Quartiers pauvres..

Il recula, quelque peu déçu par l'attitude de la jeune femme :
"-Non, je vous assure ... je voulais juste vous remercier pour tout à l'heure, rien de plus... Nous n'avons qu'à dire que nous sommes quitte. Il épousseta ses habits pour retirer la paille que la jument avait mis en se frottant sur lui.
"-Il commence à faire nuit, nous devrions peut-être rentrer ... Je ne connais pas très bien la ville et il sera encore plus difficile pour moi de me repérer une fois la nuit tombée."
Lentement, il quitta la box, attendit qu'Améyst sorte à son tour et referma délicatement la porte. Ils firent en signe de tête à la jument, qui hennit en retour. Ils prirent alors le chemin du retour. Risentsu marchait en tête, d'un pas qu'il voulait décidé et aucun de des deux ne parlait.
*C'est vrai ... elle a raison, je me suis comporté comme un imbécile... Qu'est ce que j'espérais frachement ?*
Le chemin de retour fut plus long qu'à l'aller et il lui sembla qu'ils repassèrent plusieurs fois au même endroit. Cependant, si Ameyst le remarque, elle n'en dit mot. Lorsqu'ils atteingnirent enfin l'auberge où ils avaient chacun une chambre, Risentsu se sentait misérable et s'en voulait d'avoir laissé le silence s'installé. Pourtant, il ne trouva rien à dire pour relancer la conversation et c'est dans un silence pesant qu'ils s'assirent face à face à une table de l'auberge pour le repas du soir. Lorsqu'ils commandèrent auprès d'un jeune serveur, Risentsu si dit que dans quelque heures à peine, c'est lui qui serait à sa place : Améyst alors ne lui prêterait surement plus aucune attention.
Les plats furent servis rapidement mais la tension entre eux resta inchangée.

Perdue au fond de ses pensées comme à son habitude, elle n'avait guère prêté attention à ce qu'il semblait ressentir en ce moment. Elle finit tout de même par s'extraire difficilement de ses pensées, et le regarda dans les yeux souriante.
"-... Soit... Disons que... Nous sommes quites... mais la prochaine fois je vous en conjure laissez moi vous guider... Je n'ai pas passer dans les parties les plus mal-famées de la ville, je m'y sens mal à l'aise, ce qui je pense doit être compréhensible... Je suis une femme après tout... Enfin ne le prenez pas, je vous en supplie comme une injure à votre égard bien sûr, ce n'est pas le but de cette injonction... Vous comprenez surement que je connaisse mieux la ville que vous et qu'ainsi je préfère vous guider que le contraire..."
Elle le regarda un instant amusée puis se plongea au fond de ses yeux en frissonnant.
"-Désolé pour mon mutisme pendant que nous marchions... Comment dire... je crois que je n'ai tout simplement pas l'habitude de la compagnie et que de cette manière je suis plus souvent perdue dans mes pensées qu'occupée à parler et remplir le silence... En plus je ne sais pas vraiment de quoi vous parler... J'aimerais savoir d'instinct ce qui pourrait vous interesser mais je n'ai définitivement pas ce don... Tant pis pour moi..."
Elle lui fit un regard doux, et avança sa chaise vers la table pour se trouver bien en face de lui, les coudes sur la table, sa tête posée sur ses mains enlacées.
"-Que comptez-vous faire demain ? M'abandonner ? Je comprendrais parfaitement qu'après la belle maiprise que j'ai faite sur votre personne, quand je vous ai rencontré, vous donne l'envie de repartir vivre comme vous le faisiez..."
Elle sourit et baissa les yeux vers la table légèrement gênée.

"- Effectivement, c'est une bonne idée. Je n'ai pas vraiement eu le temps de visiter la ville et la rue de l'auberge est à peu près la seule que je connaisse... Avec un tel guide, vous pouvez vous estimer heureuse d'être arrivé avant l'aube !"
Il sourit mais son sourire lui parut faux.
*Pourquoi est ce que j'attache autant d'importance à cette femme ? Je ne la connais pourtant que depuis quelques heures ...*
"-Non promis je ne vous abandonnerais pas" dit-il en rigolant " j'ai déjà prévu de quitter mon emploi alors peut être pourrions nous profiter de la journée pour se ballader ou faire les boutiques, si vous êtes d'accord bien sûr"
Ils passèrent à nouveau plusieurs minutes dans le silence, Améyst était perdue dans ses pensées et Risentsu épiait les conversations des gens aux tables alentours. La salle de l'auberge était encore plus peuplée que d'habitude et les bruits et les échos qu'il percevait des discussion lui donnait mal à la tête. Il porta ses mains à ses tempes.
"-Je n'en peux plus, c'est vraiment trop bruyant, ma tête ne fait mal. Montons, vous voulez bien ?"
Il se leva, alla déposer plusieurs pièces sur le comptoir pour payer leur repas et accompagna la jeune femme jusqu'à sa chambre.

Elle se leva gracieusement, rabattant les plis de sa robe sur son côté gauche pour pouvoir écarter la chaise. Elle souleva le bas de sa robe puis l'épousseta avant de le suivre. Ils montèrent en silence les escaliers et se retrouvèrent, au deuxième étage devant la porte de sa chambre. Elle le regarda dans les yeux pendant une seconde, et s'adossa à la porte. Elle observa l'auberge autour d'elle, c'était vraiment un endroit miteux. L'humidité suintait aux murs décolorés par le temps et noircis par les vêtements sâles de la plupart des clients. Le parquet n'était plus qu'une masse grisâtre trouée et bossue par endroits. Son regard parcourue encore un peu l'ensemble du couloir avant de se reconcentrer sur lui.
"-...Les boutiques ? je ne trouve pas que ce soit une occupation à part entière... enfin vous devez me comprendre non ? Mais par contre j'accepte volontier la balade, cela me fera le plus grand bien.."
Elle sourit et frissonna doucement. Elle ferma les yeux pour ne pas avoir à rencontrer son regard et prit une bouffée d'air
"-... C'est gentil de faire tant de sacrifices pour moi mais c'est inutile... Votre amitié me suffit amplement... Les biens et l'argent ne sont rien à mes yeux... Ils n'ont aucunes importances, surement de l'utilité mais pas plus... En fait je pense que seuls comptent les liens entre les gens, l'amitié l'amour... La vie... Ce sont ca mes vraies valeurs..."
Elle frissonna de froid de nouveau et glissa ses mains dans les plis de sa robe afin de les réchauffer. Elle souffla et secoua la tête avant de le regarder dans les yeux comme si de rien n'était...

"- Vous avez tout à fait raison" rigola t-il " j'avais simplement cru comprendre que faire les boutiques étaient l'une des activités favorites des femmes de nos jours, ainsi ai-je voulu tenter ma chance"
Il s'appuya contre le rebord de la fenêtre qui faisait face à la chambre :
"- Donc c'est décidé, demain vous serez mon guide ! Je compte sur vous pour me faire découvrir la ville dans les moindres détails. J'ai bien l'impression que nous n'avons pas choisi l'un des meilleurs quartiers de la ville pour nous loger"
Ameyst avait toujours les yeux fermés et ne remarqua donc que Risentsu rougit à nouveau en disant :
"-Mademoiselle, je ne fais aucun sacrifice pour vous, voir les gens heureux me procurent déjà un bonheur infini. Soyons amis alors"
*même si j'aimerais que nos relations n'en restent pas là ...*
Il remarqua le frisson qui secoua le corps d'Ameyst :
"- Vous avez froid ?"
D'instinct il retira sa veste et la déposa avec douceur sur les épaules de la jeune femme.
"-C'est vrai qu'il fait de plus en plus froid c'est dernier temps.. Peut-être devriez vous aller vous reposer ? Ce serait dommage que vous tombiez malade ..."

Elle rouvrit les yeux instinctivement, mais la chaleur de son vêtement la rassura et elle se calma aussitôt. Elle dessera les poings, et le regarda dans les yeux un instant.
"-A vrai dire je n'aéi jamasi connu la maladie... ca peut passer pour étonnant, mais... Vraiment je ne suis jamais tombée malade... Le réel problème est que je n'aime pas du tout le froid, il m'insupporte totalement... C'est pour ca que je frissonne... je préfère plus que tout la chaleur de mon pays natal... Douce agréable, la température idéal pour s'épanouir à l'extérieur, pour emprunter des sentiers, pour se laisser guider par les vents ou les marées... Pour profiter de tout ce que la nature nous apporte pour tout dire..."
Elle rit doucement, et baissa les yeux vers le sol le sentant trop proche de lui à son gout. Il lui donnait l'impression d'être dominant ce qui ne lui plaisait qu'à moitié ne supportant pas d'être un être inférieur. Elle s'obligea à relever les yeux sachant bien qu'il ne pouvait même pas ce douter de ce qu'elle ressentait et encore moins de la raison pour laquelle elle le ressentait. Elle regarda un instant son visage puis s'interessa de nouveau au couloir à présent plongé dans le noir, car la seul torche qui l'avait à un moment éclairé s'était éteinte à cause de nombreuse gouttes d'eau qui avait mouillé le bois dont elle était faite.
"-Vous inquiétez pas pour la ville, je connais de nombreux recoins, sauf ces écuries dans lesquelles vous m'avez amené... Mais sinon je peux vous mener à des places très agréables à l'oeil, à des fontaines à la fois simples et magestueuses dont les courbes parfaites de l'eau laisse la pensé s'évader et le souffle se couper... Enfin, merci pour la veste... C'est gentil de votre part..."
Elle lui fit un beau sourire...

Améyst et Risentsu était toujours devant la porte de la jeune femme. L'atmosphèren devenait de plus en plus froide. Le jeune homme perçut la gène d'Ameyst à son approche et, par politesse, recula de quelques pas.
"-Excusez moi" dit-il simplement.
Malgrès la veste, la jeune femme continuait de frisonner et d'ailleurs, lui aussi commençait à avoir froid. Il lui rendit son sourire et, après lui avoir gentiment prié de se décaler, il ouvrit la porte et entra dans la chambre. La chambre était sombre et froide, il alluma une bougie puis s'approcha de la cheminée pour faire un feu. Il fit un tas de bois, en enflamma un avec la bougie et le jeta avec les autres. Le feu prit rapidement et il ne fallut pas plus de dix minutes à la pièce pour redevenir un endroit tiède et agréable.
"-J'espère que vous aurez moins froid désormais"
Il se tut quelques instants puis ajouta :
"-Je devrais peut-être vous laisser maintenant, il est tard : vous vous êtes surement fatiguée. De plus, il faut vous reposer si vous voulez visiter la ville demain."
Il lui sourit :
"-Nous n'avons qu'à nous retrouver en bas, dans la salle de l'auberge, environ une heure après l'aube"
Il prit sa main droite entre les siennes et déposa un lèger baiser sur sa paume.
"-Au revoir mademoiselle, bonne nuit"
Il sortit de la chambre d'Ameyst et marcha en direction de la sienne.

"-Mais... Attendez donc... Pourquoi partir si vite ? Si nous discutons dans le calme cela ne nous fatiguera pas, et puis... Nous pourrons toujours visiter la ville en plusieurs jours... Cela nous occupera plus longtemps non ?"
Elle le rattrapa d'un pas rapide et retint son poignée doucement l'obligeant à s'arrêter. Elle le regarda dans les yeux et sourit amusée.
"-...Allez venez, ca me fait plaisir que vous restiez... Vous vous en fichez surement mais ce n'est pas grave, je vais vous obliger à rester... Je n'ai pas envie de rester seule... Et comme Lisyx n'est pas là je me sens vraiment toute seule et toute petite dans cette chambre... Et puis vous n'avez pas fait un feu pour que je sois la seule à en profiter quand même ? Ca serait stupide..."
Elle l'obligea à s'assoir sur le lit et fit de même juste à côté de lui regardant le parquet en silence profitant de la chaleur de son corps en silence.
"-Ca fait très longtemps que je n'ai pas parler d'inepties avec quelqu'un... A vrai dire Lisyx est très sérieuse alors je ne sais pas comment elle réagirait si je lui parlais de la pluie ou du beau temps... Oh et je suis désolée je ne fait que parler d'elle ca doit surement vous ennuyer... Qu'est ce que je peux etre stupide parfois... C'est terrible..."
Elle soupira doucement amusée par elle même et tourna la tête pour le regarder. Elle détailla un peu les traits de son visage puis sourit.
"-...Et vous, vous trouverez surement un sujet de conversation interessant... parlez moi de vous, des chevaux, de là d'où vous venez... N'importe quoi, je suis sur que vous avez beaucoup à dire... Sur beaucoup de chose que j'ignore... Et j'adore apprendre, ca tombe bien non ?"
Elle rit doucement.

Il la laissa le rammener dans sa chambre et s'assit avec plaisir à côté de la jeune femme.
"-Mais non vous ne m'ennuyez pas du tout... D'ailleurs, cette jeune fille m'intrigue, elle semble tout à fait différentes des autres de son âge. J'aimerais beaucoup la rencontrer, un jour ..."
Le feu qui brulait encore dans la cheminée avait considérablement réchauffé la pièce, un peu trop au goût de Risenstu qui commençaità trouver l'atmosphère suffocante. Il déboutonna le haut de sa chemise et s'allongea sur le lit.
"-J'aurais grand plaisir à vous parler de moi, pourtant je crains que ma vie ne soit pas très palpitante. Je suis né dans une famille noble de ma tribu, dans les plaines de Ebielyn. Ma mère était l'une des maitresses du chef de notre clan, mon père, même si il ne m'a jamais reconnu officiellement. J'ai été elevé par ma mère et puis, après sa mort, par mes soeurs."
Il s'arrêta et soupira doucement :
"-C'est bien loin tout ça... Cela fait maintenant plus de 10 ans que j'ai quitté les plaines, et je n'y suis jamais retourné depuis... J'ai entendu des rumeurs comme quoi mon père était mort lors d'un coup état, et que son frère, mon oncle, avait pris le pouvoir... Je ne connais même pas le bien fondé de ces rumeurs et n'ai jamais eu le courage d'aller vérifier par moi-même... "
Son départ et sa séparation avec sa famille l'avait beaucoup marqué, et même des années après, il avait du mal à en parler :
"-Il faudra pourtant que j'y retourne un jour, c'est vraiment là-bas que l'on trouve les plus beaux chevaux du monde" ajouta-t'il d'une voix nostalgique.

Elle le regarda déboutonner sa chemise et se coucher amusée. La dragonne lui trouvait un petit côté sans gêne qui lui plaisait. Elle attendait tout le temps la remarque ou le geste qui la surprendrait, avec une sorte d'impatience fièvreuse. Elle se pencha vers lui et le regarda dans les yeux l'air désolé et compatissant. Ses paupières se fermèrent, et elle se coucha elle aussi
"-Je me désole que... Enfin de votre passé... Ce doit être dur de vivre et d'avancer tout les jours alors que les choses pour lesquelles ont croyé vivre ne sont plus là... Perdre tout en un coup, surtout sa famille, les personnes que l'ont aimé à qui ont été attaché ce doit être devastateur... Je m'en veux de vous avoir posé la question, j'espère que ca ne vous a pas gêné au moins... De tout me raconter... Vous auriez pu me dire que c'était personnel j'aurais compris..."
Elle rouvrit les yeux et se redressa. Elle se leva et fit les cents pas autour de la pièce se mordant les lèvres en sentant sa tristesse. Elle se sentait impardonnable de lui faire remonter des souvenirs douloureux à la mémoire, de l'obliger à se torturer juste pour répondre à une question. Une question stupide qui plus est. Elle soupira et se rassit au bord du lit, un peu à l'écart
"-Ca doit être magnifique comme endroit... je comprend que ca vous manque... mais vous savez, ici aussi... C'est beau... Bien sur c'est tout à fait particulier et il faut savoir ne pas prêter attention à ses propres idées pour mieux absorber la splendeur de la ville.."

Il regarda, perplexe, Améyst faire les cent pas dans la chambre. Elle avait l'air perturbée et pourtant, Risentsu ne l'avait encore jamais vu aussi belle qu'à cet instant. Il se redressa lentement et s'appuya des coudes sur le lit pour pouvoir mieux la regarder :
"-Ne vous inquiétez pas, ça va. Vous m'avez posé une question et je vous ai répondu sincérement. Vous m'avez permis d'aborder un sujet donc je n'avais encore jamais pu parler avec personne auparavant. C'est bizarre mais je me sens .. soulagé d'avoir dit ce que je ressentais vraiment, au fond de moi"
Elle attendit qu'elle se rassit sur le lit avant de continuer. A son grand désarrois, elle semblait alors plus froide et distante que dans les minutes qui avaient précédées.
"-J'en suis persuadé, ce doit être une région magnifique, si peu qu'on arrive à apprécier l'atmosphère quelque peu singulière d'une grande ville. N'oubliez pas que vous m'avez promis de me servir de guide pour les jours à venir"
Il s'approcha d'Améyst et s'assit sur le lit, juste derrière elle, si bien qu'elle pouvait sentir son haleine chaude dans son dos. Il sourit !
"-Vous vous êtes vraiment femme extraordinaire, attentionée et prête à tout pour aider les autres. Si tout le monde était comme vous, le monde serait sûrement beaucoup moins noir.."
Il posa sa main à côté de la sienne, sans la toucher pour autant.
"-Oui, le monde serait vraiment beaucoup plus beau ..."

Elle se tendit et frissonna de surprise. Elle se retourna vers lui. Elle avait les sourcils froncés et l'air déconfit. Elle le regarda droit dans les yeux se plongeant au fond de son regard
"-...Pardon ? J'espère que vous ne pensez pas ce que vous dites... Parce que... Un monde comme vous le dites serait horrible... Il n'y aurait que des secrets cachés aux yeux de tous et sauvagement défendu. Les plus mauvais manipuleraient les gens, les meilleurs, trop crédules seraient dévorés par le système..."
Elle ferma les yeux et détourna la tête serrant le poing. Elle se leva ne pouvant supporter sans frissonner son souffle sur sa peau et sa proximité. Elle n'avait pas l'habitude... Elle n'avait pas cottoyer d'homme depuis plus d'un an et elle le ressentait. Elle ne savait plus comment réagir. Son regard perdu et plein d'incompréhension s'agitait nerveusement se posant régulièrement sur lui comme pour observer ses moindres faits et gestes. Un mince sourire maladroit se forma sur ses lèvres, et elle ferma les yeux pour se calmer
"-Je suis contente d'avoir pu vous aider... Comptez sur moi pour la visite... Je ne vois pas pourquoi je n'assurerais pas ma promesse... Ca me fait plaisir de vous faire découvrire l'endroit.."
Elle passa une main sur son visage nerveusement et revint finalement docilement s'assoir près de lui, comme pour ne pas le vexer et aussi pour satisfaire son regard alors inquisiteur. Elle cessa de bouger juste après avoir repris sa place.

Les réactions de la jeune femme le déconcertait. Une fois, elle lui tendait une perche, qu'il s'empressait d'ailleurs de saisir, et l'instant d'après elle le fuyait comme si il avait été porteur d'un virus mortel. Il soupira, plus fort cette fois-ci, quelque peu exaspéré par ce qui venait de se passer. Il se demandait pourquoi Améyst n'exprimait pas clairement ce qu'elle voulait, au lieu d'agir ainsi. Risentsu se sentit soudain ridiule mais ne réussit pas en vouloir à la jeune femme. Il laissa le silence s'installait entre eux et se s'allongea à nouveau, les yeux fermés. Comme à son habitude, il tenta de percevoir les conversations des gens qui se trouvaient à l'étage en dessous, dans la salle de l'auberge. Cependant, le seul bruit qu'il arrivait à saisir distinctement était les batements rapide, presque affolés du coeur de la jeune femme. Ses pulsations résonnaient dans ses oreilles et son coeur se serra.
Lorsque la jeune femme revient enfin s'assoir à côté de lui, il se décida enfin à parler, obtant pour la sincérité, bien que cela ne fut pas la voix la plus facile. Il se trourna vers elle et la regarda, cherchant à croiser son regard :
"-Améyst, j'ai bien vu que mon comportement vous trouble et vous avouez ce que je ressens ne va pas être facile. Je n'ai jamais éprouvé ça pour personne d'autre. Cependant, je suis bien conscient que cela n'excuse en rien mon comportement"
Il baissa les yeux malgrès lui :
"-Maintenant si vous voulez que je m'en aille je comprendrais très bien..."

Elle se tendit de nouveau ne pouvant pas controler ses réflexes. Un long frisson secoua son échine et elle se mordit les lèvres
"-Je suis désolée.. C'est... le manque d'habitude... Ca me fait peur, c'est stupide je l'avoue mais la dernière fois qu'un homme m'a approché ses mouvements n'étaient pas des plus amicaux... je sais très bien que vous me voulez pas de mal je vous fait confience, mais comprenez ma réticense sans vous en offusquer je vous prie..."
Elle posa une main sur la sienne et ferma les yeux préfèrant à tout prix éviter son regard
"-Je ne veux pas que vous partiez... je ne veux pas que vous soyez blessé par mon comportement... Vous savez... je suis très différente de vous... Ce qui engendre peut être des malentendus entre nous... ce que vous prenez pour quelque chose est en fait tout à fait différent de mon point de vue... mais... je dis des choses stupides... Je vais m'habituer à votre présence si vous avez le courage de continuer ainsi malgré mes réactions étranges..."
*Je ne suis pas humaine comment voulez-vous que je sois à l'aise ?... Seule ma forme normale me permet d'être totalement sure de moi même... Sous ce que je suis, je peux faire une énorme erreur sans même m'en rendre compte... imaginez un instant la tension qui pèse sur mes épaules...*
Elle rouvrit les yeux et le regarda dans les yeux l'air doux, désolé presque affligé de l'avoir blessé.
"-...Vous me pardonnez ?"
Elle le supplia du regard.

"-Je comprends tout à fait... Vous n'avez rien à vous reprocher. Je voulais juste savoir"
Il se leva et alla remettre du bois dans la cheminée car le feu commançait à s'éteindre. Puis, il souffla la flamme de la bougie qu'il avait allumé en entrant dans la pièce car quasiment la totalité de la cire avait fondu et menacée d'enflammer la table sur laquelle elle était posée. La pièce était désormais beaucoup plus sombre mais Améyst lui confirma qu'il ne lui restait aucune autre bougie. Il restèrent donc dans la pénombre et Risentsu, au lieu de retourner s'assoir auprès de la jeune femme, prit la chaise et alla la poser près de la fenêtre. De là, il pouvait observer l'effervescence de la rue et il fut étonné du nombre de personnes qui étaient encore dehors, bien que le soleil se soit déjà couché depuis plusieurs heures.
Ils restèrent un long moment assis come ça dans le silence puis, lorsque la cloche du temple voisin sonna la moitié de la nuit, le jeune homme prit congé d'Améyst, en promettant de la retrouver dans la salle de l'auberge le lendemain matin. Il quitta la chambre et lorsqu'il se retrouva seul, dans son lit, eut beaucoup de mal à s'endormir. Ses pensées et les évènements de la journée le tourmentaient. Lorsqu'il sombra enfin dans le sommeil, ses rêves furent étranges et ne lui procurèrent que peu de repos.
Le lendemain matin, après s'être soigneusement lavé et habillé d'un pantalon noir et d'une chemise légère, il quitta sa chambre et descendit dans la salle de l'auberge. Il commanda alors deux petits-déjeuners et attendit qu'Améyst le rejoigne pour commencer à manger...

Elle descendit avec presque une demi-heure de retard sur l'horraire qu'ils s'étaient donné. Son regard terne et ses cernes laissaient présager une journée difficile. Elle s'assit en face de lui sourit faiblement, et baissa les yeux. Elle toussa fortement, la main devant la bouche. Elle ne fut pas surprise de sentir au creux de sa paume couler un peu de sang. Elle referma le poing et soupira. Tout sa nuit avait été agitée par ses instincts bestiaux. Sa gorge était en flamme et tous ses organes touchés par le feu qui l'avait de nouveau rongé. Elle s'assit prêt de lui, sur la chaise à côté et se retint à lui pour ne pas tomber.
"-Désolée... Je ne peux... Vous expliquer ce... qui m'arrive... je n'en... ai pas le droit..."
Elle posa sa tête sur son épaule et ferma les yeux. Tout son corps se détendit d'enfin pouvoir trouver réconfort et aide. Après le déjeuner et malgré les nombreuses protestations de Risentsu, la dragonne partit dans sa chambre pour s'habiller. Elle mit un corset bien serré et une robe rouge sang par dessus laquelle elle noua une ceinture dorée. En dessous de sa robe elle enfila ses jambières, et mit dans son décolleté une dague, comme à son habitude. Quand elle fut enfin prête et bien coiffée elle descendit. Ils partirent tous deux en direction des écuries. Au grand plaisir de Risentsu, Améyst avait accepté son aide et se tenait à son bras pour moins souffrir. Leur marche se déroula sans encombre si ce n'était les crises de toux parfois violente de la jeune femme. Arrivée au écurie ils prirent chacun une monture. Une fois hissée sur le dos de Canelle elle se rapprocha de Risentsu le regard doux et suppliant comme pour avoir de nouveau son soutient. Les chevaux marchèrent côtes à côtes durant la balade. Améyst lui montra plusieurs endroits qu'elle trouvaient beaux du moins singuliers...

Risentsu, qui s'inquiétait de plus en plus pour la santé de son amie, força les deux chevaux à rester au pas durant tout la ballade. Au contraire de Canelle qui réagissait docilement, le cheval gris que le jeune homme avait emprunté aux écuries n'avait de cesse d'essayer de se débarasser de son cavalier. Au début, il eut un peu de mal à le calmer à cause de son manque de concentration dû à son inquiétude pour Améyst. Ses mésaventures virent rire la jeune femme et Risentsu crut pendant un moment qu'elle avait recouvert la santé. Mais sa toux devint de plus en plus violente et elle crachait de plus en plus de sang à chaque fois. Risentsu dut longuement insisté pour qu'elle accepte enfin qu'ils s'arrêtent dans une clairière, près d'un cours d'eau. Il descendit rapidement de sa monture, attacha ses rênes ainsi que celle de Canelle à la branche d'un arbre puis aida Améyst à descendre de cheval. La jeune femme marchait à peine droit et faillit tomber lorsque Risentsu la lacha.
"-Tu es sure que tu vas bien ?"
Le stress et l'inquiétude lui fit oublier les formules de bienséance et de politesse : tout ce qui le préoccupait à ce moment là était la santé de la jeune femme. Malgrès ses protestations, il la prit dans ses bras et la porta jusqu'à un rocher plat, au bord de l'eau. Il posa délicatement puis vint s'accroupir devant elle. Il prit ses mains dans les siennes.
"-Ne devrions nous pas rentrer ? Vous ne parraissez pas en êtat de poursuivre la ballade... Je suis désolé, j'aurais insisté davantage pour que vous restiez à l'auberge vous reposer. Je ne me le pardonnerez pas s'il vous arrive quelque chose..."

"-pardonne moi..."
Elle serra doucement ses mains. Elle n'arriva à peine à refermer ses doigts bien qu'elle y mit toute sa force. Destabilisée elle se recroquevilla sur elle même et ferma les yeux agitée de frissons incontrolable. La toux reprit de plus belle secoua son corps et martyrisant sa gorge. Elle se redressa pour s'excuser de nouveau de l'inquiéter mais retomba dans ses bras. Elle se trouva tellement pitoyable qu'elle gémit légèrement et fut prise d'un sanglot. Elle resta contre lui, toussant de plus en plus n'arrivant même plus à penser à ce qui serait bon de faire tant la douleur et les spasmes de son corps omnubilaient sa pensée. Elle rouvrit les yeux un instant essayant de trouver quelque chose qui pourrait l'aider. Elle resta de longues minutes à scruter la nature autour d'elle de manière désespéré jusqu'à entendre, entre deux quintes de toux, le bruit de l'eau qui glissait sur les pierres, bondissaient sur les bords du ruisseau, tombait dans l'herbe. Elle eut alors comme une illumination, et commença à se débattre pour se dégager de son étreinte. Risentsu mit un temps à comprendre qu'elle tentait de quitter ses bras et protesta en disant qu'elle était trop faible mais elle finit par lui faire comprendre d'un regard qu'elle savait ce qu'elle faisait. Elle se glissa dans l'eau glaciale qui la fit sursauter et plongea sa tête dedans pour la boire à grandes gorgées. Peu à peu le liquide l'appaisa, et elle soupira l'air soulagé. Elle se redressa sortit de l'eau en titubant maladroitement, et revint dans ses bras comme si de rien n'était, n'envisageant même pas le fait qu'elle puisse le mouiller et donc le gêner. Elle le regarda longuement indécise ne sachant pas comment lui montrer sa reconaissance puis sourit et l'embrassa doucement sur la joue...

Il serra un peu plus fort la jeun fille dans ses bras. L'eau était encore plutôt froide à cette période de l'année et Améyst recommença bientôt à frissonner. A cet instant, pour la première fois, elle lui apparut faible et fragile. Il passa la main dans sa chevelure et lui sourit avec tendresse. Risentsu caressa la paume de sa main avec son pouce et entrelaça ses doigts dans les siens. Il était heureux qu'elle eut eu ce geste d'affection envers lui. Le jeune homme contempla les formes du corps d'Améyst que le velours mouillé de sa robe laissé paraître.
"- On devrait peut-être rentrer pour que tu ne tombe pas plus malade..."
Il la souleva avec délicatesse et la fit monter sur Canelle. Après hésitation, il décida de monter lui aussi avec la jeune femme, pour la secourir en cas de chute. Il prit la bride du cheval gris qu'il avait emprunté aux écuries et la glissa sous la sella de Canelle. Bien qu'il sut que ce geste était dangeureux, aussi bien pour eux que pour l'autre cheval, il ne put se résigner à laisser Améyst monter seule dans cet état. Il pria en silence pour qu'il n'arrive rien. Le trajet de retour fut très long car il força les deux chevaux lentement. Il prit la bride dans la main droite et entoura son autre bras autour des épaules de la jeune femme. Il déposa un baiser sur l'arrière de sa tête, sur sa chevelure encore ruisselante de l'eau de la rivière. Quand ils arrivèrent enfin, Risentsu s'occupa rapidement de la jument puis porta Améyst dans ses bras jusqu'à sa cambre d'auberge. Il la déposa sur son lit et lui conseilla de se reposer. Elle s'endormit aussitôt. Le jeune homme alluma à nouevau un feu et se laissa tomber sur une chaise, la regardant dormir.

La dragonne s'agita dans son sommeil, gênée par une quelconque chose, et se réveilla en sursaut, sentant de la sueur froide couler le long de son dos. Elle se redressa et comprit que ce n'était que le regard du jeune homme qui était posé sur elle, la regardant fixement. Elle frissonna un instant contente que ce sentiment de danger soit dissiper et remplacer par une impression de sécurité et de bonheur. Elle sourit, leva les yeux vers lui et le supplia du regard pour qu'il vienne la rejoindre et se coucher à côté d'elle. Elle se laissa retomber sur le dos, et soupira doucement. Quand il fut près d'elle elle sourit et referma les yeux. Elle était rassurée par la chaleur de son corps et sa présence charismatique.
"-Merci de m'avoir tiré de ce mauvais pas... Je ne sais pas ce qui me serait arrivé si je m'étais évanouie seule dans une rue... en fait je ne préfère même pas imaginer... Si jamais un..."
Elle ferma les yeux secouée d'un frisson le visage tendu par le dégout et l'horreur. Elle se colla à lui et se lova dans ses bras en douceur
"-...Oh merci Risentsu... Qu'aurais-je donc fait sans toi ?"
Elle ferma les yeux et se laissa bercer par sa respiration trouvant le moment plus qu'agréable ayant la nette envie qu'il ne se finisse jamais. Ses bras doux, sa chaleur, sa voix réconfortante... Jamais un moment de réconfort et une maladie ne lui avait autant plus. Elle rouvrit els yeux et regarda le plafond en silence. La pièce était aussi miteuse que le couloir, et pourtant... Elle s'y sentait bien, et n'avait pas envie de la quitter

Il se sentait heureux, ainsi couché auprès d'elle. Cependant, il continuait de s'inquiéter pour la santé de la jeune femme. Pourtant, il décida de ne pas lui faire part de ses inquiétudes et de profiter au maximum du moment qu'il éteint en train de vivre. Il eut un geste d'hésitation, comme si il avait peur qu'Améyst réagisse de la même façon que la veille, puis la serra contre son corps. Après tout, elle semblait tout à fait différente du soir précédent et s'était bien elle qui avait fait le 'premier pas' vers lui. Il espérait sincèrement que son besoin de tendresse et d'amour ne disparatrait pas un même temps que la maladie.
Risentsu baissa les yeux sur la jeune femme et la trouva encore bien pâle. Il se redressa légèrement pour tirer la couverture pliée sur le bord du lit. Puis, il saisit un oreiller et le glissa délicatement sous la tête d'Améyst.
"-Mais c'est tout à fait normal..."
Il se pencha et déposa un baiser sur son front.
"-Je t'aide exactement de la même façon dont tu m'as porté secours. Je ne remercie jamais assez les dieux de m'avoir permis de te rencontrer..."
Pendant son sommeil, il avait rallumé un feu et la flamme crépitaient à présent dans le foyer de la cheminée, diffusant dans la pièce une chaleur agréable.
"-Dis le moi surtout si tu as besoin de quelque chose, je suis là. Demande moi ce que tu veux et je le ferais"
Il crut que la jeune femme voulait se redresser et serra un peu plus fort encore Améyst dans ses bras, en prenant bien soin de ne pas lui faire mal.
"-Non" murmura t'il "Reste allongée. Repose toi, tu sortiras demain"

Elle frissonna se sentant ettoufée par ses bras mais n'en dit rien. Elle fronça les sourcils et força sur son étreinte pendant un instant jusqu'à ce qu'elle puisse se hisser à son niveau, que leur visage soient face à face. Elle sourit faiblement et referma les yeux la tête penchée vers l'avant pour que leur regards ne se croisent pas.
"-Je crois que j'ai tout ce dont j'ai besoin non ? De la chaleur... De... La... Douceur... De l'amitié de la gentillesse... Toi..."
Elle feinta une quinte de toux pour qu'il ne rélève pas le dernier mot qu'elle avait prononcé
"-... Je suis contente moi aussi de t'avoir rencontré, mais ca ce n'est pas du aux dieux, mais à la fatalité ou au destin, ou même au hasard... Les dieux ne peuvent pas s'occuper de toutes nos vies en même temps de manière aussi recherché... Non ils se contentent de relever les très bonnes et très mauvaises actions... ca ne va pas plus loin..."
Elle le laissa reprendre une ferme étreinte autour de son corps mince et sourit
"-... Je me sens bien là... C'est étrange quand même... Mais c'est très agréable.. Merci de ne pas fuir juste parce que tu ne comprends pas ce qui m'arrive et parce que je ne veux ni ne peux te le dire..."
Elle ferma les yeux fatiguée et posa sa tête contre son cou, ses lèvres près de son oreille, son souffle contre sa joue. Son coeur était resté calme malgré le fait qu'il se soit approché. C'était étrange qu'elle se soit si vite habitué à lui. Elle sourit heureuse que tout se passe bien
"-...Qu'est ce que tu veux faire demain ?"

Il relacha la pression de ses bras autour du corps de la jeune femme et se releva pour s'adosser contre le mur tout en restant sur le lit. Il passa gentiment la main dans les cheveux d'Améyst et l'ebouriffa.
"-Je suis content, tu as l'air d'aller mieux" dit-il en souriant.
Il ajouta d'une voix plus grave :
"-Pourtant, je ne pense pas vraiment que tu sois en état de sortir demain, ou alors seulement pour pas longtemps. Je préfère à tout prix éviter de prendre de risque sur ta santé. Nous ne sortirons que j'ai la conviction que c'est terminé et encore, pas longtemps !"
Il avait bien conscience qu'il avait pris un ton autoritaire et que la jeune femme n'avait aucune raison de lui obéir. Cependant, il espérait que son refus catégorique l'incite à se conduire de manière prudente.
*Pourvu qu'elle ne se fache pas ...*
Il essaya de se détendre et poursuivit :
"-Ainsi tu crois au hasard ? Je suis plutôt d'accord avec ta vision des chose, les dieux ne peuvent pas tout : nous sommes trop nombreux... sinon le monde serait parfait, et ce n'est pas le cas "
Il lui sourit :
"-On n'aurait pas pu imaginer hasard plus merveilleux ..."

Elle le regarda surprise et fit la moue, n'aimant pas en générale qu'on lui dicte la conduite qu'elle devait adopter et surtout devoir la respecter. Elle fronça un sourcil l'air mécontent, puis se mit à rire franchement, amusée. Elle le regarda dans les yeux et secoua la tête
"-...Ca ne risque pas de marcher comme ca avec moi, mais je veux bien faire un effort... Si bien sur tu n'es pas sans cesse sur mon dos pour me dire de ne pas me lever ou de ne pas aller dehors... Mais je te fais confience... je suis sur que tu n'es pas embétant..."
Elle sourit et cambra le cou. Elle le regarder en contre-plongée l'air doux et amusé le visage tendu vers lui les yeux suppliants
"-...Alors le nouveau maitre de ma vie... Pourquoi tu t'entêtes à ne pas vouloir rester coucher ? Et si toi tu tombais malade ? On serait bien... Il vaut mieux que tu restes couché bien au chaud... et cetera... et cetera..."
Elle rit et posa une main sur sa joue. Elle le regarda dans les yeux semblant réfléchir puis sourit d'un air légèrement moqueur
"-Tu sais que tu t'engages sur un chemin difficile ? garder une femme au lit n'est pas une paire de manche... Il va te faloir bien du courage pour arriver à tes fins, et sache qu'en ma... Enfin, comme je suis une femme, à part entière bien sur, je ne risque pas de te faciliter la tache au contraire, je risque, sans le faire exprès, de te demander l'impossible pour accepter de rester coucher... Je risque de vouloir te faire subir la même peine... je vais aussi vouloir aller me laver mais là je ne céderais pas c'est sur : je ne compte pas rester sale au lit comme ca... Quoi que tu puisses dire... monsieur le hasard..."
Elle retira sa main et se recoucha correctement les yeux fermés...

Il la retint doucement pour pas qu'elle s'éloigna de lui davantage :
"-Désolé de te savoir mais si, je suis très embêtant au contraire !" rigola-t'il " tu vas m'avoir sur le dos jusqu'à ce que tu sois complètement remise, je ne quitterais pas d'une semelle."
Il s'allongea à nouveau à côté d'elle sans la toucher :
"-Rester coucher à côté de toi pendant toute une journée ... hum, c'est pas que ça me tente, mais presque !"
Il roula sur le côté et passa les mains sous la couverture pour la chatouiller. Ils rigolèrent pendant que Améyst essayait de se dégager doucement. Risentsu remarqua que la robe de la jeune femme était encore bien humide et il fut surpris qu'elle l'est encore sur elle.
"-J'avais complètement oublié cette robe. Tu dois être glacée, tu devrais aller te changer"
Il retira la couverture et aida Améyst à sortir du lit. Elle partit vers l'armoire pour en sortir des vêtements puis se retourna et lui lança un regard interrogateur.
"-Ah mais désolé ! je viens de promettre que je ne te quitterais pas avant que tu sois remise, je me retourne d'accord, mais je ne sors pas. Imagine qu'il t'arrive quelque chose ... je sais pas moi tu pourrais .... glisser sur ta robe ?"
Il lui adressa un sourire moqueur et se retourna. Il contempla les défauts de peinture sur le mur jusqu'à ce que la jeune fille eut fini de change de tenue.