes envies de vous aider... Le seul problème, celui qui m’empêche de pouvoir parler c’est le fait que je sois une étrangère. Ca se sent, tout le monde est au courant. Comment convaincre les gens alors qu’ils savent que je ne suis pas touchée par leurs malheurs ? Imagine un instant que je te demande de te rebeller contre un maitre d’arme qui te fait travailler jusqu’à ce que tu ne puisses plus bouger alors que je serais qu’une bourgeoise… Quelle serait ta réaction ? Sûrement pas celle que j’escompte… Si je veux pouvoir parler et captiver les gens il faut absolument qu’ils me connaissent me respectent et me respectent… Pour l’instant ils ne font que me considérer comme une sous-être... Je ne comprends même pas que tu puisses rester ici depuis un moment… Les gens n’aiment pas me fréquenter… Après tout… Je trouve ça normal… Je ne risque rien pendant cette immense nuit… » Les effets de la nuit ne concernaient que les humains, et elle le savait parfaitement. Elle était là pour voir leurs réactions, savoir s’ils étaient vraiment dignes de rester ou si au contraire, leur présence devenait réellement indésirable. Si la deuxième option se révélait être la bonne les humains allaient tous disparaitre et personne ne pourrait rien pour les aider si ce n’est leur accorder leur pardon. Mais à quoi bon accorder son pardon à une personne dont toute la race venait de disparaitre ? Dont tous les amis, tous les proches étaient morts surement dans d’atroces souffrances. Son seul but dans la vie serait sûrement trouver ceux qui ont lancé cet ultimatum. Et il finirait par trouver que ce sont les dragons qui sentaient la nature menacée par une guerre ultime. Les plus sages des drakes avaient fait un appel désespéré auprès des dieux pour tester les humaines et protéger le monde de leur corruption. Elle baissa les yeux et détourna la tête se sentant soudainement très coupable bien qu’elle n’était pas à l’origine de cette décision. Elle étouffait. Des millions de gens risquaient de périr. Tous ceux qui avaient survécu à la guerre tomberaient aussi de la manière le plus impartiale possible. Les pauvres et les riches seraient enfin réunis dans le même problème. Mais ce n’était pas un point positif. Il fallait empêcher ce massacre. « -Il faut trouver une solution ! Il faut changer cette société avant que tout ne soit perdu ! Mais comment faire pour que les gens aient confiance en moi et en un dirigeant venu d’un autre pays ? » *Comment faire pour que les gens aient confiance en un animal… Alors qu’ils les maltraiter normalement… S’ils découvrent la vérité ce sera la guerre-civil… et je pourrais dire adieu à cette vie à laquelle je me suis faite… Le problème c’est que d’un autre côté si on ne fait rien ils sont bons pour tous disparaitre…* Elle se plongea dans ses pensées. Tout semblait être bloqué, sans issu. C’était en un sens désespérant, mais au moins, elle ne ressentait plus les émotions qui l’avaient torturé devant Lisyx. « -…Oh… En un sens, c’est aussi un rêve pour moi de pouvoir vous aidez… parce que sinon, j’aurais vos morts sur la conscience, et surtout la tienne… Ca serait stupide… Que tu meures parce que tu ne voulais pas que je t’aide… »
[Désolée je n’avais pas d’idée XD j’étais trop triste lol] | |
| | | Lisyx Fraïs paysans
Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Mar 13 Mai - 9:13 | |
| Lisyx avait écouté sans parler. Toujours appuyée contre la fenêtre, le regard perdu dans une nuit sans étoile, déprimée par le massacre qui les attendait. Elle parlait de culpabilité, et ça, elle ne le comprenait pas. Se relevant à la vitesse de l’éclair, elle bondit souplement sur le sol, la main instinctivement sur la poignée de l’épée, la fusillant du regard. « Comment ça, tu aurais nos morts sur la conscience ? Tu dis que tu ne te sens pas concernée, mais tu parles de cette guerre comme si c’était toi et ton peuple qui l’avait déclaré ! Qu’est-ce que sa signifie ? » La peur ne se lisait pas sur son visage, mais elle en était victime en ce moment. Elle avait presque tout dit à cette étrangère, lui avait confié toute sa vie, et maintenant, elle doutait de l’innocence de cette femme. Qui était-elle au fond ? D’où venait-elle ? Avait-elle choisi de confier sa culpabilité à une jeune fille de seulement quatorze ans parce que son jeune esprit lui pardonnerait peut-être plus facilement ? Elle relâcha imperceptiblement le pommeau de son katana, et serra les poings. Elle reprit : « En te racontant toute ma vie, je t’ai fais confiance, j’aimerais bien pouvoir continuer, mais pour cela il faut que tu me fasses confiance à ton tour. Qui es-tu véritablement, d’où viens-tu ? Je t’en ai dis assez pour que tu me répondes franchement non ? Ne t’ais-je pas déjà prouvé que j’étais différente, que je ne jugeais pas le monde de la même façon ? Que pour moi, tous les peuples sont égaux ? Que les animaux et la nature m’importe autant que les humains, si ce n’est plus ? » Elle marqua sa tirade d’un léger silence et lorsqu’elle reprit la parole, sa voix s’était radoucie. « Qu’est-ce que tout ça signifie ? »
[Désolé, j'étais en manque d'inspiration!!] | |
| | | Ameyst DreamHollow Aventurier
Nombre de messages : 143 Age : 32 Date d'inscription : 19/03/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Mar 13 Mai - 20:05 | |
| "-Ne sois pas si méfiante, imagine toi un instant que tu meurs, et que beaucoup d'innocents meurent car j'aurais refusé catégoriquement de vous aider à prendre le voie pacifique pour régler vos problèmes... Pour réaliser ce but que nous nous sommes trouvé en commun... Comment ne pourrais-je pas avoir vos morts sur la conscience ? Mais nous nous sommes sûrement embrouillées sur le problème : je parlais de ta bataille pour la liberté... J'ai l'impression que tu pensais aux jours-nuits..." Elle était restée calme, et maitresse d'elle même. Son regard posé sur la jeune fille laissait paraitre une impression de sagesse, comme si cela faisait des milliards d'années que la dragonne foulait la terre de ses pieds, et qu'elle connaissait tout. Ses lèvres tremblèrent un instant car elle faillit révéler sa nature de dragonne, cependant elle se ravisa à la dernière seconde et ferma la bouche. Elle regarda par la fenêtre réfléchissant à ce qui serait bon de dire et ce qui au contraire devait rester secret. Elle se plongea dans ses pensées. Elle pouvait parler d'Ede Elu, cette île sacrée qu'elle connaissait si bien. Aucun humain n'en avait la connaissance. Heureusement sinon ils auraient déjà pris des bateaux pour venir la piller et la contaminer avec leur façon de vivre de voir, d'être. Si un jour les dragons venaient à avoir le même mental que les humains la terre entière n'en aurait plus pour longtemps à vivre. Elle serait rapidement détruite par les flammes, et ses populations seraient ravagées. Non il ne fallait en aucun cas que des humains viennent en masse sur Ede Elu, et bien qu'elle donnait un peu de confiance en cette jeune fille elle ne pouvait se permettre de lui révéler sa nature, et encore moins de lui dire les secrets des dragons. Ses pensées s’évadèrent. Elle se prit à imaginer Lisyx parcourant sa terre natale observant avec respect les dragons qui vivaient tranquillement. A ce moment là, elle regarderait Améyst, et lui demanderait de se montrer véritablement. Et cette fois la dragonne ne pourrait refuser ni se défiler, elle le ferait, la chose dont elle rêvait toutes les nuits, elle se retransformerait en ce qu’elle était vraiment, et pencherais la tête vers l’enfant qui lui semblerait encore plus petite. Elle s’excuserait surement pour ces omissions plus que volontaire. Et elle accepterait de lui offrir son dos pour quelques envolées nocturnes au dessus de la mer comme Lisyx le rêvait. Elle toucherait l’eau de ses pattes écailleuses, puis fendrait leur surface ondulante pour s’y plonger entièrement comme elle aimait le faire… Un bruit au dehors la sortit de ses pensées. Elle regarda de nouveau par la fenêtre mais ne put rien distinguer. Elle soupira et regarda l’adolescente « -Je viens d’une contrée lointaine de celle-ci, très lointaine. Elle se nomme Ede Elu, on l’appelle aussi chez nous la terre sacrée. Elle est le siège de tout mon peuple et de toute ma race. Nous avons appris à vivre en harmonie avec la nature, et nous pouvons la voir prospérer avec réjouissance… Et nous avons peur que des humains comme vos despotes viennent occuper nos terres. Nous n’aimons pas tuer des gens et nous ne pourrions pas le faire sans une longue préparation, c’est pourquoi certains d’entre nous sont envoyé, comme moi, ici à Elden-Narath pour surveiller vos faits et gestes. C’est juste pour protéger notre terre d’éventuels agresseurs que nous le faisons, et non pour nous préparer à attaquer comme beaucoup de gens pourraient le croire. C’est un but exclusivement pacifique… Que dire de plus sur moi… J’ai 29 ans, et cela fait un an que je suis coupée des miens, que je n’ai aucun contact avec ma civilisation. Je n’ai même pas le droit de parler aux autres dra… drabiennes… C’est le mot dans ma langue qui signifie espion… Enfin cela n’a aucune importance… J’ai moi aussi perdu un être qui m’était cher, un être avec qui je voulais fonder le reste de ma vie, avec qui je m’entendais parfaitement. Nos esprits étaient en symbiose c’était magnifique, mais maintenant c’est terminé… Je ne le reverrais jamais comme avant… Il a du trouver une autre femme… » La dragonne alla poser son front contre la vitre. Le froid de celle-ci empêcha le rouge de monter à ses joues à cause de sa tristesse et la calma. Cependant sa gorge ne se desserra pas de suite et elle du attendre un long moment avant de pouvoir reprendre la parole laissant le silence s’installer. Quand elle eut de nouveau la capacité de parler elle reprit son monologue. « -La nuit s’est aussi abattu la où j’habitais, seulement, nous savons qu’elle ne nous concerne pas car les dieux nous l’ont certifié… Ce ne sont pas des croyances légères comme tu pourrais le croire, au contraire, elles sont très profondes et importantes à nos yeux, car nous voyons régulièrement les avatars de ces êtres supérieurs. Ils s’adressent régulièrement à nous pour nous prévenir d’un quelconque vice qui nous atteindrait ou pour bénir certains de nos enfants qui seront alors vouer à une vie particulière dont je n’ai pas le droit de te parler… » Elle se redressa et la regarda, les yeux légèrement rouges à cause de ces souvenirs douloureux. | |
| | | Ieros Prometheus paysans
Nombre de messages : 14 Age : 32 Date d'inscription : 20/04/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Mar 13 Mai - 22:44 | |
| Ieros avait laissé sa monture à l’entrée de ces sombres quartiers. Il en avait nul besoin là où il s’engouffrait à présent. Eperdu dans ces quartiers mal famés, il observait la douleur et la misère de ces gens assis par terre qui avançaient le bras à son passage. Ici, la violence était maîtresse des lieux, la peur précédant de près son seigneur. Il resserrât un peu plus la plume de faucon qu’il avait gardé et qui représentait pour lui cette terre de découverte qu’il avait quitté. Il s’exila alors, fermant les yeux un court moment. Il était loin à présent de cette nature et de ce passé qu’il aimait comprendre. Il aperçut ces plaines qui s’étendaient à perte de vue, jusqu’à l’horizon d’un ciel clair et sans nuage. Ici, les murs impropres étaient omniprésent, le ciel noir de fumée des armureries, des ateliers. Il ne trouverait jamais rien de matériel ici. C’est alors qu’il entendit une douce mélodie tsigane. Au rythme des luttes, tambours, flûtes et violons, il se laissa emporter jusqu’à elle. Arrivé sur une grande place où joie et allégresse étaient les invitées. Il avança entre les rires et les éclats de voix. Il aperçut alors un groupe d’homme qui encerclait une jeune femme. Ieros s’en approcha. Les gitans se retournèrent alors en sa direction. Un des hommes, habillé de soie, surement un des plus haut placé, s’adressa en ces termes durs.
« Que fais-tu ici toi ? Hey, vous autres, un second visiteur. »
Par derrière, Ieros fut poussé à l’intérieur du cercle. Il chancela en arrière. Se relevant, il aperçut un doux visage aux fins traits. Il dû cependant vite comprendre ce qui se passé.
« Messieurs, soyez raisonnable. Laissez repartir cette jeune femme, nous nous arrangerons par la suite si vous le permettez. »
Mais le gitan ne sembla pas approuver.
Dernière édition par Ieros Prometheus le Mar 13 Mai - 23:48, édité 1 fois | |
| | | Lisyx Fraïs paysans
Nombre de messages : 53 Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Mar 13 Mai - 23:31 | |
| Lisyx acquiesa d'un signe de tête. Si c'était vraiment ce que pensait Améyst pourquoi pas. Mais au fond, elle savait bien qu'une voie pacifique ne mènerait surement nulle part. Les humains ne fonctionnaient surement pas comme chez eux. La guerre était présente et chacun essayait de l'arrêter en la faisant. *Chacun rêve de changer l'humanité, mais personne ne pense à se changer lui-même. Le peuple ne s'était pas précipité dans l'erreur, moins vite que les rivières dans la mer.* Le fait que son peuple interroge les Dieux la fit sourire interieurement. pour elle, l'homme a créé les dieux à son image et l'inverse reste à prouver. Après tout, on pouvait bien prier une sardine, ce n'est qu'une question de foie. En tout cas, la situation actuelle devait bien plaire aux gouverneurs. Ca leur permettait de faire tout ce qu'il voulait. Comme on dit: Le désordre et le meilleur allié de l'ordre établi. Oui, les riches en profitaient. Et il était temps que cela cesse. Lisyx ne jeterait pas son katana comme ça. Elle était peut-être irrécuperable, mais ça elle le savait. Elle voulait des cascades de sang, des torrents de fiel, les hurlements de ces riches dont les dernières larmes viendraient mourrir sur sa lame. La rencontre du fer et de la chaire, l'union de la froideur du métal et de la l'inconscient abandon au souffle de la mort. Au fond, plus de morts, moins d'ennemis. Ils avaient tout essayé, rien n'avait fonctionnait la théorie comme la pratique. En fait, la théorie, c'est lorsque rien ne fonctionne et qu'on sait pourquoi, la pratique c'est lorsque tout fonctionne mais qu'on ignore pourquoi. Ici, les deux étaient réunnis: Rien ne fonctionnait, et personne ne savait pourquoi. Améyst voulait utiliser la réthorique, alors qu'elle essaye, pourquoi pas après tout, si ça pouvait marcher. Mais pour elle, la réthorique, n'était pas à son goût, tout le monde était capable de parler et de penser, seul les intellectuels s'en vantaient. Elle allait se battre, au fond, mieux valait une fin efforyable qu'un effroie sans fin, et elle était capable du pire comme du meilleur (bien que c'était dans le pire qu'elle était la meilleure)... Elle savait pour quoi elle allait passer. Un assassin. On tue un homme, on est un assassin, on en tue des centaines, on est un conquérant, on les tue tous, on est un Dieu. On méprise l'assassin, on respecte, admire et loue le Dieu. La logique humaine la dépassait de loin. Mais qu'immporte sa reputation elle avait envie de faire bouger les choses, et pour elle, il fallait plus de courage pour reculer que pour avancer. * Ce que la justice n'a pas, la vengeance l'obtiendra...* Elle était décidé, maintenant. Elle devait se battre. Après tout, mieux vaut quelqu'un de pacifique à ses côté, qu'une personne belliqueuse, c'est plus équilibré, et l'entraide en est simplifiée. "Oui, je pensais aux jours-nuits, comme tu les appellent..." Son regard perçant balaya la salle et rencontra un bref instant les yeux rougis de la femme. Elle soupira et se lança dans sa tirade en essayant de ne pas penser aux conséquences et à la réaction de la jeune femme: "Je veux bien t'accompagner, je veux bien t'aider et accepter ton aide, je veux bien essayer une voie pacifique, mais mes 14 ans d'observation de la race humaine m'ont amnés à conclure que même si tout espoir est permis, l'homme a l'habitude de ne comprendre qu'à la force des armes. Parfois la révolution est nécessaire, car la réthorique n'atteint pas les plus riches. Je veux bien rester avec toi, et subir les conséquences de l'influence de ton esprit pacifique, mais sache une chose, je serais capable de tirer les armes si je suis obligée, je serais capable de me battre et je n'hésiterais pas à tuer pour sauver nos vies, ou celles d'innocents. J'ai pris l'habitude de faire couler le sang, et je ne souhaite pas que tu la prennes aussi, alors s'il y a un sale travail à faire, si quelqu'un doit risquer sa vie dans une bataille, laisse moi y aller. Laisse-moi le faire. J'ai besoin de voire que tu peux avoir confiance en moi. Et que tu ne me surprotègeras pas. S'aventurer dans le monde des humains peut être dangereux, toi qui est espionne tu dois le savoir, et les armes seront forcément prise. Alors voilà ce que je te propose: Tu me laisses comanditer ce genre d'actions car je m'y connais en scénario de guerre, et en plans d'attaque et en échange je tirerais les armes le plus rarement possible, et je te laisserais parler et manipuler le peuple. D'accord?" Elle tendit sa main, paume vers le ciel, un air serieux au visage, attendant une réponse si possible affirmative. | |
| | | Ameyst DreamHollow Aventurier
Nombre de messages : 143 Age : 32 Date d'inscription : 19/03/2008
| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. Mer 14 Mai - 18:30 | |
| Elle la regarda sans laisser paraitre ses sentiments. Un léger mépris s’installa en elle. Elle ne manipulait pas les gens, au contraire, elle les aidait à trouver une meilleure voie. La dragonne secoua la tête en silence et ouvrit la fenêtre avec rapidité, ayant entendu un groupe de gens se battre. Elle se pencha sous la pluie en scrutant nerveusement l’obscurité. Son ouïe fine repéra le langage cherché d’un étranger à la ville et les rires tonitruants des pauvres. Elle se redressa, et prit sous ses draps la longue épée qu’elle n’avait pas encore montrée à Lisyx. Elle la sortit de son fourreau et regarda sa partenaire avec une légère lueur de démence dans les yeux « -…Et voila, si tu tiens à défendre ton peuple, sautons sur l’occasion de sauver se malheureux de la détresse humaine ! Cet idiot a décidé de visiter les quartiers sans se douter du danger qu’il y règne la nuit ! » Elle attacha la ceinture de son arme à ses hanches, et sauta par la fenêtre du premier étage suivie de près par l’adolescente qui semblait en quête de n’importe quel combat pour être elle-même. Les deux femmes s’engagèrent dans la ruelle à peine éclairée par la lueur de quelques flammes qui donnaient l’impression d’une scène mortuaire peu commune. La lumière rouge léchait leur visage comme avec une sanglante envie de tuerie. Améyst qui courait au devant été guidée par son instinct animal et son ouïe. Elles débouchèrent sur la place où les chants de réjouissance avaient laissé place aux cris de guerre des quelques agresseurs. Améyst n’avait pas pris le temps de remettre sa cape se qui la chagrina un instant quand elle vit le regard de ces hommes sur elle. Ses yeux se rétrécirent en deux fentes, et son visage calme se tendit sous l’effet de la colère soudaine. Ses yeux bleus semblaient aussi enflammés que les flammes d’un bûcher. Elle prit une pause de combat, les hanches penchées sur le côté, le visage incliné vers l’avant. Sa main était serrée douloureusement sur le pommeau cranté de son épée. Elle regarda une dernière fois Lisyx. Sa pupille n’était plus qu’un mince trait coupant son iris en deux, à la manière des reptiles. Elle s’élança souplement et esquiva le premier coup d’un saut. Elle atterrit au milieu du cercle, et s’approcha de l’un des hommes l’affrontant en combat singulier, tout en repoussant de nombreuses attaques qui venaient à la fois des côtés et de derrière. Un coup dans son dos laissa une large estafilade sur sa peau douce dans le décolleté qui tombait jusqu’à ses reins. Elle retint un grognement de douleur, se retourna et assomma d’un coup de poigné d’argent celui qui l’avait blessé… | |
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| Sujet: Re: Quartiers pauvres.. | |
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| | | | Quartiers pauvres.. | |
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