Quartiers pauvres..

Lisyx n'allait pas se le faire répeter. Elle sauta avec agilité sur le sol et, toujours avec la même discrétion, se dirigea dans une ruelle sombre éclairée seulement par des torches. La lueur rouge qui se refletait sur son visage renforçait son air dur à la recherche de quelques batailles sanglantes. Elle dégaigna très légèrement son katana et s'approcha discrètement des hommes qui dévoraient déjà du regard Améyst. Elle tira d'un coup sec l'arme et le fit tounoyer sur le côté, attendant le premier coup. Elle sauta sur un tonneau de bière à moitié vidé et d'un grand bond agil elle propulsa ses deux jambes sur un homme qui tomba, le souffle coupé sur le sol. Elle para des coups de glaives, esquivant la frappe d'un grand barbu qui poussait des hurlements dans un jargon qu'elle ne connaissait pas. Elle frappa du plat de sa lame un homme, entendant le craquement de sa clavicule. Elle sourit. Ca y est, elle était enfin dans son élément naturel. Elle sentit une lame abimée accrocher la chaire de son bras droit, et elle serra les dents pour oublier la douleur. Jetant un rapide regard à sa blessure, elle vit que celle-ci était longue d'une dizaine de centimètres, large mais peu profonde. Elle donna un coup rapide au niveau de la jugulaire, et un jet de sang l'éclaboussa, tandis que le visage de son agresseur se figeait dans un masque d'horreur et de douleur. Il avait juste eu le temps de savoir que la mort approchait. Elle se retourna pour jeter un coup d'oeil à Améyst qui se débattait avec ardeur. Lisyx eu un mauvais pressentiment, et instictivement, sorti une fine lame de sa ceinture qu'elle lança derrière elle, sans se retourner, se laissant guidée par sa fine ouïe qui lui indiquait, au sifflement d'une lame fendant l'air, qu'un de leurs assaillant était sur le point de lui fendre le crâne. La lame trouva sa place dans l'oeil droit de l'homme qui lacha son épée , les mains toujours en l'air, comme pour essayer de porter un coup fatal qui n'arriverait jamais.

Améyst sentit son souffle de feu montait le long de sa gorge humaine. Mais comme celle-ci n’était pas adaptée elle tomba à genoux en se tenant la gorge à deux mains, le regard perdu dans le vide occulté par la douleur. Elle n’arrivait plus à respirer et sa vision se troublait. Elle se releva difficilement et passa au travers le groupe d’homme qui la regardait d’un air effrayé. De son dos blessé coulait un liquide bleuâtre qui était son sang. Elle sortit de combat regardant le jeune homme qui défendait une femme qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Elle s’adossa à un mur. Sur ses joues coulaient les larmes de douleur que son apnée forcée lui arrachait. Quand de nouveau elle put respirer tout son corps s’agita de spasme. Elle vit quelques lueurs s’allumer étrangement puis sa vision revint et elle observa Lisyx combattre avec ardeur. Par chance elle ne l’avait pas vu flancher aussi bizarrement, et de manière si soudaine. Elle reprit son arme et son courage à deux mains [ZOGMMMAAA XD] et à coup de son épée non tranchante elle assomma un homme. Celui qui fut en face d’elle juste après eut la chance d’acquérir un nouveau statut de masculinité. Son être était déchainé par la douleur de ses pensées et celle réelle qui venait du fait qu’elle n’était plus elle-même, qu’elle ne pouvait pas agir comme le faisait son corps par habitude. Quand les quelques hommes qui restés furent mis en déroute par les coups des quatres combattants, Elle s'arrêta, et s'éloigna dans l'obscurité d'une lampe qu'elle éteignit en la jetant à terre avec colère. Elle se dissimula dans l'obscurité sentant son sang couler le long de son dos, sentant ses entrailles la bruler de milles feux. Sa respiration sifflante et son regard reptilien semblaient être les deux seules choses qui ressortait du coin d'ombre qu'elle s'était fait. Elle se mit à frissonner à cause de l'air ambiant qui lui parut soudainement glacé. Sa peau était brûlante, comme si elle souffrait d'un mal qui la rongeait de l'intérieur pour la faire agoniser lentement. Elle regarda les deux personnes qu'elles avaient sauvé en silence..

Lisyx ne comprenait pas ce qui se passait. Améyst s'était éloigné puis était revenu dans la bataille en frappant avec une force surhumaine. Et maintenant elle s'éloignait de nouveau dans les ténèbres. Lisyx jeta un rapide coup d'oeil aux deux personnes restantes. Une jeune femme et un homme. Puis elle se dirigea vers Améyst et posa une main sur son épaule brûlante.
"Ca va?"
Elle conaissait la réponse, mais c'était un reflexe de demander ça. Elle avait prit cette habitude ches les humains. Elle croisa son regard reptilien et son sang se glaça dans ses veines. Elle s'éloigna d'un pas, et essuya avec soin la lame de son katana, trempée d'un liquide pourpre. Elle rangea l'arme dans son fourreau et alla cherche la lame necore planté dan l'oeil d'un des hommes. Elle tira d'un coup sec et rangea son couteau après l'avoir aussi essuyé. Elle revient de nouveau vers Améyst dont la respiration ne semblait pas vouloir se calmer. Gonflée de colère, elle dit, mesurant l'impact de ses mots pour ne pas trop la blesser:
"Je vois que tu ne m'as pas tout dit. Tu n'as pas respecté le contrat. Et tu vois où ça nous mène? Ca peut nous mettre dans des situations délicates et on pourrait risquer nos vies. Chacun à ses secrets, nous sommes d'accord. Mais ce genre de secret ne se garde pas longtemps et sont dangereux. C'est sur, t'as réussi à me faire dire ce que tu voulais sur mon passé, t'as réussi à me mentir et à me faire accorder ma confiance, tu avais raison lorsque tu disais que tu étais manipulatrice. Ton secret ne m'aurais pas génés s'il ne nuisait pas à autrui."
Elle releva ses yeux bleus foncés aux reflets de glaces et les planta dans ceux de la jeune femme. Ses pupilles en amende sonfirmait ce qu'elle avait pensé depuis le début. Elle n'était pas humaine. Ca l'intriquait mais maintenant elle ne chercherait pas à savoir qui elle etait. Elle avait trop menti et les conditions du contrat n'avaient pas été respectée. Elle s'éloigna et se dirigea vers la place. Elle hésita un instant à parlers aux jeunes gens, mais ne fit que tirer son couteau, se diriger vers le cerf, et trancher d'un coup sec les liens qui l'entravaient. Elle regarda la lune qui se levait au dessus-c'eux. l'éclat, bien que ternis par les ciel couvert, étincelait d'un éclat argenté qui regonflait son coeur et lui redonner des forces. Elle fit quelques pas, se retourna vers Améyst, et lacha:
"Oublis l'accord que je t'avais proposé, je crois que je vais rester seul et continuer mon chemin, l'obscurité, lui, n'a pas de secret pour moi."
Elle s'éloigna à grands pas, rapidement, pressé de sortir de cette place où elle s'était rendu compte, avec humiliation, qu'elle s'était faite avoir et manipuler. Elle aurait du écouter sa conscience. Celle qui lui soufflait de ne faire confiance qu'à elle-même. Déjà bien enfoncée dans la ruelle obscure, sa colère redoublant, elle sentit le vent se lever autrou d'elle, assez puissant pour éteindre sur son chemin, les flambeaux, plongeant son visage dans une obscurité qu'elle ne connaissait que trop bien. Elle voulait disparaître de cet endroit. Les torches encore fumantes, laissaient derrière son passage un léger nuage de fumée grise qui l'envelopait déjà, comme pour subvenir à cette envie.

Elle porta sa main à sa gorge douloureusement, le regard encore brouillé par les larmes de douleur. Elle se redressa douloureusement, et soupira. Elle se détourna de la place avant de se figer sur place se souvenantdes deux jeunes gens qu'elle venait plus ou moins de sauver. Elle frissonna et s'avança jusqu'à eux, chacelant légèrement. Elle les regarda un instant avec son même regard, puis secoua la tête et se fit plus douce.
"-Ca va ? Vous n'êtes pas blessés au moins ?"
Elle n'attendit même pas leur réponse et détourna son regard d'eux s'interessant à la ruelle dans laquelle Lisyx était partie. Elle frissonna, mécontante de ne pas l'avoir contentée. Elle se mordit sauvagement les lèvres. Elle l'avait déçue, et ce n'était sûrement pas la première personne à partir sous son regard pour une cause ou une autre qui venait entièrement d'elle. Elle serra la poing et malgrès la douleur qui continuait de siéger entre ses côtes elle courut après elle. Elle s'arrêta à peine à l'entrée de la ruelle le souffle coupée, l'air fatigué.
"-...Att..."
Elle regardait dans l'obscurité sans rien y voir, sans rien pouvoir faire. Elle s'appuya sur l'angle du mur de bois. Une ou deux échardes se plantèrent dans sa peau ravivant un peu son énergie. Elle s'avança courageusement et finit par l'apercevoir bien au loin en train d'escalader un mur pour mettre le plus de distance entre elle et la dragonne.
"-...Li... Syx..."
Son souffle était de nouveau coupé sa voix rauque. Quand elle fut hors de vue de nouveau elle s'appuya entièrement sur le mur
"-...Par...Don..."

Ieros n’avait pas bougé. Il n’avait jamais connu un tel massacre, et pourtant, à la fois, il resta paralysé face à un souvenir plus noir qu’il préférait oublier. Elles étaient arrivées là, si vite, telle la foudre qui grondait tard, parfois, le soir. Il se contentait d’esquiver les coups d’un pas agile tout en restant à proximité de la jeune femme qui était là avant son arrivé qui semblait ne pas bouger non plus. Il jeta un œil à la ronde lune, seule source de lumière astrale à présent. Ieros, après avoir retrouvé une stabilité morale en dissimulant son souvenir, en profita pour observer les gestes et le caractère de chacune des deux nouvelles arrivantes. Il remarqua une fougue meurtrière chez la plus jeune, une faiblesse chez la plus âgée. Mais cette-dernière était également la plus résistante bien qu’elle évita le combat à deux reprises, ses gestes étaient bien placés, son placement, encore à améliorer et sa force, incontestable. Il scruta également les visages, la plus jeune n’était sans doute pas humaine, ses traits trop bien fins pour une femme. La plus vieille, elle, en avait tout l’air mais, sans savoir quoi, il ressentait une différence dans son comportement. Les années pendant lesquelles il avait reconstitué le passé perdu à partir de traces contestables et incomplètes avaient forgé chez lui une certaine aptitude à découvrir ce qui se cachait sous les couches superficielles. C’est alors, que sorti de ses questions, celle dont il ne savait reconnaître l’origine s’approcha de lui. Il n’eut temps de lui répondre, elle s’était déjà éclipsée. Il la suivit du regard avant de poser le sien sur la jeune femme à laquelle il s’était joint avant le massacre.
« Mademoiselle ? Vous portez-vous bien ? »

Lisyx avait sauté avec souplesse sur le mur effritable, sans faire tomber un seul grain de poussière. Avec une agilité surprenante, elle se mouvait dans l'ombre, tel un réptile sur ses gardes, le torse appuyé sur le mur, rasant les pierres tranchantes, dont les fissures se remplissaient du sang de sa blessure qui coulait, et s'y collait comme pour bien les comblées. Elle entendit Améyst courir derrière elle, et sans se retourner, une douleur lui étreignit le coeur. Plus causée par la tristesse que par la haine. Puis, se redant compte que la jeune femme s'excusait, et avait vraiment l'air boulversé, elle sauta en haut du mur, et se retourna. Elle s'excusait à présent. Pour mieux se moquer d'elle peut-être. Mais en voyant l'expression de la jeune femme, la douleur qui lui donnait un air inhumain disparu de son visage et l'expression de Lisyx se radoucit. Elle la regarda, un instant.
"Tu es peut-être prête à tout me dire. A moins que je ne sois pas digne de confiance?"
D'un coup d'épaule elle avait replacée sa cape et et avait enfoncé d'un geste rageur son tricorne sur sa tête. Renouant son petit foulard noir autour de son cou, elle s'assura que ses couteaux à sa ceinture et le long de sa cuisse était bien rangé. plus par habitude que par nécéssité. Elle se secoua interieurement. Nulle personne saine d'esprit ne lui ferait confiance. Ce n'était qu'une gamine incapable de faire face à ses pulsions meutrières. Elle redisposa son katanta au niveau de son flanc gauche. La fine lame en acier inoxydable comportait d'étranges gravures dans une langue qu'elle seule conaissait. Une langue ancienne que seul son maître pratiquait, et qu'il lui avait apprise, cédant à ses constantes demandes. Le fourreau d'ébenne, était simple et lisse. Quant au pommeau et au manche de l'arme qui dépassait, ils étaient d'un métal noir sur lequel se mélangeait écritures anciennes et symboles tous deux en argent. Lisyx, de ses mains gantées, caressaient le pommeau de son arme étalant inconsciement du sang sur celui-ci.

Elle se redressa en la voyant, ses yeux redevenu normaux ne semblaient totalement éteins par la douleur qui l'accablait. Elle baissa les yeux l'air déconfit la mine désolée.
"-...J'ai..."
Elle lui lança un regard chargé de remord, et en tant qu'animal, ce n'était que les purs sentiments qu'elle ressentait. Elle se mordit les lèvres
"-Eté plus stupide que jamais... Je me mettrais gorge sous ta lame si j'en avais la force, et t'accablerais d'insultes jusqu'à ce que ta colère te donne l'envie de me tuer pour te prouver ma confience.. Et si jamais tu me tuais, si quand tu aurais raison de le faire... Je peux pas te le dire... Ce que tu as vu... Tu dois te douter de beaucoup de secrets lourds qui pèsent sur mon coeur. Je suis surement l'être le plus faible et le pitoyable que tu n'as jamais rencontré. Tu n'as jamais vu plus instable psychologiquement et plus atteint physiquement... Pourtant, j'ai des raisons... Elles me brulent les lèvres, ma peau s'embrase à cause de se secret et mon corps tombe en ruine... Mais je t'en supplie... Crois que j'ai toutes les raisons de garder mon secret pour moi... C'est pour le bien de mon peuple... Si je voulais te le montrer... Il faudrait être à des lieux et des lieux de toutes civilisations humaines, dans un coin de nature isolé et non corrompu... Pars pas s'il te plait... Tu es la seule... La seule qui ai dagné me parler, et je t'en suis reconnaissante à vie... Je te le dirais quand j'en aurais l'occasion... Je pensais pas que tu réagirais comme ça... La seule personne qui est en danger c'est moi même, mon corps pourra bien un jour mourir, et ce jour là tu comprendras pourquoi... même dans la mort tu connaitras mon secret..."
Des larmes se mirent à couler sur ses joues
"-Je suis pitoyable regarde moi.. Toi au moins tu es forte..."
Elle s'effondra à genoux, fatiguée, exténuée par la douleur. Ses yeux se fermèrent et elle se recroquevilla sur elle même
"-...Pardon pour le mal que je t'ai causé de quelque manière ce soit..."
Elle fut agitée d'un soubressaut, puis cessa de bouger attendant de savoir si Lisyx la mépriserait ou si elle préférerait le mutisme devant cette trahison que la dragonne trouvait elle même impardonnable..

Lisyx demeura un instant ébahi par le discour de la jeune femme. Puis, silencieusement, elle sauta du mur et s'approcha d'Améyst. Elle posa une main sur son épaule et lui dit:
"Tu n'es pas pitoyable. C'est moi. J'ai eu tort de douter de toi. Tu en as déjà dit long sur toi, et tu as surement des raisons de me cachre ces secrets. Tu n'es pas faible. La personne forte est celle qui sait gagner les guerres sans prendres les armes. C'est ton art, ton don. Je suis absolument incapable de résister face à mes pulsions meurtirères, chacun a ses faiblesses, et c'est ma plus grande."
Son regard perçant força la jeune femme a relever la tête et Lisyx reprit:
"Allez, relève toi. De toutes les personnes que j'ai connues tu es une des plus fortes. Une personne faible ne sreait pas venu s'excuser. Elle n'aurait pas pu plier devant ma colère ou ma douleur. JE pense que tu te serais très bien entendu avec mon maître. Mais pour le moement, tu as besoin de te reposer, voilà la seule source de tes problèmes : ta fatigue qui te fait croire que tu es faible. Et si te battre te mets dans cet état là, ne t'inquietes pas pour ça, je serais là pour cisailler la charpente des autres à ta place."
Elle avait dit ces derniers mots avec un grand sourire et un clin d'oeil. Puis, lui tendant la main pour qu'elle se relève, elle lui reproposa l'accord dont elle lui avait fait part dans la chambre avant ce combat.

Améyst s'effondra au bout de quelques pas douloureux dans les bras de sa jeune amie. Elle grogna puis gémit faiblement
"-...C'est pas la fatigue, c'est un feu qui me brûle et qui me tue, c'est le feu le plus puissant que je connaisse, celui de la colère et de la rage qui embrase mon corps... C'est comme si un instinct me blessait pour que je ne tue pas, que je ne combatte pas. Pourtant la lame que j'utilise n'est comme tu l'as vu pas dangereuse comparée à la tienne. Je ne l'ai jamais polie. Je suis faible comme un arbre chétif, mais je me plie sous les dangers les esquivants plutôt que de risquer ma vie..."
Quand elles croisèrent les deux jeunes gens qu'elles avaient sauvé, Améyst leur glissa un petit mot de sa voix douce et atténuée.
"-...Si vous avez besoin d'aide n'hésitez pas, notre auberge au au coin de la prochaine rue..."
Elles reprirent leur route en silence. Améyst était faiblement accroché aux bras de Lisyx, se trainant avec de plus en plus de difficultée. Quand elles arrivèrent enfin dans la chambre de l'auberge elle se laissa tomber dans sur le lit, lachant son épée qui tomba au sol dans un grand fracas métalique. Elle ferma les yeux. La dragonne se tordit soudainement de douleur, sa respiration de nouveau sifflante avait mis fin au silence lourd qui régnait. Son regard redevint reptiliens. Tout son corps était secoué de violent frissons. Elle se débattait tant bien que mal pour mettre fin à sa transformation. Elle se redressa. Son corps entier était douloureux comme si sa chaire était à vif, et ses muscles puissant révêlés au grand jour. Elle sentait son pauvre coeur battre et s'emballer au fond de sa poitrine comme s'il cherchait à se débattre et se libérer de ses côtes pour s'enfuir au loin, pour s'éloigner de cette douleur. De sa colonne vertébrale sortir quelque pics de corne noir comme de l'ébéne. Ceux-ci parcourait son dos jusqu'à sa nuque...

Lisyx l'avait écouté en silence, s'étant bien rendu compte de la force qu'elle avait employé lors de ce combat qui la détruisait petit à petit.
"C'est bien pour ça, qu'il faut que tu me laisses le faire. C'est moi qui combat à partir de maintenant! Et toi, tu vas te repo..."
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un frisson lui parcouru la colone vertébrale tandis qu'elle observait avec peur, la scène qui se passait devant elle. Ce sentiment fut bien vite remplacée par une promesse: *Surtout ne pas poser de questions. Surtout ne pas poser de questions.* Elle regarda les pics d'ébenes remonter jusqu'à sa nuque, et elle finit sa phrase avec l'air de dire: "tu vois, c'est exactement ce que je te disais"
"...ser."
Elle attendit encore quelques minutes que les spasmes de la jeune femme se terminent, sans trop savoir quoi faire. Puis, entendant la douce respiration d'Améyst ralentir, elle rangea l'épée de la jeune femme dans un anglede la pièce, un peu derrière l'embrasure de la porte, de sorte qu'aucune personne rentrant dans la pièce par la porte ne puisse la voire. Seul Améyst le pouvait. Puis, lentement, elle se hissa sur le bord de la fenêtre, fit basculer celle-ci, et avec l'agilité d'un chat, elle monta sur le toit, dans un silence le plus total. D'un geste rapide elle repoussa le battant de la fenêtre pour que personne ne voit qu'elle était ouverte, et s'assit sur la chaume. Son ergard parcouru un instant le ciel dont les sétoiles lui offraient une lumière rare en ces temps obscures. Lironie de la situation la fit sourire. Les humains avaient peur de la nuit parce qu'elle était obscure mais en ce moment, c'était le jour qui était sombre et qui n'offrait qu'un vague apperçu de leur sinistre avenir, le ciel était entièrement couvert, et personne ne savait comment la lumière du soleil pouvait encore filtrer. La nuit était plus rassurante maintenant, plus agréable pour eux. Personelement, Lisyx avait toujours préféré la nuit, la brume, la pluie. Elle s'y sentait bien. Lentement, jetant un dernier regard à une lune voilée, elle se leva, et, en marchant sur les tuiles avec une agilité peu commune, elle sauta sur le toit d'une autre maison, et ainsi de suite, continuant cette ballade nocturne sous le seul regard des astres.

Eellien regarda la scène, terrifiée, incapable de bouger aucun de ces membres. Ces deux femmes étaient arrivées si brusquement, et ce sang qui s’était déversé devant elle en quelques minutes… Ses yeux brillaient de larmes de peur et de douleur pour ses vies envolées. Son cerf s’approcha d’elle et souffla dans son dos. Elle se retourna et le serra de toutes ses forces dans ses bras. Ces larmes déferlèrent sur ses joues roses, elle entendit une voix grave et mielleuse derrière elle : un homme lui parlait… Elle le contempla et répondit à sa question :

« Euh…Je vous remercie tout va bien… Euh… Veuillez m’excuser, mais je ne sais absolument pas où je suis, pourriez-vous ‘indiquer la direction du centre ville ? »

Elle regarda la place rouge et noire de sang et de haine, pourquoi ce massacre ? Elle ferma les yeux et sentit la brise légère sur sa chevelure noire.

Ieros ne savait que faire. Il savait expliquer une histoire ou une légende, rendre claire ce qui était sombre et secret, mais cette situation le dépassait. Il ne pût que tendre un mouchoir à la jeune femme. Il ressentait une étrange sensation qu’il n’avait jamais connu. Cette femme semblait attachée à ce cerf, comme lui à certaines questions. Mais une chose manquait, il cherchait des réponses par simple curiosité. Cependant elle, le cerf dans ses bras, les larmes ruisselantes, dégagé une chose plus importante. Il vit alors l’image de sa mère, le serrant dans ses bras un lourd soir d’orage. L’image se dissipa aussitôt. Il entendit enfin la douce voix de l jeune femme.

« Je suis au moins aussi perdu dans cette ville que vous. Le centre ville, à mon simple avis, se trouverai au centre de la ville comme son nom l’indique. Excusez-moi, je ne suis guère habitué à ses villes et à la civilisation urbaine. »

Il la regarda. Elle avait de doux yeux noirs en amande. Ses cheveux noirs nacrés sous l’astre lunaire brillaient comme la lumière des étoiles que l’on contemple sans réellement connaître. Les trais fins se dessinaient parfaitement dans l’obscurité de la nuit. Reprenant ses esprits, oubliant un instant ses habitudes d’observations, il ajouta d’une voix paisible en avançant l’autre main en signe d’accord.

« Découvrons cette ville ensemble, nous découvrirons forcement ce centre ville. »

Eeillen regarda cette main tendue vers elle. Elle pris peur: si je la serre il découvrira mon secret pensa-t-elle. Elle s'approcha de l'homme et lui dit:

"Vous avez raison, faisons la route ensemble... Vous voulez monter sur mon cerf peut être?"

Elle marcha pour se diriger en dehors de la place sanglante. Elle avança dans la pénombre, l'homme se trouvait à ses côtés. Elle entendit soudain un bruit aigü, elle prit peur et s'arrêta brusquement, elle se retrouva dans les bras de l'inconnu. Elle leva les yeux pour voir son visage, elle ne vit que ses contours mais ne pu voir ces magnifiques yeux. Elle sentit soudain des picotements le long de son dos et dans ses mains. Elle poussa un cri très aigü et partit rapidement des bras de cet homme. Elle toucha sa mai droite: elle la sentait... Il ne fallait pas qu'il découvre, elle toucha son cerf et continua à marcher dans la sombre rue. Elle regrada le pendentif qui se trouvait autour de son coup: sa couleure émeraude était si vive, qu'elle permettait d'éclairer un peu cette nuit interminable. Ils arrivèrent enfin tous deux dans une autre rue parallèle à celle où ils se trouvaient, elle était éclairer grâce à des lanternes, ce la leur permettait de voir plus facilement leur chemin. Eeillen regarda sa main encore une fois.

"C'est bon, on ne voit plus rien... Heureusement..."

Elle se rendit compte qu'elle venait de parler à haute voix. Elle baissa la tête et regarda l'homme.

Le feu s'attaquait avec un rage dévorante à ses organes. Améyst se redressa à bout de souffle, blême le regard affolé, elle semblait voir sa mort dans l'obscurité omniprésente. Parcourue de trop nombreux frissons pour qu'elle soit habile elle se déshabilla, et enleva fébrilement les attache de son corset. Quand elle fut enfin nue, elle tassa ses affaire dans le coin le plus sombre de la pièce et les couvrit des draps. Elle monta à son tour sur les toits et sortit de la ville en sautant de toit en toit. Elle attérit sur la muraille et se cacha dans un coin. Son souffle agité et ses tremblement convulsifs faillirent attirer l'attention des gardes, mais ceux-ci se concentrèrent sur un groupe de personne amassé en contre-bas. Elle sauta en dehors de la ville sous les yeux ébahis des gardes qui la virent enfin. Elle s'enfuit en courant dans la campagne ne sachant pas encore si elle aller mourir ou si il était encore temps. Arrivée à un bosquet elle s'agenouilla par terre regardant le ciel puis ferma les yeux laissant son instinct et son corps se libérer d'un coup. La dragonne réaparu alors, au dépend de l'humaine. Son souffle rauque se répercutait contre les arbres et se propagea dans la forêt. Quelques oiseaux s'envolèrent, et des animaux vinrent à sa rencontre. Ils discutèrent de longues minutes après quoi Améyst prit son envol avec un peu de difficulté. Quand elle se sentit correctement portée par les vents, logée au fond de la nuit d'ébène elle ouvrit la gueule et poussa un long rugissement où se melaient douleur et joie. Elle survola de haut la grande citée d'Oalgam, répètant son cri plus d'une fois. Elle put voir beaucoup plus bas les gens sortirent au son de ce hurlement bestial l'air appeurés. La milice s'arma et scruta le ciel sans pour autant déceler sa présence. Elle vit un moment Lisyx, la tête tournée vers le ciel regardant elle aussi avec surprise la pénombre. De là haut tout semblait plus beau et plus digne d'être respecté, enfin elle retrouvait l'envie de vivre et l'agréable impression de se sentir vraiment en vie...

Même si elle se refusa à attraper sa main, il fut ravi lorsqu’elle l’invita à le suivre. Il préférait faire la route avec une personne habituée aux villes et à leur fonctionnement que seul. Il sourit. Depuis le temps, Ieros avait prit l’habitude de cette longue et éternelle nuit qu’il avait toujours préférée à la violente lumière du jour. Il suivait la jeune femme de près de peur de la perdre de vue même si cette possibilité était improbable. Lorsqu’elle se réfugia dans ses bras après avoir entendu un bruit assez aigu, Ieros ne bougea plus. Il n’avait jamais sentit la chaleur d’un corps sur le sien, ni était si proche d’une personne. Il s’était jusqu’à présent contenté d’un serrement de main, jamais un baiser, ni pour adieu, ni pour salut, ni encore d’un enlacement. Il fut même soulagé lorsqu’elle le repoussa. Sous le léger choc sentimental, il ne remarqua aucun des agissements de la jeune femme, toujours en quête d’une compréhension des êtres vivants. Il aperçut juste une fine lumière verte émaner d’une pierre que la jeune fille tenait entre ses doigts durant un court instant.
Elle le regarda alors. Ieros stoppa ses réflexions intérieures. Il n’arriverait pas à comprendre ce qui se cacher sous la relation entre cette femme et cet animal. Un cri déchira à nouveau les Ténèbres nocturnes mais cette fois-ci, une intuition lui recommanda d’agir et non plus d’observer. Ieros passa donc sa main sous sa cape en vérification de leur présence. Il respira un bon coup, regardant la jeune femme. Courant dans l’étroite ruelle, il déposa un pied sur l’un des murs. Dans un geste rapide, il déposa le second sur le mur d’en face et répétant le même geste, il arriva sur les toits. Recroquevillé sur lui-même tel un chat, les bras tendu, entre les jambes fléchies, prenant appuis sur le toit, il scruta le ciel. Une silhouette noire le survola. Jetant un regard à sa compagne de route, il lui lança un poignard qu’il avait dérobé un a des gitans en l’esquivant. Il se mit à courir, suivant l’ombre sur les tuiles sombres. Il sautait de toits en toits mais le reptile allait trop vite. Il força alors sur ses capacités. Le vent glissait entre ses cheveux, siffla en entrant dans la fine et légère cuirasse. Il fouilla sous sa tunique. Il en sortit deux sabres d’un luisant métal où la lune se reflétait et se confondait dans la finesse des inscriptions qui parcouraient la lame.

Lorsqu'elle se vit suivie, elle remonta plus haut dans le ciel se fondant dans la masse noire des cieux, en quelque coup d'ailes elle atteint une bonne vitesse, et fit demi tour afin de continuer à survoler la ville. Quand elle revit la forme qui courait le long des toits elle descendit en piquet et atterrit juste devant lui, en équilibre sur le haut du toit les ailes déployée. Améyst baissa la tête, et le regarda droit dans les yeux
"-Que me veux-tu humain ?"
Elle souffla sur son visage un air brulant puis prit ses appuis pour s'envoler. Au moment où elle poussa sur ses postérieurs pour se donner l'élan nécessaire, le toit s'effondra, et elle ne réussit à décoller qu'à la dernière seconde déstabilisée. Elle prit un peu d'altitude et regarda Ieros se débattre dans les décombres de la charpente. Elle garda un vol stationnaire au dessus de lui attendant la réponse à sa question, tout en regardant si aucun danger ni aucun humain ne s'approchait. Le battement de ses ailes soulevait la poussière qui monta bientôt jusqu'à elle, la forçant à se poser au sol pour pouvoir préserver ses poumons. Elle replia les ailes pour ne pas trop abimer les façades des maisons : la ruelle était étroite, et son corps assez imposant prenait une large partie de la place. Améyst remarqua que Ieros était coincé dans l'un des plus gros gravas qui ne s'était pas disloqué. Elle s'avança précautionneusement et d'un coup de tête le dégagea
"-...Parle humain, pourquoi me suivre avec tant d'ardeur que tu en détruis le corps dans lequel réside ton esprit ?"
Son long cou s'arc-bouta pour mieux observer le jeune humain qu'elle reconnu alors malgré le manque de lumière.. C'était celui qu'elle avait aidé, et qui était donc en partit responsable de sa transformation. Elle tappa le sol de la patte l'air impatient.

Ieros était surpris que le dragon soit venu aussi vite et aussi facilement à sa rencontre. Il ne pu répondre à la première entrevue ennuyé par le souffle chaud mais agréable du reptile. Il remarqua néanmoins que le dragon savait parler et qu’elle était une femelle. Il observa aussi un ravissement dans la voix de la dragonne, un sentiment de liberté l’entourait, comme si seul le ciel était le seul lieu de paix, de calme, de douceur. Cette réflexion s’était effectuée en une rapide seconde, et le toit s’écroula aussitôt. Ieros aperçut le dragon reprendre son vol avec difficulté. Par chance, il se trouvait sur une poutre du bâtiment. Analysant aussi vite qu’auparavant, il repéra une poutre qui s’effondrait plus loin. Dans un rapide élan, il rejoignit cette-dernière. Mais il n’évita pas une des tuiles les plus grosses. Il retomba sur le sol, écrasé sous le poids de la pierre. Il vit s’approchait une seconde fois le dragon. Il tenta vainement de se libérer de l’emprise du gravât. D’un coup, la pierre se fit légère. Surpris, il ne s’enfuit pas, préférant affronter l’animal si nécessaire. Il décida cependant de ranger ses armes avant de répondre calmement à la question du reptile.
« - Si je dois mourir pour trouver des réponses, je mourais après avoir trouvé les réponses à mes questions. »
Il avait prononcé ces mots fermement. Il savait que les dragons tenaient les réponses aux questions les plus improbables. S’il était venu jusque là, c’était également grâce, ou à cause, d’un dragon. Il ne repartirait sans avoir ses réponses.

"-Et par quelles questions ton esprit, humain, est-il torturé ? je ne suis pas un sage que l'on accoste au gré de ses envies, si tu veux me poser une question il faudra d'abord montrer plus de respect, insolent ! Ce n'est pas ta vie et tes demandes qui feront avancer la mienne, ta mort est ton ombre, si tu ne veux pas tomber sur elle il faudra que tu reformules tes demandes..."
Elle le fusilla du regard. Elle n'avait pas sacrifier sa vie pour être accostée avec tant de familiarité par un être si faible qu'elle pourrait balayer d'un coup de patte. De plus, si les humains voulaient rester en vie, il valait mieux pour eux qu'ils apprennent le plus rapidement possible à vivre en paix avec la nature et les animaux dont faisaient partie les dragons. Elle avait le destin de toute cette ville entre ses mains, comme d'autre dragons avaient celui d'autres cités ou de campagne. Si jamais elle le décidait elle pouvait mettre un terme à la vie de tous ceux qui vivaient ici. Son regard se dirigea vers le ciel. L'espace d'un instant elle repensa à l'ancien temps avant de soupirer et de le regarder de nouveau. Elle s'assit au milieu de la rue. Mais le bruit avait réveillé tout le monde autour d'eux, et des humains commençaient à sortir des maisons. Elle rugit se releva, le dos courbé les yeux rétrécis en une fente qui lui donnait un air colèreux et sévère. Elle attrapa Ieros dans sa gueule, et reprit son envol avant que les habitants ne reprennent leur esprit. En cours de vol elle le lacha avant que son souffle ne le brule, et le rattrapa d'une patte. Elle vola jusqu'à un endroit paisible dans la forêt où elle se posa tranquillement après l'avoir posé délicatement à terre
"-Ici nous serons en sécurité et à l'abris de la corruption des humains pour pouvoir parler... mais saches que j'attend toujours de toi le respect que je t'ai demandé..."
Elle le regarda droit dans les yeux. Autour d'elle des animaux commençaient à se regrouper. Quelques oiseaux se posèrent sur ses long pics noirs, et un cerf sembla lui dire quelque chose qu'elle écouta avec grande attention. Elle hocha la tête et e regarda
"-...J'ai cru comprendre que la nature te respectait... C'est un bon point, tu n'es pas comme tout les autres de la ville..."
Les nuages se dégagèrent, et la lueur de la lune passa à travers les feuilles, révèlant la couleur blanche éclatante de ses écailles...

Un sourire se ficha sur son visage lorsque le dragon lui répondit. Au fond, il savait que la dragonne ne lui ferait aucun mal qui le séparera de la vie. Il tourna la tête vers cette lune qui déclinait bientôt pour disparaître sans laisser le soleil reprendre son cours. Il se retourna à nouveau mais lorsqu’il voulu répondre, les gens du quartier les entouraient, surpris, apeurés. Il fit signe de reculer, mais déjà le dragon l’avait prit dans sa gueule. Sans demander de le reposer, Ieros avait saisit l’une de ses lames qu’il avait dirigé vers le palais de l’animal au cas où les mâchoires se refermeraient sur lui. Le vol fut rapide, bien qu’inconfortablement positionné, Ieros se ravit du court voyage. L’haleine fétide et la bave visqueuse le répugnaient. Il se réjouissait lorsqu’il ressortit de la gueule du dragon. La clairière était calme, seuls les doux piaillements des oisillons se faisaient entendre parmi les bruits de feuillages qui frissonnaient sous le vent. Lorsqu’un cerf vînt les voir, il se rappela de la jeune femme qu’il avait laissée au cœur de la ville, mais il fut vite revenu à lui lorsqu’il entendit la voix rauque de l’animal. Il comprit le besoin de respect souhaité par la dragonne, il n’en demandait pas plus, lui aussi préférait que l’on lui parle avec respect et honneur.
« La nature a toujours était mon véritable chez moi, sachez cela sage dragonne. Jusqu’à ce jour, je n’avais jamais mis pied dans toute autre ville qu’une cité perdue, enfuie, et oubliée. »
Il rangea son sabre d’argent et d’or sous sa cape et revint à une question précédente.
« Il y a quelques années, je suis tombé sur une stèle. Sur celle-ci, un dragon y avait été gravé ainsi que certains signes que jamais nul traducteur ne sût traduire. Et hier, alors que je venais d’assister à la consumation d’un parchemin où d’identiques caractères étaient inscrits, je fis un rêve où un dragon me récita de douces paroles :



Et je trouvais deux épées sur moi à mon brusque réveil. J’ai passé la quasi-totalité de ma vie à trouver la réponse à cette question. »

Ieros respira.

« Qui suis-je ? »

Son visage s'emprunt de surprise, et un grognement rauque qui ressemblait plus ou moins à un rire la prit. Quand elle se fut enfin calmée, elle le regarda droit dans les yeux et se coucha sur le sol. Son cou gracieusement cambré plaçait sa tête juste en face de Ieros. Elle souffla sur son visage
"-...Comment veux-tu, humain que je sache qui tu es ? Je sais que notre savoir commun est grand, mais il ne concerne que notre savoir sur la nature, et l'histoire de notre monde. On connait aussi un peu les dieux, et la magie. Mais je ne peux pas savoir qui tu es alors que je ne te connais pas... L'époque oubliée des dragons-âmes est définitivement révolue depuis la guerre de l'hiver sans fin... Tu ne vois pas de quoi je parle, je vais donc te compter quelque chose que tu ne dois révêler à personne : il y a quelques milliers d'années les dragons vivaient ici à Elden-Narath, Nous étions très nombreux à vivre librement et pacifiquement sur ces terres. Chaque dragons était l'âme d'un humain... Quand un humain mourrait son âme demeurait sur terre en ce dragon. Le dragon cherchait l'humain à peine né qui était la réincarnation du mort pour qu'ils puissent vivre âme est corps ensemble. Les dragons les plus vieux était les porteurs des âmes les plus vieilles... Ils étaient aussi les plus grand en taille... Enfin, quand un dragon mourrait, l'humain à sa mort disparaissait à tout jamais... Et à cet époque les humains controlaient leur pulsions dominatrices et meurtières. Le monde prospérait... Mais depuis la première mise en cage, et le changement d'état d'esprit des humains les dragons ont délaissé leurs âmes et vous n'avez plus qu'une vie..."
Elle le regarda dans les yeux
"-A cette époque, si j'y avais vêcu, et toi aussi du moins, j'aurais pu savoir qui tu étais, mais maintenant tu n'es qu'un humain parmis les autres... Un de plus à surveiller tout les jours pour savoir si il ne pourrira pas le monde naturel par ce qu'il est.. Mais comment était le dragon qui t'as parlé ?"

Ieros s’essaya sur l’herbe fraiche et tendre de la clairière. Il regarda le dragon après qu’il eut poussé un grognement rauque en signe de rire. Il attendit alors la réponse qui peut-être lui révélerait ce qu’il était. Mais au fut et à mesure que la réponse s’épela, la tristesse l’envahi un peu plus. Il écouta l’histoire de la dragonne avec une des plus grandes attentions. Cette histoire lui sembla irréelle, mais rassurante. Il osa reparler.

« Je ne veux pas savoir qui je suis socialement, je le sais. Fils du comte Prometheus, archéologue renommé tout comme ma mère. Recueillis à leur mort par des gens qui se sont dit amis de mes parents, eux aussi archéologues. »

Malgré sa déception, il répondit à la question de l’animal après avoir passé sa vie rapidement.

« C’était tout d’abord une dragonne à la voix douce que j’entendu. Je suis navré de vous le dire, mais le rêve était vague, et ma vue était floue. Tout ce que je vous dis est basé sur ce que j’ai entendu et pu apercevoir, et cela, de mémoire. »

Ieros plongea son regard dans celui de la dragonne avant de continuer.

« Une douce sensation de sécurité. Une assurance dans la voix, claire de connaissance. Un souffle chaud mais rassurant. Une silhouette blanche et lumineuse. Je ne puis dire plus sans mentir. »

Ieros se releva et se dirigea vers la ville d’Oalgam qui se réveillait au loin dans la plaine, les fumées s’envolant vers le ciel noire. Il tourna la tête vers la dragonne.

« Vous aviez raison, je ne suis qu’un pauvre humain avec une quête stupide. J’espère au moins que vous n’êtes pas blessée en vous étant posée entre les maisons d’Oalgam. »

"-Tu es l'être que tu te destines à être, tes choix fondent ta personne et renforce ce que tu es chaque jour. Lire son avenir est dangereux... Consulter un oracle amène à faire ce qu'il dit. Le future reste et restera toujours fermés aux yeux des communs des mortels, seuls les plus sages et quelques prédestinés peuvent connaitre tel ou tel chose sur l'avenir, mais pour le reste il vaut mieux vivre au jour le jour, et savoir son présent. L'avenir est ce que nous en faisons, et ca ne changera jamais. Peut être comme te l'as dit ce rêve, tu es destiné à devenir un héros, ou juste une pierre tombale sur laquelle sera écrit ton nom... Le dragon n'est que le fruit de tes rêves car les dragons blancs n'ont pas le pouvoir d'apparaitre dans les rêves, et je me considère bien placée pour le savoir..."
Améyst se releva et vint se placer à ses côtés. Elle regarda la pénombre se dissipait pour laisser place à ce clair-obscure qui faisait la nuit désormais. Elle ferma les yeux l'espace d'un instant, essayant de se rappeler d'une quelconque prophétie mais n'aboutit à rien. Elle posa son regard sur lui l'espace d'un instant se demandant comment il avait pu se figurer un dragon s'il en avait jamais vu de réel. Encore une question sans réponse. Elles étaient nombreuses à obséder l'esprit de la dragonne et à la tourmenter depuis qu'elle était ici.
"-Aucun but n'est stupide, chaque vision est personnelle, chaque chemin employé est unique... Il y a bon et mauvais, sans pourtant entrer dans une vision manichéenne... Pauvre il est vrai en ces temps de noirceur est le qualificatif de chaque humain. Ce n'est plus la richesse physique qui sera salvatrice mais celle du coeur. Il va faloir ouvrir les yeux et cesser d'être comme avant... C'est ta race qui est en jeu... Ce n'est pas juste un peu de peur..."
Elle se baissa et le regarda
"-Aller monte humain... Nous sommes à plus de 10 lieus... Si tu la voit de si loin c'est qu'elle est immense... Je vais te ramener mais dépèche toi de monter qu'on ne me voit pas..."
Quand il fut enfin bien assis entre deux pics au niveau de son garrot elle prit son envol et se dirigea en planant vers la ville.
"-Certaine personne peuvent vous aider... Les deux femmes qui vous ont aidé toi et ta compagne ont décidé d'agir... Pour faire de même consultez les..."
Elle se posa à côté des rempart à l'extérieur de la ville profitant de la noirceur encore ambiante, et le laissa descendre. Quand il fut partit elle se retransforma en humaine espérant ne pas avoir inquiété Lisyx par sa disparition. Elle grimpa le long de la muraille et se procura des vêtement en volant dans la tour de garde la plus proche. Elle retourna à l'auberge où elle se coucha en silence...

« Je le sais. Ma question ne portait pas sur mon être, mais sur mon âme. Je continuerai donc à chercher une réponse même si je dois défier les Grands, ou finir gravé à jamais sur le marbre blanc et noir pourvu que je sache. »
Ieros grimpa sur le dos de l’animal, confiant, et rassuré par les paroles de la dragonne même si elles ne lui avaient apportées aucune information sur cette stèle. Au fond de lui, il savait qu’il aurait du mentionner l’autel au couleur d’émeraude et de marbre de son rêve mais un pressentiment lui indiquait que le silence était la meilleure des choses à ne pas révéler aujourd’hui. Il remarqua l’attitude tourmentée du reptile, lui aussi se posait nombres de questions sans réponses.
« Ce n’est pas ma race. Dans ce monde, je suis seul depuis bien longtemps. Je n’ai aucune identité depuis un sombre jour. J’erre dans ce monde en quête de reconstitution. J’ai appris à recréer des passés oubliés, il ne m’en reste plus beaucoup, et le mien en fait parti. »
Il continua sans que le dragon l’entende.
*Quant à la richesse du cœur, sans vouloir me différencier des autres, je pense que le mien est vide. Je n’arrive même pas à comprendre la simple relation entre cette femme et son cerf.*
Lorsqu’elle le déposa près des remparts, Ieros la remercia une fois encore, déposant sa main sur les écailles lisses du reptile. Il sentit une agréable chaleur.
« J’espère que l’on se reverra. Je vous souhaite de trouver cette paix qui vous manque. Ces années passées à comprendre, à déchiffrer et à reconstituer m’auront au moins été utile pour comprendre certaines choses et lire les comportements de certaines personnes. »
Ieros disparu derrière un des recoins de l’enceinte. Il tenta de repérer l’agitation de la population autour de l’incident de la nuit. Arrivé sur les lieus, il ne tarda pas à retrouver la jeune femme qu’il avait laissée.

Tout s'était passé très vite, mais il ne lui avait fallut qu'un millième de secondes pour réagir. S'élançant avec agilité sur les toits, elle avait suivit le jeune homme et le dragon. Arrivé sur les lieux, une petite clairière, elle s'était cachée derrière un rocher. La dragonne avait parlé de dragons et d'âmes. Bien que le sujet l'interessait, elle sentit rapidement que la discussion était trop personnelle pour le jeune homme, et, avec la même rapidité et dans un silence absolu, elle rentra à la ville sans se faire repérer. Devant les grands murs qui s'élevaient devant elle, elle osa s'accorder quelques reflexion. *Des dragons-âmes? Si un dragon était son âme, où était-il? Qui était-il?* Tandis qu'elle montait le long de la paroi rocheuse, le doute s'intensifia en elle. Et si... Rah, c'était inpensable. Non, en fait c'était tout ce qu'il y avait de plus probable. Elle accéléra et sauta par dessus le mur. Elle courait si vite qu'elle avait l'impression de ne plus toucher le sol. Elle s'élança d'un bong grandiose et prit appuie sur le mur d'une vielle batisse devant le regard hébahi du fermier qui rentrait chez lui. D'une rapide pirouette sur le côté, elle se retrouva sur le toit de l'auberge. Encore emporté dans son élan, elle glissa le long des tuiles, se rattrapa au bord du toit, et balança ses pieds par la fenêtre déjà ouverte. Une fois dans la chambre, elle vit dans un coin de la pièce, les vêtements entassés d'Améyst. Elle repsira un bon coup en voyant le lit défait de la jeune femme. * J'aimerais tant savoir si les dragons existent... Amusant, vraiment.* Son poing se referma sur le pomeau de son katana, plus par reflexe que par menace. Elle s'assit dans le coin sombre de la pièce et se pencha par la fenêtre au moment et put apercevoir Améyst et le jeune homme rentrer séparément dans la ville. Elle n'était peut-être pas très vieille, mais elle n'était pas stupide. Elle se renferma dans son coin d'ombre et vit la jeune femme rentrer dans la chambre et se coucher. C'était dans ce même recoin ténebreux, que la lumière s'était faite dans son esprit.

Asfelya était vetû d'une longue robe noire et une capuche était rabattue sur sa tête. Elle déambulait dans les rues d'Oalgam dans le but de trouver un refuge pour la nuit... Celle-ci revenait d'un assassinat plutot fatiguant et déroutant : l'homme qu'elle assassina était une sorte de sorcier, supposait-elle, il réussit à faire sortir son âme de son corps et attaquer mentalement Asfelya. Elle ne repartit qu'avec quelques babioles et garda une phrase en tête :

"La vie que tu mènes n'a aucun but, tu n'as personne pour te soutenir, ta vie est sans avenir..."

Il fallait qu'elle comprenne, qu'elle réfléchisse...

*Et si il fallait que je trouve des gens qui m'acceptent ? Pourtant, je sais très bien que je suis très associable depuis que j'ai fuis ma tribu... Seul l'avenir me le dira. Et mon but ? Je n'en ai pas, cet homme avait raison, il faut que je trouve une raison de continuer ces assassinats ou simplement changer de voie...*

Pensive, elle finit par s'asseoir sur un petit muret et regarda le ciel. Elle aperçut très rapidement une femme courrir sur les toits de la ville.

*Ca doit être une rivale, j'ai déjà entendu parler d'une jeune femme accomplissant d'aussi sinistre travail que moi...*

D'un bond elle l'a suivis, mais finis par la perdre, trop fatiguée pour la rattrapper. Mais elle savait qu'un jour elle finirait par la retrouver...
Asfelya continua donc sa route et finit par trouver un hôtel où elle pourrait passer la nuit. Montée dans la chambre, elle se dirigea à la fênetre pour continuer à penser tranquillement.

*Cette jeune femme, et si je la retrouvais ? Il faut que je découvre qui elle est, et quelles sont ses ambitions...*

C'est sur dernière pensées qu'elle alla se coucher, attendant avec impatience le jour où elle retrouvera cette mystèrieuse assassine...