Quartiers pauvres..

Elle sursauta en entendant un bruit, et se redressa. En voyant Lisyx dans un coin de la chambre elle se renfrogna et son regard se fit froid et distant. Ses sourcils froncés au dessus de ses yeux si différents de l'ordinaire laissaient l'adolescente percevoir la colère qu'elle éprouvait. Elle soupira longuement en regardant le ciel noir son poing serré commençait à aborder la couleur blanche. Elle reprit ses vêtements qu'elle remit sans gêne, la nudité ne l'ayant jamais affligé d'une pudeur quelconque. Elle finit par se retourner vers l'enfant
"-Pourquoi toujours employer les moyens les plus dangereux ?"
Elle alla poser ses mains sur le bord de la fenêtre regardant dans la rue les gens en proie à une sorte de peur dévastatrice. Pourtant Améyst n'était pas dangereuse, loin de là. Son cris n'avait été que celui d'une joie immense, celle de retrouver la liberté qui lui avait tant manqué. Ses doigts serrèrent avec colère le bois. Elle n'aimait pas que l'on découvre ses secrets au hasard d'expédition douteuse, et Lisyx ne pouvait qu'avoir comprit une partie ou l'intégralité de ce qu'elle était. Elle allait encore passer pour une personne indigne de confiance qui ne révêlé même pas son plus grand secret à une fille qui jurerait pourtant le garder pour elle, et le respecter. Son échine fut secouée d'un frisson violent. Et pour couronner le tout, elle allait bientôt devoir être confronter à un dragon. Peut être on la bannirait pour ce qu'elle avait fait. Dans ce cas elle n'aurait plus une seule raison de vivre si ce n'est celle de mourrir dans l'instant. Elle s'agenouilla devant la fenêtre toujours ouverte. Elle posa sa tête contre le rebord regarda la pluie se mettre à tomber lentement. Ses yeux se perdirent dans le vide, et son coeur qui ne se cramponnait plus qu'à sa mission tomba dans la noirceur la plus totale. Améyst ferma les yeux et s'adossa contre le mur avant de cesser de bouger complétement.

Eellien avait vu partir l'inconnu alors qu'une ombre légère se déplaçait sur les toits. Elle n'eut le temps ni la force de suivre l'homme avec qui elle était avant. Elle continua donc sa route. La jeune femme posa sa main sur le cou de son cerf, elle le regarda, son cerf bougea la tête pour lui montrait son dos. Elle monta sur son cerf et s'endormit sur lui. Epuisée, elle rêva d’un royaume sans morts ni haine…

Elle se trouvait avec l’homme inconnu. Ils étaient tous deux dans une clairière, elle se trouvait dans ses bras, elle ressentait la souffrance : la transformation revenait. Pourtant, elle ne bougeait et restait avec lui. Elle leva ses yeux vers lui : ses lèvres étaient tellement proches des siennes. Elle s’approcha alors de son visage, et l’embrassa. Elle se transforma en…

Elle se réveilla en sursaut. Quel cauchemar affreux, pensa-t-elle. Elle leva la tête et regarda autour d’elle : elle se trouvait dans le centre ville ! Son cerf avait retrouvé le chemin ! Quel bonheur ! Elle resta sur Silver Doe, elle lui chuchota à l’oreille d’avancer toujours… Ils se devaient maintenant de retrouver la salle du conseil où se trouvait son père. Elle demanda son chemin à un jeune garde et partit dans la direction qu’il indiqué.

Désolé de l'avoir abandonné aussi vite, il chercha la jeune femme. Il remonta toute la foule qui commença à se dissiper et à se réveiller. Il arriva bientôt sur une place immense, bien plus grande et impressionante que celle où les gitans résidaient. Il ne savait pas où était cette jeune femme, mais il présentait que son chemin finirait par la croiser à nouveau. Entre les merveilles de l'architecture, il en remarqua une qui l'intrigua. Une tour immense surmontée d'un clocher, une sorte de beffroi, qui veillait au-dessus d'un immense toit en tuiles noires. Les murs d'un blanc sombre par la nuit. Des lampadaires tout du long du fronton qui éclairaient la façade. Au milieu, une grande porte d'ébène donnait sur un vestibule. Ieros se précipita à l'intérieur. Malgré qu'il avait perdu la jeune fille, il ne put résister à admirer le décor de la salle. De grandes colonnes soutenaient un plafond peint de couleur or. Tout autour, au premier, des balcons faisaient ressembler le vestibule à d'anciens théâtres que Ieros avait pour habitude de fouiller.
Une fois qu'il avait fini d'admirer la salle, il se retourna pour sortir. Son regard se posa alors sur la femme qu'il avait perdu. Il se précipia vers elle.

"Veuillez m'excusez de vous avoir délaissée. J'avais des questions qui me sont restées vaines. Je ne voulais pas vous, perdre."

Son regard se plongea dans le sien, il oublia la pièce, admirant les doux yeux noires au reflets vert. Une lumière l'aveugla.
Il se trouvait sur une place, le jour était revenu. Le peuple acclamait une personne dont Ieros n'apercevait pas le visage. Une main se posa alors sur son épaule.

"Si tu veux un jour vivre enfin, ne perd pas de vue tes sentiments."

Ieros vit un nouveau la jeune femme. Elle semblait être entourée d'une lumière vive et claire.

Eellien le contempla également. Il était comme dans son rêve. En principe, Eellien aurait eu peur et aurait éviter cet homme. Cependant, cette fois-ci, elle avait confiance, la jeune femme lui sourit tout simplement et dit:

"Ne vous inquiétez pas monsieur, j'ai réussi à retrouver mon chemin. Enfin, si vous souhaitez rester avec moi, j'attends mon père dans cette salle."

Elle s'asseya sur l'un des bancs et invita l'homme à s'assoir. Elle regarda la superbe salle d'attente, elle adorait les différents tableaux sur les murs, les femmes étaient représentées avec de sublimes robes longues et colorées. Eellien avait toujours rêvé de porter ces robes. Soudin, elle se leva pour regarder vers la fenêtre: son cerf l'attendait sagement dehors, dans la cours. Rassurée de sa présence, elle se rasseya avec grâce sur le banc. L'homme était assis à côté d'elle, elle tourna sa tête et se retrouva nez à nez avec lui. Elle le regarda dans les yeux pendant une seconde et détourna rapidement ses yeux. Elle brisa alors le silence et pris la parole:

"Je m'appelle Eellien Haïren. Je fais partis des hommes sétéliens. Mon père est général des armée, il a donc beaucoup de travail et vient souvent en ville pour participé à divers réunion avec des chefs et des nobles. Il souhaiterait que je reste avec lui, mais je hais ces rassemblements. C'est si ennuyant! Et puis, cette ville est très belle et interressante, il y a de quoi s'amuser. Et vous? Que faites-vous ici? Lorsque vous êtes partit brusquement il m'a semblé que vous pourchassiez une étrange ombre..."

« Je serais ravi de vous suivre. Je ne suis pas d’ici, et ne suis pas habitué à ces endroits plutôt peuplés. »

Il accepta l’invitation de la jeune femme et vînt s’asseoir près d’elle, sur le banc qu’elle lui proposa. Il remarqua alors les nombreux tableaux. Là où il avait toujours travaillé, il n’avait eut que rarement l’occasion d’en observer. Il avait l’habitude des tablettes, des stèles, de cette stèle. La table lui réapparu. Le dragon qui y était dessiné se fit aussi clair que les inscriptions gravées. L’entrevue avec le dragon de la veille lui revînt en mémoire. Il chassa ces deux souvenirs lorsque la jeune femme se leva pour jeter un coup d’œil par la fenêtre. Il la regardait, pensif. Lorsqu’elle se rassit, elle tourna la tête vers lui. Leur visage était si proche, Ieros tourna vivement la sienne, passant sa main dans ses cheveux. Elle parla après. Ieros lui répondit quelque peu hésitant.

« Je me nomme Ieros Prometheus. Mes parents étaient tous deux nobles d’après ce que l’on m’a dit. Je n’ai nulle idée de leur fonction excepté qu’ils étaient archéologues de renom. J’ai peu à peu grandit au milieu de fouilles, de découvertes. J’ai appris à comprendre le passé. Si je suis là, c’est pour trouver des réponses qui semblent s’éloigner de jours en jours. »

Ieros la regarda, toujours et encore surpris de la finesse de traits.

« Quant à mon brusque départ, j’avais reconnu un dragon. Sans vouloir en dire d’avantage sur ce que je ne sais pas, c’est un dragon qui a influencé mon départ vers cette ville. Voilà pourquoi je voulais à tous prix rencontrer celui-ci. Mais passons, notre entrevue, quoique non inintéressante, fut vaine. »

Lisyx haussa les épaules. Elle était bien décidé à ne pas faire de remarque sur ce qu'elle avait découvert, de peur d'envenimer la situatione entre elles, alors qu'elle avait commençait à se calmer. Le jour s'était levé, et l'aube rougeoyante s'étalait sur la ville en un halo sanglant baigné de l'habituelle lueur sombre. Lisyx se leva à son tour et se dirigea vers la fenêtre. D'un rapide regard dehors, elle remarqua que l'gitation dû à l'effondrement de la batisse ne s'était pas calmé. Elle ressera ses armes contre elle et se dirigea à l'exterieur de la chambre. Avant de refermer la porte elle se tourna vers Améyst:

"Je vais faire un tour dehors... Tu veux m'acompagner?"

Son regard inocent qui se posa sur la jeune femme lui montrait parfaitement son envie de passer outre les évènements de la veille. Elle avait simplement besoin de bouger. De sortir et de se réinprégner de la sinistre réalité dont l'odeur putride embaumait la ville. Elel avait ce besoin de se sentir concernée et de ressentir au fond d'elle le peu d'humanité qu'il lui restait.

Améyst se leva guidée par la voix de l'enfant. Elle n'était pas en mesure de prendre une décision et encore moins d'émettre un jugement. Son esprit tourmenté par ses réflexions la laissait dans les ténèbres sans fin de la peur et de l'angoisse. Elle mit un pied devant l'autre et s'approcha hésitante de Lisyx. Son regard doux l'inquièta pendant un cours instant de lucidité mais cet affolement réfléchi fut vite englouti par les profondes ténèbres. Et si tout le monde découvrait qui elle était réellement ? Que deviendrait-elle dans ce monde de haine et de xénophobie ? On la mettrait surement en cage comme les autres dragons à l'époque. Ou alors un riche bourgeois l'acheterait et briserait son esprit jusqu'à ce qu'il n'offre plus aucune résistance et qu'elle se laisse devenir une simple monture. Elle referma les yeux sur cette vision d'horreur et cessa de bouger comme si elle était dépassée par des êvènements d'un futur qui n'arriverait peut être jamais. Lisyx prononça de nouveau son nom, et elle se mit en marche docile. Elle ne se rendait même pas compte de ce qu'elle faisait. plus le temps passait et plus elle devenait obéissante à la voix et aux bruits des pas de Lisyx. Sa fierté d'un moment au côté de Ieros était passé loin oubliée. La joie le bonheur et la liberté aussi. Tout cela semblait si loin quand elle levait les yeux vers la masse noire du ciel et qu'elle voyait l'éclat lumineux d'un toit comme les chaines qui se refermaient autour de ses poignées. Quand enfin elle se décida à sortir de son mutisme elle inspira une bouffée d'air à l'od'eur légère et sucrée. Elles venaient de passer à côté d'une grande dame fort parfumée. Son visage se tendit sous l'effet de la colère mais aussi de la peur, et elle regarda Lisyx...
"-J'espère que jamais tu me trahiras sinon tu n'imagines même pas les douleurs que je pourrais en un geste te faire endurer sans le moindre regret."
Elle détourna la tête, de nouveau enragée par le fait qu'elle savait...

Lisyx sourit. Un sourire en coin, dévoilant des canines pointues.

"Tu peux te torturer autant que tu veux. Et t'imaginer ce que tu veux, mais sache que je te respecte et que ton secret et bien gardé avec moi."

Elle passa au milieu de la foule, se frayant un chemin sans aucune difficulté, poussant du coude parfois un ou deux gamins qui tournaient autour d'eux. Elle stoppa net devant une grande batisse blanche, se retourna rapidement vers la jeune femme et lacha:

"Par contre, je te prierais de ne pas déverser ta colère sur moi. Si t uveux cracher ton fiel, trouves un autre moyen. Peu importe qui tu es, et ce que les autres pensent de vous, moi je sais que vous êtes les êtres les plus respectables de cette terre, et rien de ce que je peux apprendre ne me fera changer d'avis sur toi. Maitenant, tu fais comme tu veux."

Elle reprit sa marche sans plus de mots, le regard tourné vers les façades d'un blanc éblouissant. Lorsque son regard se posa sur celle d'un ancien duc, elle sourit. Elle n'était toujours pas allé le voire pour le contrat qu'elle devait remplir. Il avait du trouver quelqu'un d'autres. Tandis que quelques hommes sifflaient sur le passage d'Améyst, elle regarda autour d'elle avec une moue. *Que pouvons-nous fiare, aujourd'hui?* Le manque de combat se faisait déjà sentir, mais elle n'en montra rien. Elle soupira et reprit un rythme plus rapide, se faufilant avec une agilité qui témoignait de l'habitude qu'elle avait à force de faire les poches des passants dans les marchés.

Elle se laissa distancer le regard vide et soupira. Lisyx ne comprennait pas ce qu'elle penser et ce qui était en jeu pour elle. Améyst fit demi-tour soudainement, regardant la foule aller et venir. Elle fit quelques pas et s'assit sur un banc. Elle baissa les yeux et plongea son visage dans ses paumes comme si elle pleurait. Puis releva la tête un air mauvais logé sur ses traits. Elle grogna légèrement et se leva. Elle prit un bon pas et rattrapa Lisyx
"-...Alors comme ça tu m'abandonnes à mon sort ? Je suis lasse et fatiguée je ne peux suivre le ryhtme de ta marche... Essaye de m'attendre un peu..."
Elle posa une main sur son épaule qu'elle serra d'un coup avec une force inouïe avant de la lacher pour ne pas lui faire de mal. Elle la regarda droit dans les yeux avec son regard reptilien, profond et sincère.
"-J'imagine pas ce que je veux, j'imagine tout ce qui pourrait probablement et réellement arriver... Comme par exemple la mise en cage... Ou la bête de foire... J'imagine aussi l'exécution sommaire juste parce que cela ralliera le peuple à une cause et il se détournera de ce à quoi il pense dans sa misère... Ce que tu ne sais pas c'est que j'ai aussi des chances d'être simplement exclue... Je n'aurais jamais du apparaitre sous ma forme normale c'est dangereux pour mon pays, pour notre île... Si jamais la haine venait à la toucher cela serait la fin du monde... Et je pèse mes mots... J'espère que tu comprend mieux mes raisons de m'inquiéter et de me faire du mal... Si j'avais de quoi je pratiquerais un rituel d'auto-punition seulement je ne peux pas... Je ne peux que me repentire dans les profondeurs de mon âme et m'obliger à regarder en face la faiblesse qui m'accable... peut être il serait mieux que je meurs... Comme ca mon peuple ne craindrait plus jamais rien par ma faute..."
Elle baissa les yeux et détourna la tête en soupirant longuement
"-...Oui me tuer serait peut être la solution, seulement ma religion, mes principes et ma mission m'en empèchent... C'est dommage pour moi non ?"

Lisyx se retourna et eu un sourire ironique.

"Ah, non, ne compte pas sur moi! Et puis, si tu es exclue, je suis là moi!"

Elle avait dit ces dreniers mots avec un immense sourire comme si c'était la plus belle chose qui pouvait lui arriver.

"Non, serieusement, le premier qui veux te mettre en cage ou t'utiliser en tant que monture, ou bien encore te présenter comme bête de foire à tous ces monstres aux bas de soie, je lui arrache les vicères et je les lui l'ais fait manger en mastiquant bien doucement, pour qu'il sente leurs goûts amer. Eh tant pis, si tu n'aimes pas la violence!"

Elle reprit sa marche d'un pas plus lent, toujours souriant. Au fond, cette journée ne serait peut-être pas ennuyante. Elle tourna la tête vers la dragonne et reprit d'un air plus serieux:

"Ne t'inquiètes pas pour ton secret, moi, je suis muette comme une tombe. d'ailleurs beaucoup de personnes s'imaginent que je suis leurs tombes... Mais surement pas pour les mêmes raisons."

Le sourire éclatant qu'elle arborait avant revint s'afficher, avec l'immense espoir que son interlocutrice oublierait ses pensées morbides, et qu'elle verrait le monde sous un autre oeil.

"Franchement, ne pense pas à la mort, ne t'imagines pas que le monde serait mieux sans toi. Au début tu t'imagineras que tu n'es qu'un verre de terre, une chose qui ne sert à rien, puis tu te feras à ton statut, comme moi, et tu y prendras goût. Tu ne dois pas te laisser pourrir par les autres car c'est ce qu'ils veulent. C'est le fiel qu'ils te crachent aux visages qui te rend plus fort, toutes ces insultes que tu essuies d'un revers de manche.Moi, personnellement, plus on me deteste et cherche à me faire souffrir, plus j'en ries. Je ries de les voir se battre pour ma mort. Mais il y a une difference entre toi et moi. Toi et toutes ces personnes. Il se trouve que dans notre civilisation, TOI, tu sers à quelque chose!"

Elle reprit sa route, gaiment, nullement affligée par son miserable statut de pion dont la tête est mise à prix.

"-Je ne peux même pas imaginer le monde si j'étais bannie de la société des..."
D'un regard éloquent elle lui fit comprendre le mot qui suivait, puis baissa les yeux en se mordant les lèvres.
"-D'abord ils viennent... ils sont 10, tout de jais, un manteau noir qui fait peur... Ils te cassent les ailes... Puis au fer rouge ils marquent ta peau, ayant au préalable enlevé tes écailles dans un endroit donné. Enfin ils t'attachent dans un endroit sordide... Généralement dans un endroit où des humains peuvent te trouver et t'infliger les pire tortures... Ils choississent bien les humains... Ils ne prennent jamais ceux qui pourrait s'appitoyer, et te soigner... Non ils prennent des avares des pingres, des égoïstes... Et je ne sers à rien ici bas... Je n'ai fait que te prévenir que... Cette nuit pourrait être fatale à ton peuple... Si il ne change pas..."
Elle soupira et la rejoint en faisant un pas. Elle se plongea dans son regard n'ayant pas vraiment envie de sourire, tout en cherchant à retrouver la joie en scrutant dans ses yeux. Il y avait une étincelle de vie et de joie qu'elle n'avait jamais vu au-paravant et qui l'intrigait quelque peu.
"-Est-ce que ca te dirait un tour à dos de... avant qu'on me casse les ailes et qu'on me réduise à rien... si jamais on le fait... Comme je te considère comme une amie cela n'a rien de dégradant... A une époque nous portions des humains sur notre dos.... Ils étaient les grands dragonniers... Les plus importantes personnes de la société, très respecté... Maintenant nous portons nos enfants..."
Elle porta son regard au loin.
"-Alors ?"

Lisyx la regarda, surprise.

"Ca ne te derangerait pas?"

Elle accepta d'un signe de tête, accompagné par un sourire.

"Ne t'inquiètes pas, il ne t'arriveras rien de tel. Compte sur moi!"

Elle accompagna sa réplique par un clin d'oeil furtif, tout en essayant de ne pas frissonner devant les images d'un dragon lacéré et torturé par ces stupides humains, qui s'imposaient à elle. Elle prit une grande bouffée d'air, esperant que celui-ci la rafraichirait, mais l'odeur putrides des relans de canniveau, lui rappela la réalité. D'un mouvement brusque elle tira la lame de son couteau au moment où une main tira un pan de sa cape. Elle fit volte-face et arrêta juste à temps la lame de son couteau qui allait trancher la gorge d'un pauvre petit garçon qui l'avait prit pour quelqu'un d'autre.

"Euuuh, vous auriez pas vu ma maman? Elle a des cheveux comme ça, et une grande robe comme ça... et..."

Le gamin faisait de grands gestes, d'une part, parce qu'il était apeuré, mais il semblait aussi au bord des larmes. Bien que les gesticulations du gamin ne définissent rien de précis, Lisyx désigna de la pointe de son couteau une femme plus loin.

"Elle est là-bas."

Le jeune galopin ne demanda pas son reste et s'enfuit vers sa mère en courant. Lisyx rangea sa dague sous sa cape et dit d'un ton neutre:

"En même temsp c'était pas compliqué de la reconnaître. Elle n'arrête pas de l'appeler depuis tout à l'heure, et je les avait vu ensemble un peu avant... Je ne comprends pas comment ils font pour se perdre aussi facilement..."

La cape, rabattu le long de ses bras, virevoltant derrière elle, lui donnait un air fantomatique, et lorsqu'elle se mêlait aux autres draperies exposées, Lisyx se mélangeait avec le paysage, si bien, qu'on pourrait croire qu'elle disparaissait.

"-Non bien sur cela ne me dérange pas puisque je te le propose... je suis même heureuse de le faire... Ca me fait très plaisir que tu ais accepté. Je vais te faire gouter aux joies de la vraie et de l'unique liberté que l'on peut avoir dans ce monde : voler. Tu pourras enfin comprendre ce que ressent un oiseau les ailes déployées, les plumes battue par le vent, le regard qui tombe sur un paysage magnifique... L'adrénaline qui monte... Et là, on prend un courant ascendant, quelques battements d'ailes et nous voila au dessus de la ville. c'est magnifique tu verras..."
Ses yeux semblaient pétiller de plaire à la seule évocation de la chose. Son visage semblait maintenant beaucoup plus rayonnant. Une légère excitation tendait ses muscles et la faisait serrer les poings. Elle s'enivra d'une bouffée d'air frais et la regarda avec entrain.
"-Bon alors, que fait-on aujourd'hui ?"
Elle la poussa vers un banc, sur lequel elle s'assit en souriant. Elle regarda le ciel noir et sourit, s'y étant habitué.
"-C'est comme si aujourd'hui il faisait beau... C'est étrange j'ai comme l'impression de ressentir sur ma peau la caresse du soleil... Avec cette petite brise légère c'est très agréable... On se croirait presque à Ede Elu..."
Elle sourit et l'observa du coin de l'oeil.
"-C'est dommage que tu sois si peu prompt à profiter des plaisirs simple de la vie... Et en plus cette cape... Elle m'empêche de te voir... j'aime bien habituellement, pouvoir observer mon interlocuteur... Mais avec toi c'est pas souvent le cas..."
Elle rit et secoua doucement la tête...

Elle était encore en train de parler avec entrain à Lisyx qui l'écoutait tranquillement quand un frisson secoua tout son corps. Elle fronça les sourcils déstabilisée par une mauvaise impression d'être suivie. Elle repensa aux dragons mutilés et son teint devint légèrement livide. Elle déglutit difficilement et regarda autour d'elle inquiéte. C'est alors qu'elle aperçu Risentsu. Elle fronça les sourcils surprises de voir quelqu'un d'aussi mal habillé et mal coiffé sur une place ou seuls des personnes plus aisées venaient. Il devait vraiment être désespéré pour venir faire la manche ici. Elle se leva s'excusa en quelques mots auprès de son maie, et vint à la rencontre du jeune homme qui la regardait fixement. Elle frissonna de nouveau mal à l'aise à cause d'une impression qu'elle n'arrivait pas à définir. Elle esquissa un sourire doux, et le regarda droit dans les yeux.
"-Mon ami, vous avez l'air vraiment mal en point... Ces cernes sous vos yeux... Et ces habits en loque... Vous devez surement être (You are likely to be XD) très fatigué et mort de faim... Tenez je vais vous aider... Venez avec moi..."
Elle sourit et posa une main sur son épaule pour le guider
"-Lisyx je retourne à l'auberge avec lui pour l'aider... Si tu veux tu peux venir, mais comme j'imagine que ca ne t'interesse pas, tu peux aller te balader mais s'il te plait ne fait pas de bétises..."
Elle sourit et guida l'homme jusqu'à l'auberge essayant de faire le chemin le plus court pour ne pas le fatiguer. Elle le fit s'assoir à l'une des tables et demanda deux bols de soupe bien chaude. Quand on posa devant elle le bol et que la vapeur parfumée vint jusqu'à ses narines elle souffla l'air détendu et paisible.
"-Allez-y... Bon apétit..."
Quand il eut finit de manger elle l'emmena dans la chambre et lui donna des habits d'hommes qu'elle gardait toujours dans son sac. Elle esquiva son regard
"-Oui je sais c'est stupide... mais ils ont appartenu à quelqu'un que j'aimais énormément... Alors je ne veux pas m'en séparer... mais tenez mettez les qu'on en finisse..."
Elle rit et sortit de la chambre pour lui laisser son intimité et le soin de se doucher...

Lorsque la jeune femme s'approcha de lui, il fut d'abord étrangement heureux puis fut envahi par un sentiment inconnu, où se mélangeait timidité et regret. Il était à la fois triste que la femme le prenne pour un mendiant, heureux qu'elle vienne lui parler et soulagé de pouvoir enfin manger. Il suivit la jeune femme jusqu'à l'auberge et sans un mot s'assit à côté d'elle. Il murmura un timide "merci" lorsqu'elle lui tendit l'assiette. Il dégusta son plat avec appétit et, une fois dans la chambre, il enfila les vêtements qu'elle lui avait donné. Quand il fut seul, il s'assit sur le lit et se prit la tête entre les mains.
*t'as vu comment tu réagis ? t'as même pas réussi à aligner deux mots ...*
Il se leva, souffla un coup et regarda son reflet dans le miroir. Il avait lavé son visage et ses cheveux, sa peau avait repris sa teinte originel. Il ressemblait maintenant beaucoup plus au guerrier qu'il était, qu'au mendiant pour lequel on le prenait. Il prit l'élastique qu'il avait autour du poignet et s'attacha les cheveux après avoir pris soin de les natter. Il était beaucoup plus à l'aise dans ces vêtements que dans les autres, bien que les manches furent trop longues pour lui.
*L'homme qui les portait était sans doute beaucoup plus grand que moi*
Curieusement, et à sa grande surprise, il éprouva une vague jalousie lorsqu'il repensa à l'attachement de la femme pour cet homme Il secoua la tête et ouvrit la porte, un peu brusquement peut-être, la femme était toujours dérrière et l'attendait :
"-Merci beaucoup mademoiselle, je suis désolé. Je ne me suis pas présenté, je m'appelle Risentsu, et vous ?"
Il lui sourit.

Elle sourit déconcertée et passa un instant à le regarder tant elle était surprise de son changement si brutale. La dragonne qui n'avait passé que 10 minutes sur le palier à parler avec un homme se retrouver bouche-bée. Elle leva un sourcil. Il ressemblait à un noble avec les vêtements de ce noble qu'elle avait volé. Elle rencontra son regard et sourit amusée
"-...Je me demande bien qui vous êtes... Risentsu... Je n'ai pas affaire à un parias comme je le croyais... Vous portez la tunique avec élégance... Vous y êtes habitué !"
Elle rit de sa propre méprise et prit sa main entre les siennes pour la serrer
"-Je suis heureuse de vous rencontrer... je me nomme Améyst... je suis une voyageuse qui vient de bien loin et j'aime fortement aider les gens comme vous l'avez remarquer..."
Elle sourit lacha ses mains et l'invita à rentrer dans la pièce. Améyst s'assit sur le lit tandis qu'il faisait de même sur une chaise.
"-...Vous avez du avoir un sérieux problème pour vous retrouver dans cette situation... je me demande qui vous pouvez bien être... Vous êtes mystérieux..."
Elle se remit à rire amusée par sa façon de parler. Détendue elle se leva et parcourue la pièce rangeant les quelques affaires qui trainaient sur le sol. Elle s'arrêta en face de lui et sourit la tête penchée sur le côté
"-Attendez, laissez moi utiliser mon observation... Après vous aurez qu'à faire de même pour moi ! Alors vous êtes musclé ! Plus que ne l'était celui qui portait ces vêtements avant... On voit vos muscles sous le tissus... Votre tatouage est étrange... je l'avais pris pour du sang au début, sous la crasse... Mais ca montre surement un signe d'importance car il est net ! Et harmonieux... D'après vos phénotypes vous êtes des plaines d'Ebielyn... J'ai juste ?"

Il sourit, impressionnée par le raisonnement d'Améyst :
"-Effectivement, c'est bien ma région d'origine, je ne suis à Oalgam que depuis quelques jours"
Il sentit sur lui le regard de la jeune femme le dévisageait. Maintenant qu'il était propre et changé, il avait honte de l'état dans lequel il était lorsqu'ils s'étaient recontrés. La femme, quant à elle, était très belle et bien vétue.
"-Pour tout vous dire, j'ai quitté un peu précipitamment ma demeure et n'ai emporté que le strict nécessaire. Je dois aujourd'hui pour payer ma chambre travailler toute le journée et j'avoue ne pas mettre beaucoup préoccupé de mon apparence ces derniers temps. J'en suis confu" se sentit-il obligé de se justifier.
Il se leva et se dirigea vers la fenêtre, se demandant pourquoi cette femme le faisait se sentir si mal à l'aise. Il la regarda à nouveau et quand il croisa son regard, ses pupilles s'illuminèrent et il sentit ses joues rougir. Il regarda dehors et chercha un moyen de relancer la conversation. A l'extérieur, devant le batiment, des enfants criaient et jouaient avec un gros chien noir. Ils avaient l'air pauvre et leur profil mince laissaient penser qu'ils ne devaient pas souvent manger autant qu'ils le souhaitaient.
"-Cela fait longtemps que vous séjournez dans la ville ? Vous y êtes venue seule ?"
Il détourna à nouveau la tête, espérant qu'elle ne trouve pas sa question indiscrète et qu'elle ne soit pas venue accompagnée d'un autre homme.

"-...Vous savez il y a des travaux très bien rémunérés avec lesquels vous pourriez vivre de manière beaucoup plus décente. Vous pourriez... vous mettre au commerce ou essayer de vous associer... Puisque vous êtes un noble il ne devrait pas y avoir de problème..."
Elle sourit douce et secoua doucement la tête amusée
*Si vous saviez... je suis venue si seule... heureusement que j'ai Lisyx qui me tient compagnie... Bien que je lui en veuille un peu... Ca me gêne qu'elle sache que..*
"-Cela doit bien faire un an que je séjourne ici... je me suis habituée aux rues, aux gens... On ne me remarque plus trop, ce qui est agréable... j'en avais marre que tous les gosses du coin me montre du doigt à leur parent... Et je suis venue seule... Je ne pourrais en aucun cas être accompagnée puisque je suis ici plus ou moins rejeté de tous... ils n'aiment ni mes yeux ni ce que je suis... je suis pour eux une simple étrangère... Et je n'aime pas ca... Enfin la jeune fille que vous avez surement remarqué tout à l'heure est mon amie... Enfin je l'espère... Nous avons fait connaissance d'une manière quelque peu particulière, mais nos divergeance d'opinion et nos quelques querelles n'ont que renforcé nos liens je dirais... j'aimerais pouvoir l'aider elle est si jeune... Pourtant dans son corps réside l'âme d'un adulte... On lui a cassé son insouciance et sa jeunesse... Je trouve ca... Triste... Enfin voila une belle évocation de ma situation actuelle... Que dire de plus... Je vis ici depuis deux jours, parce que j'aime changer d'auberge régulièrement et je cherche un bon cheval seulement je n'ai pas les moyens pour les trouver tandis que vous... il me semble que vos dons naturels en équitation pourraient m'aider à trouver les meilleurs bêtes de la ville..."
Elle sourit amusée, puis lui fit dos déconcertée par le fait de lui avoir raconté sa vie. Elle se rassit sur le lit...

"-C'est très gentil de votre part d'aider les gens de cette manière, d'abord moi... je ne vous serais jamais assez reconnaissants pour ce que vous avez fait, mais aussi cette petite... Bien qu'il m'a semblé qu'elle sache parfaitement subvenir seule à ses besoins, je pense que c'est cruel de séparer si jeune un enfant de ses parents ... Elle doit avoir à peine 14 ou 15 ans, la moitié de mon âge... Vous êtes vraiment une personne très attentionnée"
Il était conscient de l'atmosphère tendue dans laquelle se déroulait leur conversation pourtant anodine, une sorte de gène existait entre eux. Une partie de lui aurait voulu lui raconter sa vie, sa solitude, ses malheurs, s'épancher sur son épaule qui semblait si solide ; l'autre part aurait voulu rester assis pendant des heures en la regardant, sans parler ni penser...
"-C'est étonnant que les gens réagissent toujours de cette manière face aux gens ou aux choses qu'ils ne connaissent pas ? Pourquoi ont-ils si peur ? Nous sommes tous égaux, enfin en tout cas c'est ce que moi je pense ... Personne ne devrait être juger sur la couleur de sa peau, l'endroit d'où il vient ou sa façon de penser. Et surtout pas vous qui êtes si belle et si gentille, et ..."
Il se tut brusquement, conscient qu'il aurait mieux fait de se taire. Pour la deuxième fois en cinq minutes, ses joues prirent cette petite teinte rosâtre que ne lui était en rien habituel.
*Calme toi ...*
"-D'ailleurs vous avez surement raison, je devrais me trouver un travail moins fatiguant. Je n'ai, de plus, pas vraiment besoin de travailler autant. Il me reste pas mal d'argent mais je préférais travailler pour combler ma solitude et mon temps libre. Être seul dans une si grande ville n'est pas toujours évident. J'aimerais beaucoup créer mon propre commerce ou ma propre auberge, je n'en ai simplement pas courage."
Il lui sourit et lui prit la main :
"-Pour le moment, faites moi le plaisir d'accepter un petit présent de ma part, pour vous remercier de votre bonté envers moi ..."
Ils descendirent les escaliers et il la mena dehors, cherchant le chemin le plus court pour se rendre aux écuries de la ville. Lorsqu'ils arrivèrent enfin, la main de Risentsu tenait toujours fermement celle de Améyst...

Elle ne releva pas la remarque sur sa beauté les joues rouges et les yeux perdus dans le vide. Cela la déstabilisait et la gênait, et elle préférait ne pas se torturer avec des pensées inutiles qui pourraient le mettre mal-à-l'aise lui aussi. Elle se laissa guider sans y prêter vraiment attention. Elle tentait juste d'éviter les gens pour ne pas engendrer des conséquences inattendues (Half lifeeeee) comme celle qui l'avait fait rencontrer Lisyx. Elle était perdue dans ses pensées. Elle réfléchissait à l'égalité de tous. Il avait raison, tout ce qu'il disait à ce sujet était vrai. Elle n'avait jamais pensé à en parler. Même avec Lisyx elle n'avait pas abordé le sujet ce qui lui paraissait soudainement stupide. Elle fronça les sourcils mécontentent d'elle même mais n'eut pas le temps d s'attarder plus sur ce sujet car ils étaient déjà arrivé. Elle avança de quelque pas en direction de la barrière qui fermait l'enclos et sourit en voyant les chevaux. La plupart était des montures de guerre des fiers destriers grands et musclés l'air combatif et hargneux. Ella lâcha sa main et posa ses deux mains sur l'enclos pour mieux se pencher et les voir.
"-...Je n'étais jamais venu ici, c'est étrange pourtant, car je connais la ville... je suis là depuis si longtemps et je... j'ai raté cet endroit... cela me parait très étrange... Ils sont tous magnifique ces chevaux..."
Elle sourit, et les regarda s'approcher en silence. Elle les regarda droit dans les yeux communiquant avec eux par le regard.
"-Je trouve que l'alezan vous ressemble... C'est étrange non ? Enfin allez savoir pourquoi je pense des choses aussi stupides..."
Elle se retourna vers lui et sourit
"-Merci pour cette attention...»

"-Oui, c'est vrai qu'ils sont magnifiques... Le cheval est vraiment la plus des créatures qui existe, vous ne trouvez pas ?"
Les écuries s'étendaient quasiment à perte de vue et abritait à l'évidence plus d'une centaine de bêtes. Les portes des boxs étaient richement décorées et les allées avaient été soigneusement nettoyées par les palefreniers. Plusieurs cavaliers s'afféraient, sellant les chevaux ou graissant le matériel. Risentsu fut subjuguée par la beauté et l'harmonie du lieu.
"-Attendez-moi là Améyst, je vais me renseigner "
Il traversa l'allée et avisa une petite maisonnette au bout de celle-ci. C'était la maison du gardien et ce dernier était assis sur une chaise, en pleine discussion avec un jeune enfant. Il s'approcha :
"-Excusez moi monsieur, je serais intéressé par acheter un de vos chevaux, le grand alezan a l'entrée plus précisément"
"-C'est un de nos meilleures juments. J'espère que vous avez de quoi payer"

Au loin, il entendait encore la jeune femme s'émerveiller sur la jument, lui flattant l'encolure et lui parlant à voix basse.
*A mon avis, rien n'est trop cher pour elle...*
Après avoir réalisé la transaction et payé un supplément pour la pension du cheval, il la rejoignit, ravi :
"-Elle est à vous... C'est vrai qu'elle est magnifique, comment allez vous l'appeler ?"

Elle le regarda les lèvres entrouverte les pupilles légèrement dilatées et l'air incrédule. Elle se mit à rire, croyant à une blague et secoua la tête en silence
"-Vous plaisantez j'espère ? Franchement..."
Devant son regard assuré et son air presque grave elle cessa de rire, prenant conscience qu'il disait la vérité et se mordit les lèvres l'air désolé. Elle prit une de ses mains entre les siennes et la serra doucement. Elle baissa les yeux semblant être en train de chercher ses mots et soupira
"-C'est de la folie ! Pourquoi ? Je ne comprend pas... je veux... Je veux que vous me laissiez vous rembourser... Vous avez travaillé si dur pour avoir cet argent, et vous me céderiez tout de cette manière ? Ca ne serait pas convenable de ma part si j'acceptais je..."
Elle fronça les sourcils et souffla. Elle baissa les yeux sous son regard presque sévère et les ferma se sentant coupable. Cela devait être décevant pour lui qu'elle refuse... Il devait surement le prendre très mal, et tout ca c'était encore de sa faute.
"-Elle s'apelle Canelle..."
Elle le regarda de nouveau dans les yeux et sourit faiblement comme pour se faire pardonner. Elle serra doucement sa main en espérant qu'il ne lui en voulait pas.
"-Je ne voudrais pas dénaturé ce qu'elle est... je ne veux pas changer son vrai nom..."
Elle baissa les yeux sur leurs mains enlacées et esquissa de nouveau un sourire
"-...Désolée.."

"-Mais non voyons, c'est un cadeau ! Vous ne me devez rien ! Vous voir heureuse me comble déjà de bonheur"
Il caressa avec son pouce la paume de la jeune femme et lui sourit :
"-J'espère qu'un jour vous me ferez l'honneur de m'accompagner pour une ballade à cheval, j'aimerais beaucoup découvrir la région"
*Surtout si c'est toi qui me sert de guide...*
Il lacha doucement la main d'Améyst, se pencha et retira le bout de bois qui bloquait la porte du box de Canelle. Il entrouvrit la porte, entra et tendit la main vers elle pour qu'elle la rejoigne. La jument ne parut pas le moins du monde géner par leur présence mais, au contraire, s'avança et vint frotter sa tête contre le torse de Risentsu. Le jeune garçon carressa sa crinière impeccables, nouée en pions avec des élastiques dorées. Elle avait été parfaitement brossée et sa sabot brillait d'onguent parfumé.
"-J'ai rarement vu une jument aussi peu craintive, on dirait qu'elle s'est déjà habitué à votre présence"
Le box était immense, presque luxueux. Les murs du box avaient été peints en rouge vifs et délimitaient en espace où, dans une écurie ordinaire, l'on aurait abbrités au moins trois chevaux. Il avait rarement vu une écurie aussi grande, même dans sa région d'origine où l'élevage équin était l'une des plus grandes traditions.
"- Elle peut rester ici encore un mois sans frais, mais tu devrais peut être chercher une auberge plus prêt de ta chambre d'auberge."
Il était passé du "vous" au "tu" avec légère hésitation et priait pour qu'Améyst n'eut rien remarqué.

*C'est normal... Je lui ai déjà parlé... Nous avons de nombreux points en commun.. On va surement bien s'entendre... Enfin j'espère que cela durera... Ca me ferait plaisir... c'est vrai que je ne me suis pas fait beaucoup d'amis depuis longtemps et elle me semble très gentille...*
Elle sourit silencieusement et ferma les yeux en posant sa tête sur l'encolure chaude de l'animal. Elle caressa doucement le pelage de la jument passant ses mains sur son épaule et le haut de ses membres.
"-Je maintiens que c'est de la folie furieuse, vous me connaissez peu ou prou tout de même... Sur un coup de tête vous m'offrez un cheval... je... je suis totalement dépassée à vrai dire... Si sa vie n'était pas en danger... j'aurais refusé..."
Elle baissa les yeux puis soupira. Elle ne savait pas comment lui faire comprendre qu'elle ne le faisait pas méchament. Elle finit par accepter et sourit légèrement
"-...Merci beaucoup... Merci énormément... mais j'aimerais tout de même faire une chose en retours... Quelque chose pour vous aider... N'importe quoi... Je ne sais pas je n'ai pas d'idées mais vous en avez surement une non ? Vous avez sauvé sa vie, c'est pour ca que je veux... Vous rembourser la chose... enfin vous comprenez ?"
Elle se redressa et lui fit face en silence se perdant dans son regard l'air légèrement suppliant. Elle caressa de nouveau la jument ne sachant pas quoi dire d'autre, l'ayant déjà surement blessé..